SOURCE - Abbé Ludovic Girod, fsspx - La Sainte Ampoule (bulletin) - mars 2013
Durant le temps de Pâques, l’Eglise nous donne le commandement de nous approcher de la Sainte Table pour y recevoir Notre Seigneur sous les espèces eucharistiques. C’est souvent en même temps l’occasion de nous approcher du tribunal de la Pénitence avec une piété particulière, soutenue par la méditation des souffrances que notre Sauveur a endurées à cause de nos péchés.
Durant le temps de Pâques, l’Eglise nous donne le commandement de nous approcher de la Sainte Table pour y recevoir Notre Seigneur sous les espèces eucharistiques. C’est souvent en même temps l’occasion de nous approcher du tribunal de la Pénitence avec une piété particulière, soutenue par la méditation des souffrances que notre Sauveur a endurées à cause de nos péchés.
Pour recevoir validement le sacrement de pénitence, le pénitent doit tout d’abord regretter ses péchés : c’est la contrition qui porte sur un passé peu glorieux. Il doit ensuite avoir la ferme résolution de ne plus pécher : c’est sa volonté qui se porte sur le futur en le soumettant à la volonté de Dieu. Il doit enfin accuser humblement ses fautes au ministre de Jésus-Christ, en indiquant au moins la nature exacte et le nombre des péchés mortels commis. Le ferme propos est inclus dans la contrition elle-même, ainsi définie par le Concile de Trente : « La contrition, qui tient la première place entre les actes du pénitent, est la douleur de l’âme, la détestation du péché commis, avec le ferme propos de ne plus pécher désormais ». Comme le dit saint Alphonse de Liguori : « Dieu pardonne les péchés, mais il ne peut pardonner la volonté de pécher».
Au sujet du ferme propos, il me semble opportun de rappeler, d’une part, qu’il peut co-exister en nous avec la crainte de retomber dans le péché et que, d’autre part, s’il est vraiment solide, il doit permettre au pécheur de renoncer à ses vices.
Comprenons bien la différence entre ferme propos, qui est la résolution solide, tenace, déterminée de ne plus retomber dans le péché, et la crainte que nous pouvons encore avoir de commettre le péché. Nous savons bien que la confession ne nous donne pas l’impeccabilité, qu’elle ne nous garantit pas de toute rechute de la volonté devant un démon revenu à la charge, accompagné par sept esprits encore plus mauvais que lui. Nous pouvons donc trembler devant notre faiblesse, craindre une rechute, mais ce n’est pas une rechute programmée, confusément prévue et acceptée, voire hypocritement planifiée. Notre âme, elle, veut désormais vivre et mourir dans la fidélité à la loi de Dieu : « La mort, mais pas le péché ! », selon la fière devise du jeune Dominique Savio. C’est cette disposition intérieure au moment de recevoir l’absolution qui constitue le ferme propos.
Comprenons bien la différence entre ferme propos, qui est la résolution solide, tenace, déterminée de ne plus retomber dans le péché, et la crainte que nous pouvons encore avoir de commettre le péché. Nous savons bien que la confession ne nous donne pas l’impeccabilité, qu’elle ne nous garantit pas de toute rechute de la volonté devant un démon revenu à la charge, accompagné par sept esprits encore plus mauvais que lui. Nous pouvons donc trembler devant notre faiblesse, craindre une rechute, mais ce n’est pas une rechute programmée, confusément prévue et acceptée, voire hypocritement planifiée. Notre âme, elle, veut désormais vivre et mourir dans la fidélité à la loi de Dieu : « La mort, mais pas le péché ! », selon la fière devise du jeune Dominique Savio. C’est cette disposition intérieure au moment de recevoir l’absolution qui constitue le ferme propos.
Un vrai ferme propos ne pourra être qu’efficace, même si ce ne sera pas en une seule fois à cause de notre faiblesse et du poids des mauvaises habitudes. Si rien ne change dans ma vie, si je confesse depuis des années les mêmes sempiternelles fautes, avec un ton de plus en plus blasé et indifférent, c’est que mon ferme propos n’est en réalité qu’une velléité asthénique, qu’une résolution inconsistante. Je me trompe moi-même, je donne le change à des formules creuses trop longtemps répétées sans même plus songer à leur sens « Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence ».
Que penser du propriétaire d’une maison en train de brûler qui, tout en se lamentant de cet incendie qui ravage son bien, ne fait rien pour l’arrêter. Bien plus, il approche ses mains pour se réchauffer à la chaleur des flammes. Ses plaintes n’ont rien de sincère. Si au moins il essayait de couper les arrivées d’air, d’appeler à l’aide, d’éteindre les flammes avec de l’eau, il lutterait de son mieux, permettant à Dieu d’éteindre cet incendie des passions par les flots de la grâce. Combien de pénitents qui n’éloignent pas les occasions de péché, ne recourent pas à la prière, ne reçoivent pas régulièrement les sacrements, négligent le chapelet, méprisent la pratique de la mortification et de la pénitence et qui en même temps se lamentent du peu de résultats de leurs confessions. Que dire de ceux qui osent mettre en doute dans ce cas l’efficacité de la grâce divine.
Saint Jean Bosco avait compris l’importance de la confession régulière dans la formation de la conscience et l’enracinement des habitudes vertueuses. Il prêchait régulièrement sur la sincérité dans les confessions et sur la nécessité du ferme propos. De nombreux songes viennent l’avertir du danger du manque de ferme propos. Dans le songe du Monstre content, le saint raconte qu’il est venu visiter ses enfants (il était alors en voyage). Devant l’église, il a rencontré un monstre dont il fait une description effrayante. Ce monstre était heureux et riait : il faisait du bon travail chez Don Bosco. Lui, monstre, il avait dans la place des collaborateurs. « - Etait-ce possible, se demanda Don Bosco ? ». Et le monstre le conduisit à la sacristie. Il lui montra le directeur qui confessait.
« - Beaucoup me servent ici-même ! Ce sont ceux qui promettent et ne tiennent jamais : ils accusent toujours les mêmes péchés. Je me réjouis beaucoup de leurs confessions...
- Quels sont tes plus grands ennemis ?
- Ceux qui communient souvent.
- Qu’est-ce qui te fait le plus de peine ?
- Deux choses : la dévotion à Marie et... (ici des contorsions épouvantables et le mutisme le plus absolu).
- Je te commande, au nom de Dieu Créateur, ton Maître et le mien... de me dire ce que tu crains le plus ici.
- ... (nouvelles contorsions et clameurs effrayantes) Ce que nous craignons le plus ici, c’est la fidélité que l’on prend aux confessions.»
Don Bosco déclara également le 31 mai 1873 : «Je puis dire maintenant que, presque toutes les nuits, je voyais en songe que c’était le manque de ferme propos dans les confessions qui envoyait le plus de monde en enfer. Cela vient de l’inefficacité des résolutions prises. Voilà pourquoi tant de gens vont se confesser souvent et accusent toujours les mêmes fautes».
Le démon ne craint pas les âmes irrésolues et velléitaires. Il craint par contre ceux qui prennent des résolutions concrètes à chaque confession et qui en rendent compte à leur confesseur régulièrement.
Abbé Ludovic Girod
Abbé Ludovic Girod