SOURCE - Christophe Saint-Placide - 17 mars 2012
Commentant très brièvement hier, mais dans un sens « finalement positif » la demande du Saint-Siège faite à Mgr Fellay, supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, j’ai étonné certains lecteurs. Nombre de commentateurs dans la presse ont en effet vu, eux, un ultimatum posé par le Saint-Siège.Cette interprétation me semble fausse et repose sur la volonté de tout faire pour empêcher la Fraternité Saint-Pie X d’apporter toute sa force dans la restauration de l’Église. Mais je voudrais signaler que l’un des seuls vaticanistes français que nous ayons vraiment, Jean-Marie Guénois, du Figaro, propose une interprétation proche de la mienne. On ira sur son blog pour la lire intégralement. En voici seulement des extraits, que Mgr Planet qui refuse aujourd’hui une basilique à la prière de pèlerins de la Fraternité Saint-Pie X pourrait peut-être méditer :
J’ai lu et relu le communiqué officiel et je ne trouve ni le mot « ultimatum » et surtout aucune trace d’un esprit d’ultimatum. C’est-à-dire, d’une pression exercée sur le calendrier pour aboutir à un résultat en forçant le levier du rapport de force.
Pire, affirmer cela déforme profondément l’information publiée aujourd’hui par le Vatican. D’autant que ce thème de l’ultimatum est venu de l’interprétation des propos du Père Lombardi, porte parole du Vatican, qui a répondu à une question de journaliste sur les « délais ». Il a estimé que le Vatican attendait une réponse d’ici « environ un mois ». Il n’a pas parlé, à ma connaissance, d’ultimatum. Ce qui serait d’ailleurs ridicule pour une crise ouverte depuis… cinquante ans, dès l’ouverture du Concile Vatican II !
Donnant ensuite le texte du communiqué du Saint-Siège, Jean-Marie Guénois écrit :
Cette courtoisie toute romaine n’est pas pas anodine. Elle indique au contraire que le Pape veut toujours un accord, qu’on le veuille ou non. Et que Mgr Fellay le souhaite aussi, qu’on le veuille ou non.
Il me semble, au contraire, que la négociation entre dans sa dernière ligne droite. Et qu’elle a changé de nature : elle n’est plus de nature doctrinale mais de nature ecclésiale.