13 décembre 2014

[Bulletin “Les amis du monastère” - Le Barroux] Sous la protection de la Sainte Famille

SOURCE - Bulletin “Les amis du monastère” - Le Barroux - F . Louis-Marie, osb, abbé - 13 décembre 2014

Après le synode, il est bon de revenir contempler la sainte Famille à Bethléem. Ce fut la grâce des bergers qui, à l’appel de toute la milice céleste, s’empressèrent d’aller voir ce qui leur avait été dit. Et ils vinrent à la grotte avec empressement, et ils virent Marie, Joseph et l’Enfant couché dans une mangeoire. La sainte Église est appelée encore et toujours à contempler ce mystère, véritable don de Dieu, famille en vérité selon la sagesse et la bonté de Dieu. Saint Jean-Paul II, dans Familiaris Consortio, affirme que «c’est dans la sainte Famille, cette Église miniature par excellence, que toutes les familles doivent trouver leur reflet… Elle est donc le prototype et l’exemple de toutes les familles chrétiennes». Et si cette sainte Famille est le prototype des familles chrétiennes, c’est qu’elle est une vraie famille, ce que saint Jean-Paul II démontre dans l’exhortation apostolique Redemptoris Custos en s’appuyant sur saint Thomas d’Aquin (1) et saint Augustin (2). D’où, encore une fois, la primauté de la contemplation, l’urgence toujours actuelle d’ouvrir les yeux à la lumière qui divinise, selon l’expression de saint Benoît. Et cette urgence est soulignée par la grâce qui découle de la sainte Famille. La famille humaine est attaquée, a redit le Pape François. Elle a des ennemis à l’extérieur et à l’intérieur, et c’est pourquoi elle a besoin de la force qui vient d’en haut. Le bienheureux Paul VI n’a pas hésité à dire que «tandis que le couple d’Adam et Ève fut la source du mal qui a déferlé sur le monde, celui de Joseph et de Marie est le sommet d’où la sainteté se répand sur toute la terre (3)». Donc, ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu malgré les troubles qui envahissent nos cœurs, parce que le Seigneur aime la famille et qu’Il a «commencé son œuvre de salut par cette sainte Famille où se manifeste sa toute-puissante volonté de purifier et sanctifier ce sanctuaire de l’amour et ce berceau de la vie (4)».

Les esprits sont troublés après ce synode sur la famille. Et je pense qu’il est juste de s’inquiéter, mais pas trop. Méfions-nous aussi du synode des médias. On peut lire dans la presse de nombreux procès d’intention faits au Saint-Père, pour la plupart défavorables. Il y a de quoi perdre confiance et ressentir de la colère. Il y a même de quoi perdre la charité envers le Pape François. Et c’est là que nous devons réagir par le haut. Sursum corda, nous dit la liturgie. Le discours du Saint-Père à la fin du synode est bon malgré les étiquettes données aux «tentés». Il y a eu d’excellentes interventions de pasteurs et je pense à celle de Mgr Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, qui garde la doctrine et la compassion. Après cela, tout le reste, qui est objectivement angoissant, doit nous inviter à la prière. Les théologiens ont travaillé, des évêques ont parlé, des cardinaux ont résisté. Que voulez-vous faire de plus? Prier et redoubler de charité envers le Saint-Père tout simplement en priant pour lui. Faire comme l’Église primitive qui priait d’un seul cœur pour Pierre en prison, et celui-ci fut libéré par un ange. Il y a le synode des mass media, il y a le synode de la communion des saints. Prions donc avec ferveur et générosité pour le Saint-Père, qui a spécialement besoin de l’aide du Saint-Esprit.

+ F. Louis-Marie, osb, abbé
----------
1. Saint Thomas d’Aquin, Somme de théologie, IIIa, q. 29, a. 2.
2. Saint Augustin, Contra Faustum, XXIII, sqq