6 février 2007

[Blog de l'abbé Laguérie] Validité des consécrations épiscopales dans le nouveau rite ?

SOURCE - Blog de l'abbé Laguérie - 6 février 2007

Cher Monsieur,
 
J’ai beaucoup étudié cette question, décisive pour le statut actuel de l’ Église Catholique.
 
Je vous renvoie aux études parues dans Le Sel de la terre (n°154) et à celles de Fr.Ansgar Santogrossi sur cette question publiée dans la revue Objections n°6 (juin 2006).
 
Il est évident, et démontré à présent, que la forme du Pontifical traditionnel est bien plus récente, parce que moyenâgeuse, que la nouvelle formule de Paul VI, qui est apostolique. Cette dernière est évidemment la plus traditionnelle qui soit. Elle est celle de l’Église d’Antioche depuis 2000 ans, celle aussi de l’Église d’Alexandrie depuis la même époque, et, il est à peu près certain aujourd’hui, qu’elle était celle de l’Église Romaine à la même époque. (cf Liber Sacramentorum de Saint Hippolyte de l’Église Romaine Elle- même).
Deux conditions sont requises pour la validité de la forme d’une consécration épiscopale, en plus de la matière qui est l’imposition des mains :

L’onction (ou descente) du Saint Esprit et la Grâce spéciale qu’Il opère dans le sujet ( cf Pie XII Sacramentum Ordinis 1947).
 
Par l’expression " Spiritum principalem" invoquée par le nouveau rite (qui est, on l’a compris, le plus ancien) sur la tête de l’élu, auquel on impose les mains, est signifiée à la fois, et la puissance de l’Esprit Saint, et le pouvoir de Prince de l’Église conféré à l’ordinand. Il n’y manque rien. D’autant que le nouveau rite précise dans la forme sacramentelle même, que cet esprit qui fait les Princes est "Celui-la même que le Christ conféra aux apôtres pour qu’ils établissent en tout lieu les églises à la Gloire de Son Nom".
 
Il n’y a évidemment aucun doute sur l’ancien rite, qui se contentait pourtant de demander au Seigneur d’étendre la dignité sacerdotale du sujet… ce qui reconnaissons-le, est bien plus flou que la forme du nouveau rite.
 
En dehors de toute polémique et, toutes choses égales par ailleurs, le nouveau rite de consécration est bien plus clair que l’ancien. Ceux qui contestent sa validité devraient nous expliquer comment ni Saint Athanase, ni Saint Cyrille, ni Saint Barsès ….ne furent jamais que de pieux laïcs !
 
Ne mélangeons pas tout. La nouvelle messe a été un affreux bricolage, mais le nouveau rite de consécration épiscopale est un retour aux sources manifeste, avec la garantie de la plus vieille Tradition de l’Église, tant orientale qu’occidentale.
 
Quels que soient les replis frileux et désespérés de quelques théologiens de la FSSPX, fussent- ils évêques, aucun doute ne peut subsister sur la validité de la puissance épiscopale des évêques catholiques.
 
Toute autre divagation est le refuge désespéré du sedevancantisme.
 
Dieu en préserve notre chère Fraternité !
 
Abbé Philippe Laguérie