L’évêque lefebvriste a envoyé une lettre à la Commission Ecclesia Dei
Dans une lettre à la Commission pontificale Ecclesia Dei – en charge, à Rome des relations avec les lefebvristes – et publiée jeudi 26 février par l’agence Zenit en italien, Mgr Richard Williamson a demandé pardon pour les propos négationnistes qu’il avait tenus sur une chaîne de télévision suédoise. « Le Saint-Père et mon supérieur, Mgr Fellay, m’ont demandé de reconsidérer les déclarations que j’ai faites à la télévision suédoise il y a quatre mois, à cause des très graves conséquences qu’elles ont provoquées », écrit l’évêque intégriste dans sa lettre.
Le 1er novembre dernier, lors d’un entretien accordé à l’émission de télévision suédoise Uppdrag Gransning, Mgr Williamson avait estimé « que 200 000 à 300 000 juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz ». Des propos diffusés le 21 janvier, quelques jours seulement avant que soit annoncée la levée, par décision de Benoît XVI, des excommunications prononcées en 1988 contre les quatre évêques ordonnés illicitement par Mgr Lefebvre, et qui avait provoqué un tollé dans le monde entier. "Je regrette d’avoir fait cette déclaration"
« Compte tenu de ces conséquences, je peux affirmer en toute sincérité que je regrette d’avoir fait cette déclaration et que, si j’avais su par avance le dérangement et la douleur qu’elles ont provoqués, notamment à l’Église, mais aussi aux survivants et aux familles des victimes qui ont subi des injustices sous le IIIe Reich, je ne l’aurais pas fait, écrit-il. À la télévision suédoise, j’ai exprimé seulement une opinion d’un non-historien (« je crois… je crois »), une opinion que j’avais conçue il y a vingt ans sur la base des preuves qui étaient alors disponibles et depuis lors rarement exprimées en public. De toute façon, les événements des dernières semaines et le conseil des supérieurs de la Fraternité Saint-Pie-X m’ont convaincu que je suis responsable de la peine qui en est résulté. Je demande pardon devant Dieu à toutes les âmes qui ont été à juste titre scandalisées de mes paroles. »
Et Mgr Williamson de conclure : « Comme l’a confirmé le Saint-Père, tout acte de violence injuste contre un homme blesse toute l’humanité. »
Nicolas SENEZE |