27 février 2009





Williamson : enfin des excuses
27.02.09 - Constance de Buor - lavie.fr
Il a fini par demander pardon. Au cœur  d'une polémique mondiale, depuis la diffusion, le 22 janvier à la télévision suédoise, d'un entretien dans lequel il mettait en cause l'existence de chambres à gaz dans les camps de la mort, Richard Williamson, évêque de la Fraternité Saint-Pie-X avait récidivé le 9 février dans le magazine allemand Der Spiegel. « Si je trouve des preuves alors je rectifierai [les propos tenus] mais cela prendra du temps »,  affirmait-il, alors que Rome lui avait demandé quelques jours plus tôt de « prendre sans équivoque et publiquement ses distances » avec ses déclarations sur la Shoah.

Si l'évêque lefebvriste, dont l'excommunication a été levée comme celle des trois autres évêques lefebvristes, n'est toujours pas revenu sur le fond de ses propos, il a fini par présenter ses excuses dans une lettre à la Commission pontificale Ecclesia Dei (chargée des discussions avec les lefebvristes) publiée le 26 février par l’agence Zenit. « Le Saint-Père et mon supérieur, Mgr Bernard Fellay, m'ont demandé de reconsidérer les remarques que j'ai faites à la télévision suédoise il y a quatre mois, en raison de leurs si lourdes conséquences », explique Mgr Williamson dans un communiqué publié à son arrivée à Londres, où il a atterri après avoir été chassé d'Argentine, son pays de résidence. « En examinant ces conséquences, je peux dire sincèrement que je regrette d'avoir fait ces remarques, et que si j'avais su à l'avance tout le mal et les blessures qu'elles allaient susciter, spécialement pour l'Eglise, mais aussi pour les survivants et les familles des victimes de l'injustice sous le IIIe Reich, je ne les aurais pas faites », a-t-il ajouté.

A la télévision suédoise, affirme Mgr Williamson, il aurait seulement exprimé l' « opinion (... « je crois »... « je crois »...) de quelqu'un qui n'est pas un historien ». « Les événements des dernières semaines et le conseil des supérieurs de la Fraternité Saint-Pie-X m’ont convaincu que je suis responsable de la grande détresse causée. A tous ceux qui ont été honnêtement scandalisés par ce que j'ai dit, devant Dieu, je demande pardon », assure donc Richard Williamson, avant de conclure : « Comme l'a dit le Saint-Père, chaque acte de violence injuste contre un homme blesse toute l'humanité ».