Un ami m'a interrogé dans l'après-midi sur l'éventuelle incardination de l'abbé Mercury. Je confesse bien volontiers que la source qui m'avait servi avait extrapolé en la matière et qu'elle ne disposait d'aucun document matériel pouvant démontrer que ce prêtre avait engagé une telle procédure canonique.
Ceci étant dit, le texte public prononcé par le chapelain corse dimanche dernier laisse clairement comprendre qu'il ne fait pas grand cas de l'état de délabrement de l'épiscopat français ni de la suppléance qu'exercent les évêques de la FSSPX pour nos âmes. S'il fallait faire comme si la crise était terminée et qu'il fallait désormais accueillir les évêques diocésains comme si de rien n'était, alors il faudrait accueillir tous les évêques de France, quels qu'ils soient. Si Mgr Fellay requiert une structure canonique, c'est à l'inverse, une structure indépendante des ordinaires diocésains.
Certains ont pensé voir dans cette histoire une manière de faire pression sur Mgr Fellay, de pousser en faveur d'une "réconciliation". Comme une affaire il y a quatre ou cinq ans dont je tairais le nom, au risque sinon de rallumer de vieilles querelles, cette histoire, loin d'apaiser les esprits, ne fait que rajouter de la défiance, créer de la confusion et redoubler de prudence ceux qui pouvaient s'interroger sur l'opportunité d'une régularisation. Comme certains l'ont relevé, les journalistes de La Croix et de la Vie ne s'y sont pas trompé.
Dans ce climat, on peut particulièrement s'interroger sur la malhonnêteté de la personne qui a utilisé le pseudonyme "Christophe Saint-Placide" au cours de cette affaire et qui l'a volontairement lancée sur la place publique, en la faisant passer pour une victoire alors que, objectivement, elle était plutôt une pomme de discorde entre la FSSPX et l'un de ses prêtres.