SOURCE - FSSPX - District des USA - 27 février 2017
Le 16 février, le blog traditionnel catholique "Rorate Coeli", en collaboration avec son partenaire le site Adelante la Fe, a publié cette interview avec Son Excellence Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Sainte Marie à Astana. Dirigée par Mauricio Ponce, d'Adelante, l'entrevue porte sur plusieurs sujets d'importance dans l'Église catholique d'aujourd'hui, mais commence par une discussion approfondie sur un accord possible entre la Société de Saint-Pie X et Rome à l'avenir.
Le 16 février, le blog traditionnel catholique "Rorate Coeli", en collaboration avec son partenaire le site Adelante la Fe, a publié cette interview avec Son Excellence Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Sainte Marie à Astana. Dirigée par Mauricio Ponce, d'Adelante, l'entrevue porte sur plusieurs sujets d'importance dans l'Église catholique d'aujourd'hui, mais commence par une discussion approfondie sur un accord possible entre la Société de Saint-Pie X et Rome à l'avenir.
Nous sommes reconnaissants à Mgr Schneider de plaider en faveur de la FSSPX et de défendre avec clarté tant de points de la foi et de la morale de l'Église. Nous apprécions en particulier ses déclarations sur Luther, sur le fait de donner la communion aux "divorcés-remariés", et le devoir de résister à l'erreur, même quand elle émane du Souverain Pontife.
Miroir de la Société, l'évêque indique des raisons d'être optimiste, ainsi que des raisons de préoccupation pour la structure d'un accord. Nous fournissons notre analyse et notre réponse à ses points dans le commentaire ci-dessous.
Régularisation
Au sujet de la régularisation de la FSSPX, Mgr Schneider commence par dire qu'il ne faut pas parler d'un «accord» qui suppose des différences sur la foi, mais seulement d'une reconnaissance canonique du Saint-Siège parce que «dans ce cas, il n'y a pas de différence de foi catholique».
L'évêque Schneider connaît bien la Société pour avoir visité deux de ses séminaires dans le passé. Nous sommes honorés par son témoignage fort sur la Société qui «porte des fruits très évidents, visibles et spirituels en édifiant la foi catholique, en transmettant l'intégrité de la foi catholique, de la liturgie et de la vie chrétienne, comme elle a été pratiquée pendant plusieurs siècles».
Reconnaissance du Saint-Siège
"C'est une exigence indispensable, pour toute communauté catholique, pour être catholique, d'avoir aussi un lien canonique et visible avec la Chaire de Pierre, avec le Vicaire du Christ. C'est une exigence fondamentale pour toute œuvre catholique dans l'Église."
Mgr Schneider soutient qu'un «lien canonique» avec le Siège de saint Pierre est une exigence pour être catholique et qu'une mission canonique est requise pour avoir un apostolat. S'il veut se soumettre légitimement au Saint-Père, nous sommes d'accord! La Fraternité n'a jamais refusé une soumission légitime au Pape, ni rompu les liens de la liturgie et de la profession de foi. Si la situation canonique est devenue irrégulière - et il n'y a pas de mission canonique aujourd'hui - ce n'était pas la faute de la FSSPX, mais parce que, comme le dit lui-même Mgr Schneider, Rome en a injustement privé la FSSPX. Mgr Lefebvre a toujours estimé que les sanctions canoniques étaient invalides parce qu'injustes; son appel a été refusé. Mgr Schneider considère (voir ci-dessous) le cas d'un avenir hypothétique où la FSSPX -qui aurait été canoniquement régularisée- pourrait devoir retourner à l'irrégularité canonique, si Rome la pressait d'abandonner un point essentiel de ce qu'elle représente. Il est donc possible d'être catholique malgré une rupture apparente des normes canoniques! La Fraternité a toujours compté sur la juridiction de l'Eglise, dans de telles situations d'urgence, afin que les fidèles ne soient pas privés de la grâce des sacrements.
Une question de justice?
"La FSSPX avait joui initialement de la reconnaissance de l'Église puisque Mgr Lefebvre l'avait fondée en 1970 mais malheureusement cette reconnaissance a été enlevée en 1975. L'archevêque Lefebvre a fait appel contre cette suppression - à mon avis injuste - et son appel a été rejeté.
Que le Saint-Siège leur accorde à nouveau la reconnaissance canonique, n'est en quelque sorte que l'acceptation de l'appel que Mgr Lefebvre a fait en 1975."
Mgr Schneider affirme que la reconnaissance canonique serait un moyen pour le Saint-Siège de prendre enfin en compte l'appel de Mgr Marcel Lefebvre contre la suppression injuste de la FSSPX en 1975. C'est une façon très élégante de présenter la solution. Et c'est vrai. Cependant, Mgr Schneider n'ignore pas que la raison de cette suppression injuste et de la persécution de la Société depuis lors (et du catholicisme dans son ensemble) a ses origines précises dans les désaccords sur la foi, "à cause de cette profonde crise de foi à l'intérieur de l'Eglise", comme il le dit, et dans ce qui l'exprime de la manière la plus sacrée: le Saint Sacrifice de la Messe.
C'est la raison pour laquelle Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la SSPX, à la suite de Mgr Lefebvre, demande que la FSSPX soit reconnue «telle que nous sommes». Il soutient également que nous devons être capables de continuer notre rejet public des erreurs et de lutter contre celles qui ont empoisonné l'Église, y compris sa liturgie, depuis plus de 50 ans.
Comme l'a dit l'évêque Fellay lors de sa dernière interview à Radio Courtoisie:
"Le problème, c’est ce combat d’idées. Est-ce qu’une Eglise qui depuis 40 ans a imposé une ligne, qui est cette ligne moderne, une ligne contre laquelle on se bat, à cause de laquelle nous avons été déclarés schismatiques, hors de l’Eglise et tout ce qu’on veut… Est-ce que cette Eglise est oui ou non disposée à nous laisser continuer notre chemin ?"