| Les mosaïques de Kephas | 
| 29 septembre 2006 - Romano Libero - golias.ouvaton.org | 
| La réintégration des intégristes dans l’Eglise       catholique met en lumière certaines publications qui travaillent dans l’ombre       à l’accueil théologique et pastorale des disciples de Mgr Lefbevre.       Ainsi, la revue Kephas qui reçoit le soutien de nombre d’autorités       ecclésiastiques actuellement en fonction. Enquête... PARMI les revues qui       gravitent dans la galaxie polymorphe du catholicisme intransigeant, avec       la diversité des familles d’esprits qui le composent, nous ne pouvons       négliger de faire mention de “Képhas”, d’orientation très       traditionnelle, mais sachant également racoler ici ou là des signatures       très prestigieuses, par exemple pour des entretiens, comme Franz-Olivier       Giesbert ou Alain de Penanster, sans oublier les éminents et excellents       prélats dont certains fort en vue : nous citerons le cardinal Paul       Poupard, président du Conseil pontifical pour la culture, le cardinal       Jean-Louis Tauran, le cardinal Oscar Rodriguez, archevêque de       Tegucigalpa, le cardinal Philippe Barbarin, primat des Gaules, Mgr André       Vingt-Trois, archevêque de Paris, Mgr Jean-Louis Bruguès, évêque d’Angers,       Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus et Toulon, pour ne citer que       quelques uns. Des plumes ecclésiastiques connues apportent leur       contribution : le Père Serge-Thomas Bonino, dominicain de tendance       très conservatrice et membre de la Commission théologique       internationale, le Père Alain Bandelier, chroniqueur de “famille       chrétienne”, le défunt Père Bertrand de Margerie, un jésuite       spécialisé dans les thèses mariologiques outrancières, ou le       tristement fameux Mgr Tony Anatrella, qui n’est plus à présenter. Le Comité de rédaction de la revue se compose en effet       de prêtres et de laïcs appartenant à l’aile la plus traditionnelle du       catholicisme, mais ne suivant pas la dissidence intégriste. Le directeur       de la publication est l’abbé Bruno Le Pivain, vicaire à la cathédrale       d’Angers. Les membres du Comité de Publication sont les suivants : + l’abbé Philippe Marie-Airaud, du diocèse de Poitiers, que l’on dit en froid avec son évêque Mgr Albert Rouet (réformateur) ; + Pierre Gardeil, un laïc, ancien professeur de philosophie dans un lycée privé, connu dans le Sud-Ouest pour sa théologie très traditionaliste ; + François Guillermet ; + Jean-Louis Massoure, un agrégé de lettres ; + Marc Parcé ; + Patrice de Plunkett, journaliste et ancien directeur de la rédaction du Figaro Magazine ; + l’abbé Vincent Richard, membre l’Opus Sacerdotale (société traditionaliste de prêtres) et historien brillant il faut le dire ; + Olivier Henri-Rousseau , physicien, professeur à l’université de Perpignan ; + l’abbé Gérald de Servigny, de la fraternité Saint Pierre, théologien, + Grégory Solari, qui dirige les éditions “ad solem” à Genève ; + le R.P. Olivier-Thomas Vénard, dominicain, bibliste lui aussi considéré comme très brillant. En fait, la cheville ouvrière et l’animateur spirituel       du groupe est Mgr Raymond Centène, devenu depuis évêque de Vannes. Né       en 1958, juriste de formation, Monseigneur s’inscrit dans cette ligne       très traditionnelle, qui, reconnaissons-le, ne sacrifie rien à une       réelle qualité intellectuelle. Les articles de Képhas sont fort bien       écrits, documentés et intéressants. L’orientation de fond, parfois plus discrète, mais       néanmoins omniprésente, reste celle du catholicisme le plus       intransigeant. Les positions sont certes exprimées avec une certaine       réserve, une modération réelle dans le ton, sans outrances rigoristes       ou envolées charismatiques. Il n’empêche. Le programme qui se dessine       au fil des articles laisse bien deviner l’intention d’une reconquête       au spirituel et au temporel, d’une restauration d’une nouvelle       chrétienté. Dans le seul numéro d’octobre-décembre 2005, on y       trouve ainsi un article de Tony Anatrella sur une clarification des mots       concernant la famille, pour bien sûr diaboliser toutes les tentatives de       réformer la société. Le Père Bonino, qui n’est pas le dernier venu,       consacre un article d’ailleurs très solide aux rapports entre le       pouvoir temporel et le pouvoir spirituel au Moyen Age, y voyant un       modèle. L’Abbé Vincent Richard entreprend de réhabiliter le combat d’un       Pie X, au début du vingtième siècle, contre la séparation de l’Eglise       et de l’Etat. Plus loin, le Père Uwe Michael Lang revient sur la       question de l’orientation de l’autel, dans le sens que l’on imagine.       Le même a récemment soutenu une thèse à Rome en présence et avec le       soutien de l’archevêque srilankais Randjith, secrétaire de la       congrégation pour le culte divin, connu pour être très actif en faveur       d’une restauration de la liturgie old style. Le défunt Père Bertrand       de Margerie envisage la définition dogmatique de la maternité de Marie.       Le Père Thierry-Dominique Humbrecht propose quant à lui des remarques       très négatives sur la culture contemporaine et sur le besoin de la       corriger. Enfin, dans un sens analogue, l’abbé Hyacinthe-Marie Houard,       prêtre breton, distille des remarques du même cru. Un échantillon, simplement, pour découvrir une revue qui       a le vent en poupe, est lue à Rome et participe de ce projet de       restauration déjà bien commencée. A Rome, et en France ! | 
