SOURCE - Marie Malzac - la Croix - 4 avril 2016
Après avoir tendu la main aux lefebvristes à l’occasion de l’Année de la miséricorde, le pape François a reçu pour la première fois le supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X dans le cadre de discussions informelles sur leur réintégration dans le giron de Rome.
Après avoir tendu la main aux lefebvristes à l’occasion de l’Année de la miséricorde, le pape François a reçu pour la première fois le supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X dans le cadre de discussions informelles sur leur réintégration dans le giron de Rome.
Et si le pape François était celui de la réconciliation avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X ? Révélée par la presse italienne puis confirmée par le Vatican lundi 4 avril, la rencontre de vendredi 1er avril entre le pape et Mgr Bernard Fellay, supérieur de la FSSPX, pourrait être un pas de plus vers leur rapprochement. D’après des sources vaticanes citées par le quotidien italien Il Foglio, l’entretien d’une quarantaine de minutes s’est avéré « positif ».
Une première rencontre entre les deux hommes avait eu lieu presque par hasard fin 2013, quelques mois après l’élection du pape François, alors que le chef de file des lefebvristes était de passage au Vatican, reçu par des responsables de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Mais c’est la première fois que le pape le reçoit officiellement. Et c’est lui qui a souhaité cette « rencontre privée et informelle, sans le caractère officiel d’une audience », a précisé la FSSPX dans un communiqué.
Confession « valide et licite » pendant l’Année de la miséricorde
Après un début de pontificat où le dialogue était quasiment inexistant, les discussions ont repris. Depuis quelques mois, des signes de réchauffement ont même été constatés. Ainsi, en septembre dernier, le pape François avait tendu la main aux lefebvristes en indiquant dans une lettre qu’une confession reçue d’un prêtre de la FSSPX pendant l’Année de la miséricorde serait « valide et licite ». Mgr Fellay avait alors exprimé sa « reconnaissance pour ce geste paternel ».
En effet, canoniquement, même si les excommunications qui pesaient sur la fraternité ont été levées en 2009 par Benoît XVI, leurs prêtres « n’exercent de façon légitime aucun ministère dans l’Église », depuis le schisme de 1988 provoqué par les ordinations épiscopales célébrées par Mgr Marcel Lefebvre.
Prélature personnelle
Récemment, à l’occasion d’une conférence qu’il donnait aux États-Unis, Mgr Fellay était revenu sur ses relations avec Rome, assurant que le pape François était « personnellement impliqué dans (leur) cas » et qu’il connaissait la fraternité du temps où il était archevêque de Buenos Aires, ayant même déjà eu l’occasion de les « aider dans leur travail ».
En cas d’accord, le Vatican leur proposerait le statut de prélature personnelle, sur le modèle de l’Opus Dei. Mais il faudrait pour cela dépasser plusieurs difficultés doctrinales, notamment autour de l’acceptation du concile Vatican II. Après l’échec du « préambule doctrinal » proposé en 2011 par Benoît XVI pour la reconnaissance canonique de la FSSPX, le Saint-Siège a accepté d’ouvrir à la discussion « certains aspects et formulations des documents » conciliaires, concernant notamment l’œcuménisme et la liberté religieuse.
Marie Malzac