27 avril 2016

[Ennemond - Le Forum Catholique] Le défilé de Civitas est sur la pente savonneuse

SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 27 avril 2016

Ce n’est certainement pas le départ de ces jeunes « brigandes »– visiblement plus à plaindre qu’à blâmer – qui va faire de ce défilé un rendez-vous recommandable. Le seul fait qu’ait été programmé un concert auprès d’un groupe qui insulte ouvertement et très gravement sur son site le pontife romain – lequel malgré ses dérives et ses scandales demeure le vicaire du Christ – en dit long sur l’état d’esprit des organisateurs, au mieux sur leur amateurisme. N'auraient-ils même pas lu les textes des chansons et pensé qu'il était possible de cautionner ceux qui mettent à mal l'homme et la fonction?

Le comité de parrainage du défilé est truffé de personnages aux prises de position politiques et historiques pour le moins douteuses. Ils ne faisaient pas partie des comités des premières années, quand bien même on aurait déjà pu souligner le danger de ce genre de défilé dont on peine à savoir s’il s’agit d’une manifestation ou d’une procession, mêlant slogans et cantiques, banderoles et bannières et où on ne distingue plus le tribun politique du prédicateur en chair.

Que ce soit Jérôme Bourbon, Pierre Hillard ou Florian Rouanet, membres du comité et pour l’un intervenant, tous ont publiquement accablé les supérieurs de la Fraternité Saint-Pie X. Le premier a indiqué que l’œuvre de Mgr Lefebvre était un « attrape-nigaud » et que son fondateur aurait été « complice objectif de la destruction de l'Église militante ». Mgr Lefebvre et Mgr Fellay sont même traités de « fürher ». Comme quoi, même chez Bourbon, il peut y avoir de la reductio ad hitlerum. Pour le second, Mgr Fellay n’aurait pas les mêmes valeurs que Mgr Lefebvre et les milieux traditionalistes seraient « infiltrés ». Quant au troisième, il se vante d’avoir produit avec J. Ploncard d’Assac une « étude » ayant abouti à démontrer qu’un prêtre de la FSSPX était franc-maçon. Le problème est qu'il y a aussi dans ce comité des personnes très vertueuses, à la sainteté héroïque et dont on peut légitimement penser que leur bonté ayant été utilisée, elles n'ont pas mesuré la disparité de ces positions.

Sans doute faut-il fédérer les forces et savoir détecter avec lucidité les ennemis, mais il y a un moment où il faut bien comprendre que le "dénominateur commun" devient très relatif car le combat qui consiste à défendre le règne de Jésus Christ et à restaurer la Tradition de l’Église est pleinement dévoyé par ceux qui font de la vacance du Siège de Pierre et des chambres à gaz l’alpha et l’omega de leur pensée. Ils offrent même une telle caricature qu'ils incarnent l'excès dont leurs opposants n'auraient même pas rêvé. Si le ménage des "Brigandes" a été commencé, on ne peut qu'espérer qu'il se poursuive.