27 février 2009





Évêque négationniste: le Vatican pas satisfait
27/02/2009 - Jean-Christophe Wasner - liberation.fr
Le Saint-Siège réclame des excuses publiques et «sans équivoque» de l'évêque Williamson.

Il y avait eu un loupé de communication avec la levée de l'excommunication de l'évêque intégriste Richard Williamson, quelques jours après qu'il ait tenu des propos négationnistes. Les critiques avaient plu, de tous les côtés. Depuis le Vatican tente de rattraper son erreur et prend toutes les précautions possibles quand il s'agit du dossier.
Dernier événement en date: le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi, critique les regrets formulés jeudi par le prélat négationniste. Regrets qui ne correspondent pas à l'exigence qui lui a été faite de les retirer «sans équivoque et publiquement».
L'évêque Williamson, arrivé mercredi à Londres en provenance d'Argentine où il a été déclaré persona non grata, avaient demandé jeudi «pardon devant Dieu» à tous ceux qu'il a blessés pour ses déclarations. Problème, dans cette lettre, il n'est jamais fait explicitement référence à la Shoah et aux juifs, mais «aux survivants et aux parents des victimes qui ont subi des injustices sous le IIIe Reich».
D'où la réaction du Vatican pour qui la lettre de regrets de Richard Williamson «ne semble pas respecter les conditions» formulées le 4 février, selon lequel l’évêque «devra prendre de façon absolument sans équivoque et publique ses distances avec ses positions concernant la Shoah»
Autre argument avancé par le Saint-Siège, cette lettre «n’est pas adressée au Saint Père ni à la commission Ecclesia Dei», chargée par le Vatican de négocier avec les intégristes, a relevé le père Lombardi.
L’agence de presse catholique Zenit, qui a diffusé la lettre de l'évêque intégriste, affirmait pourtant jeudi avoir reçu cette lettre de la commission Ecclesia Dei.
En bref, après le loupé qui a déclenché la polémique, le Vatican marche sur des oeufs et il n'est plus question de laisser passer une seule ambigüité sur son comportement qui puisse prêter le flanc à la critique.