SOURCE - Côme de Prévigny - DICI - 18 mars 2013
Ces 16 et 17 mars, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X a inauguré sa nouvelle chapelle parisienne, Notre-Dame-de-Consolation, située entre les Champs-Elysées et le Pont de l’Alma, dans le VIIIe arrondissement. Ces deux journées marquaient la rencontre entre deux histoires, celle d’une chapelle au passé et au patrimoine fort riches – puisqu’elle a été édifiée en mémoire des victimes de l’incendie du Bazar de la Charité – et celle d’une communauté, Sainte-Germaine de Wagram, qui quitte définitivement l’avenue des Ternes pour venir s’implanter durablement rue Jean Goujon.
Ces 16 et 17 mars, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X a inauguré sa nouvelle chapelle parisienne, Notre-Dame-de-Consolation, située entre les Champs-Elysées et le Pont de l’Alma, dans le VIIIe arrondissement. Ces deux journées marquaient la rencontre entre deux histoires, celle d’une chapelle au passé et au patrimoine fort riches – puisqu’elle a été édifiée en mémoire des victimes de l’incendie du Bazar de la Charité – et celle d’une communauté, Sainte-Germaine de Wagram, qui quitte définitivement l’avenue des Ternes pour venir s’implanter durablement rue Jean Goujon.
Dès le samedi, une foule nombreuse s’est massée dans la grande crypte
pour entendre d’abord l’abbé Grégoire Celier, prieur en charge de
Notre-Dame-de-Consolation, retracer les pérégrinations des fidèles
parisiens attachés au missel traditionnel au cours des quarante
dernières années. Partis de la chapelle de l’hôpital Laënnec et du local
de fortune de la rue de la Cossonnerie, ils s’étaient finalement fixés
près de l’Etoile, dans la chapelle Sainte-Germaine qui jouxte la célèbre
salle Wagram laquelle fut louée chaque dimanche jusqu’en 1998 pour la
célébration de la messe de toujours. Un vibrant hommage fut rendu aux
grandes figures de cette aventure spirituelle, en commençant par Mgr
François Ducaud-Bourget et l’abbé Vincent Serralda qui confièrent
ensuite leurs ouailles aux prêtres de la Fraternité sacerdotale
Saint-Pie X dont deux sont récemment décédés, les abbés Didier
Bonneterre et Daniel Joly. Leur successeur a rappelé les efforts, la
ferveur et la vaillance de ces prêtres et de leurs fidèles qui voient en
ce jour leurs efforts récompensés, en trouvant en ces lieux un
véritable sanctuaire dont les colonnes et les marbres forment un digne
écrin pour une liturgie si précieusement maintenue au cours de ces
décennies de sacrifices et de patience.
La parole fut ensuite donnée à Mme du Cray, présidente de
l’association des descendants des victimes de l’incendie du Bazar de la
Charité, propriétaire des lieux, qui après avoir présenté l’histoire de
la tragédie du 4 mai 1897 où cent-vingt-cinq bienfaitrices trouvèrent la
mort, a insisté sur l’esprit de foi qui avait animé les familles
endeuillées, lesquelles conscientes de ne trouver leur consolation que
dans les réconforts surnaturels, décidèrent de faire édifier sur les
lieux mêmes du drame un sanctuaire où des prêtres, religieux ou
religieuses pourraient prier pour le repos des âmes défuntes. Elles le
placèrent donc sous le vocable de Notre-Dame-de-Consolation. Celui-ci
reçut pendant un demi-siècle les Sœurs auxiliatrices du Purgatoire, puis
pendant soixante années les Missionnaires de saint Charles Borromée,
chargés des migrants italiens établis à Paris.
Après un buffet proposé par le prieur, fidèles et invités, membres de
l’association et voisins ont pu visiter l’édifice terminé en 1900 par
Albert Guilbert. La chapelle de style néo-classique très richement
décorée est entourée d’un grand cloître qui abrite les stations d’un
chemin de croix surplombant chacune un cénotaphe. A l’étage inférieur,
deux cryptes en enfilade constituent une chapelle des grands jours et, à
l’arrière des sanctuaires, des bâtiments d’habitation formeront les
logements du clergé.
Le lendemain, Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité
Saint-Pie X, a célébré la messe au maître-autel. Coiffé de la mitre et
portant la crosse, il était assisté de l’abbé Charles de Beaufort,
cérémoniaire, séminariste à Ecône et par ailleurs descendant direct
d’une des victimes de l’incendie. L’abbé Régis de Cacqueray, supérieur
du district de France, l’abbé Claude Boivin, premier assistant, étaient
présents, ainsi que des dominicaines enseignantes et des sœurs de la
Fraternité Saint-Pie X. En ce dimanche de la Passion, Mgr Fellay a
souligné le lien qui unissait la disparition des victimes tombées en ces
lieux, le saint Sacrifice de la messe à nouveau célébré dans cette
chapelle et ce temps de la Passion qui nous introduit dans le mystère de
la Rédemption. C’est en passant par la mort que nous entrons dans la
vie. C’est par le Sacrifice du Christ auquel nous nous unissons par nos
sacrifices et, à l’issue de notre vie, c’est par une mort offerte, que
nous goûterons aux joies de l’éternité.
A l’offertoire, la chorale entonna le Vexilla regis, sublime illustration du sermon. « Les
étendards du Roi s’avancent, la Croix rayonne en son mystère. En croix,
la vie subit la mort, et par sa mort eut fruit de vie ». Comment
ne pas lire dans ces paroles l’explication de la peinture qui orne la
voûte de la chapelle ? Notre Dame y est représentée conduisant les
victimes de l’incendie vers le Ciel où des anges portent une croix
glorieuse. Sur ce chemin, leurs noms sont inscrits au livre de vie.
Tout ce patrimoine spirituel est désormais confié à la Fraternité
Saint-Pie X et à ses fidèles qui pourront bénéficier de cette chapelle
pour travailler à leur propre salut et obtenir, à l’heure de la mort, la
béatitude éternelle. En attendant, ils ont entonné un vibrant « Reine de France » en signe de reconnaissance à la Très Sainte Vierge Marie.
L’expansion de l’œuvre fondée par Mgr Marcel Lefebvre laisse bien
penser que Notre Dame ne nous oublie pas et qu’elle nous gratifie de
plus d’une consolation au cours de notre pèlerinage terrestre.
Côme de Prévigny