Mgr Alfonso de Galaretta, un des quatre évêques de la FSSPX, a révélé que la Congrégation pour la doctrine de la foi a officiellement proposé à la FSSPX le statut de prélature personnelle à l’été 2015.
Dans une conférence donnée le 17 janvier à Bailly (Yvelines), Mgr Alfonso de Galaretta, un des trois évêques de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX), est revenu sur les discussions des intégristes avec Rome, évoquant la possibilité d’une « reconnaissance unilatérale » de la FSSPX par le pape.
Dans cette conférence, dont le texte a été diffusé par Dici, le site d’information
officiel de la FSSPX, Mgr de Galarreta indique que, à l’été 2015, la
Congrégation pour la doctrine de la foi a officiellement proposé à la FSSPX le
statut de prélature personnelle, accompagné d’une proposition de déclaration doctrinale
à accepter par les lefebvristes.
Mgr Bernard Fellay,
supérieur général de la Fraternité, « a envoyé les deux textes romains à
tous les supérieurs majeurs et à quelques théologiens de la Fraternité, ainsi
qu’aux évêques pour qu’on lui donne notre avis », a expliqué Mgr de
Galarreta qui a ensuite développé le contenu de la déclaration doctrinale.
« Ils enlèvent des
conditions pour essayer d’arriver à un accord »
« Ce que l’on voit, c’est
qu’il n’y a plus la profession de foi du cardinal Ratzinger. Les autorités
romaines nous demandent la profession de foi de Pie IV, c’est-à-dire la
profession de foi du concile de Trente », explique l’évêque argentin.
« Ensuite, dans la précédente proposition, il y avait un paragraphe sur la
liberté religieuse. Ils ont supprimé cette exigence. L’œcuménisme est supprimé.
Sur la messe ils nous demandent de reconnaître la validité des nouveaux
sacrements, de la nouvelle messe, selon l’édition typique, l’édition latine
originale. Ce que la Fraternité a toujours reconnu. Voyez, ils enlèvent des
conditions pour essayer d’arriver à un accord. »
Selon Mgr de Galarreta, ces
propositions romaines demeurent néanmoins insuffisantes. « Eux, ils
entendent surtout et toujours nous faire accepter, au moins vaguement, au moins
en principe, le concile Vatican II et ses erreurs », estime
Mgr de Galarreta pour qui, dans la proposition de prélature personnelle
reflète toujours « d’une façon ou d’une autre, une soumission par rapport
aux dicastères romains ou par rapport aux évêques ».
« Un accord avec la Rome
actuelle est exclu »
« Pour moi, un accord avec
la Rome actuelle est exclu », juge donc Mgr de Galarreta même s’il
estime ne pas refuser un accord « de façon absolue et théorique »
comme le fait Mgr Richard Williamson, animateur d’une « résistance »
dans le mouvement intégriste et qui vient d’annoncer son intention d’ordonner
illicitement un nouvel évêque le 19 mars prochain.
Selon Mgr de Galarreta, ce
refus d’un accord avec Rome pourrait néanmoins ne pas empêcher le pape François
de conférer de lui-même un statut à la Fraternité Saint-Pie X.
« Ce pape va passer outre
toute condition doctrinale »
« Ce pape qui dit à qui veut
l’entendre que nous sommes catholiques, qui dit et répète que la Fraternité est
catholique, que nous sommes catholiques, qu’il ne va jamais nous condamner et
qu’il faut régler notre “affaire”, quand il verra qu’il n’y a pas d’entente
avec la Congrégation pour la doctrine de la foi, va passer outre toute
condition doctrinale, théorique, pratique, ou quoi que ce soit… »
« Je pense que le pape va
aller dans le sens d’une reconnaissance unilatérale de la Fraternité, et plutôt
par la voie des faits que par une voie de droit ou légale, canonique »,
estime donc l’évêque argentin pour qui « cette reconnaissance de fait aura
un effet extraordinaire ».