Abbé Philippe Laguérie - Saint Eloi - 10 septembre 2006
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, ainsi soit-il. « Béni soit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a comblés de toutes sortes de bénédictions dans les Cieux. »
Mon premier mot bien sûr est pour le Père de notre Seigneur Jésus Christ, à Son Fils bien-aimé dans lequel il a mis toutes ses complaisances, et au Saint Esprit. Nous chanterons tout à l’heure le Te Deum, le chant d’action de grâce de l’Eglise, pour remercier la Providence de cette semaine particulière, au terme de laquelle, eh bien l’Institut du Bon Pasteur existe, vit, et va se mettre au travail. Je vais vous en dire un peu le détail, mais enfin je tiens d’abord à remercier le Bon Pasteur Lui-Même. Je pense à la phrase de sainte Jeanne d’Arc, que les hommes d’armes combattront et Dieu donnera la victoire. Nous l’avons vu. Le combat c’est celui que nous menons depuis des années maintenant, nous avons bien lutté et je vous en félicite, je dis aussi aujourd’hui : « Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage, et puis s’est retourné, plein d'usage et raison, vivre parmi les siens le reste de son âge ». Content de vous revoir bien sûr, vous l’imaginez, mais enfin c’est ce travail que nous avons fait ensemble qui a été béni et qui porte ses fruits. Le Bon Pasteur existe, je vais vous en parler plus longuement, et il me faut aussi remercier la Vierge Marie. La Vierge Marie parce qu’elle est la protectrice secondaire de cette œuvre, en la fête du Cœur Immaculé de Marie, pour laquelle nous avons toujours eu ici une dévotion particulière ici à Saint-Eloi. N’oubliez pas que nous lui avons consacré l’Eglise dès les premiers jours, et ce patronage secondaire du Cœur Immaculé de Marie, certainement, nous a été puissamment secourable. Ceci dit, je vous remercie vous aussi. Parce que si c’est Dieu qui a donné cette victoire, c’est nous, les hommes d’armes, qui avons combattu. Et je vous l’ai dit souvent : il est inutile de prier si l’on ne fait rien, inutile de faire quelque chose si on ne prie pas, oui c’est la conjonction des deux qui fait ce succès. Alors que s’est-il passé à Rome ? Bon, nous arrivons avec monsieur l’abbé Héry, monsieur l’abbé Aulagnier, monsieur l’abbé de Tanoüarn, nous avons été reçus donc par le cardinal Préfet de le Congrégation, qui ne nous a pas caché qu’il était mandaté spécialement par le pape Benoît XVI, plusieurs fois il l’a redit, et qu’il avait parfaitement son accord. Il a été érigé donc, le 8 septembre, à midi environ, l’Institut du Bon Pasteur, qui est un Institut de Vie Apostolique, de clercs séculiers donc, ce sont des prêtres, il est de droit pontifical c’est-à-dire que son clergé ne dépend que de Rome, et aucunement des évêques locaux, il a pouvoir d’incardiner tous ses membres, autrement dit depuis vendredi midi dernier votre serviteur, et aussi monsieur l’abbé Aulagnier, monsieur l’abbé de Tanoüarn, monsieur l’abbé Héry, monsieur l’abbé Forestier et notre diacre Prieur sont incardinés dans cet institut, depuis son érection. Il a juridiction ordinaire -enfin la voila- au for interne et au for externe sur tous ses membres, il a pouvoir d’ouvrir un séminaire et d’appeler aux ordres. Quelle responsabilité terrible, d’ailleurs, que celle d’appeler aux ordres au nom de la Sainte Eglise. En tous les cas tout ceci est fait et bien fait. Mais il y a beaucoup d’autres choses. Il se trouve que pour la première fois, un institut de vie apostolique n’est pas seulement… on ne lui permet pas seulement de conserver la liturgie traditionnelle, mais je serai plus précis : on lui en donne l’ordre. Il est écrit dans les statuts qui ont été approuvés par le cardinal Préfet de la Congrégation pour le Clergé que le rite propre de l’Institut est la messe traditionnelle dans tous ses actes liturgiques y compris le rituel, c'est-à-dire le livre des sacrements, mais le bréviaire, également le pontifical, et évidemment en premier lieu le missel. C’est un rite propre c’est-à-dire que si quelqu’un disait une autre messe, et quelle qu’elle soit, il sortirait de son rite. Et c’est l’usage exclusif. Autrement dit, la sainte Eglise nous donne aujourd’hui l’ordre, je dis bien l’ordre de célébrer la liturgie de toujours, à défaut de toute autre. Et c’est une avancée considérable. Comme nous l’a répété plusieurs fois le cardinal Castrillon Hoyos : aujourd’hui la messe traditionnelle n’est plus une permission. Comprenez ce que cela veut dire, elle veut aussi être un devoir et une obligation. Quelle avancée formidable. Formidable. Et on peut dire je crois que ce grand pas de géant qui vient d’être fait est, non seulement pour nous mais également pour toute l’Eglise, eh bien est le signe, la préparation, le propédeutique de ce document qui sortira certainement en novembre, où les droits de la messe traditionnelle seront rétablis dans toute leur dignité. Oh il y aura encore n’en doutons pas de très nombreuses victoires à obtenir, des combats à livrer, mais enfin il y a là un pas de géant qui vient d’être fourni. Enfin dans l’Eglise catholique va pouvoir s’ouvrir un débat qui consistera en autre chose que de s’envoyer des insultes, il y a des vraies questions, il y a des questions théologiques pointues, et en particulier celles concernant le concile Vatican II. Sur ce point nous avons l’obligation, aussi, ce qui est inespéré, mais de travailler à rendre, sous la conduite du pape qui seul peut le faire, mais à rendre l’authenticité de la doctrine catholique. Je veux dire par là que tout ce qu’il y a d’ambiguë voir de faux doit être par nous rétabli, en vue de donner enfin une interprétation authentique de ce concile. Ce qui suppose d’ailleurs qu’elle n’existe pas totalement, et je vais vous en donner quelques exemples : la liberté religieuse a fait couler beaucoup d’encre vous le savez, et effectivement, il y a des choses apparemment et textuellement contradictoires avec le magistère précèdent. Le pape Benoit XVI lorsqu’il était encore cardinal Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a rectifié déjà cette doctrine lorsqu’il était en Argentine en 1988, au moment des sacres de Mgr Lefebvre. Je ne voudrais pas rentrer ici dans le détail de la théologie, mais enfin je vous citerai encore un autre exemple, le fameux ‘subsisitit in’. Il est dit dans le concile Vatican II que l’Eglise fondée par Jésus Christ subsiste dans l’Eglise catholique. Alors que la doctrine traditionnelle est évidemment que l’Eglise fondée par Jésus Christ est l’Eglise catholique. On peut donner toutes sortes de sens à ce ‘subsistit in’, il en est même qui disent qu’il est encore plus puissant que le verbe être. Bon, toujours est-il que si je dis à l’un d’entre vous qu’il subsiste dans sa personne, il va me regarder bizarrement, et comme je le disais il n’y a pas longtemps, il va changer de trottoir en disant « l’abbé Laguérie est devenu fou ». Je salue vos personnes par votre nom lorsque je vous croise dans la rue, je ne salue pas ‘celui qui subsiste en vous’. Bref. Il faut redonner un sens véritablement et univoquement catholique à tous ces textes, et c’est également le travail confié à l’Institut. Autre tâche confiée à l’Institut : l’ouverture de paroisses. C’est sa spécificité propre. Et on pourra s’enorgueillir, avec une véritable fierté, d’avoir été le prototype de celles qui maintenant, avec ces pouvoirs qui sont les nôtres, ces devoirs (nous n’avons pas que des pouvoirs, nous avons des devoirs surtout), eh bien pourront permettre l’établissement d’autres paroisses. Dans quelques jours, j’ai déjà été appelé par le cardinal Ricard, nous allons négocier justement ce contrat d’association de l’église Saint Eloi avec le cardinal Ricard. Il est écrit dans le décret d’érection que cette paroisse Saint Eloi sera confiée à l’Institut du Bon Pasteur. Ce qui est tout nouveau. Il y a un autre exemple en France de paroisse personnelle, mais elle a été confiée à un homme, et à un homme seul, monsieur l’abbé Loiseau à Toulon. Il n’y a pas de paroisses confiées directement, avec toutes ses prérogatives et l’obligation de la liturgie traditionnelle, à un Institut fait pour cela. Et il est évident que cette première, cette première en France, eh bien nous avons la charge et l’obligation de la multiplier. Oh je sais – ce ne sera pas forcément très facile, je sais que ce sera encore beaucoup de labeur, beaucoup de prières, mais enfin, il y a un prototype et nous avons charge et mission de le multiplier, de le prolonger. C’est formidable. C’est formidable et exaltant. Nous remercions vraiment les autorités qui nous ont permis de réaliser cela. Vous me direz… mais il y a eu des compromissions ? Eh bien non, vous avez bien vu : sur la liturgie, aucune, sur la doctrine, aucune et encore moins, si je puis dire. Quelle est la contrepartie d’une telle chose ? eh bien je vous répondrais deux choses. La première contrepartie, si vous voulez, c’est la nécessité dans laquelle se trouve l’Eglise d’avoir à faire à nous. Le cardinal Ricard me disait il y a quelques semaines, lorsque je le rencontrais, dans son bureau, et avec beaucoup de bienveillance : « Jusqu’à présent, les traditionalistes, plus ils étaient loin, plus ils étaient ‘excommunié’, ‘schismatiques’, et j’en passe des et des meilleures, mieux on se portait, psychologiquement. Force nous est de constater que vous êtes de l’Eglise » (et soit dit entre parenthèse, ce n’est pas un retour au bercail, mais du tout ! on appartient à l’Eglise par sa foi, par son baptême, et par la reconnaissance du pontife romain, ça nous l’avions déjà. C’est la manifestation de cette reconnaissance que nous étions catholiques – voila ce qui s’est passé. Je ferme la parenthèse.) Eh bien me disait donc le cardinal Ricard, que plus nous étions loin plus ça arrangeait les mentalités des évêques. Il va y avoir une révolution, il faut qu’il y ait une révolution, au sens technique du mot, c’est-à-dire un retournement de ces mentalités. Il est quand même incroyable que depuis trente ans, dès que vous gardez la foi en Jésus Christ fils de Dieu, et la doctrine catholique, et la liturgie de toujours, on vous traite de tous les noms d’oiseau, et de quolibets infamants. Tout cela va cesser, évidemment. Devra cesser. Et s’il y a quelques attardés, eh bien il faudra qu’ils changent. Mais pas nous, c’est certain. Il y a donc ce travail apostolique à faire. Il est considérable, ce sera un combat, j’allais dire, au cas par cas, partout, pour reconquérir le terrain perdu. Mais enfin aujourd’hui il se passe une chose considérable, c’est que nous en avons les moyens. Les moyens, je vous l’ai déjà dit, je ne reviens pas là-dessus, c’est : nos statuts, ces deux charges essentielles, les trois charges essentielles de nos statuts que je résume : cette obligation de la messe traditionnelle, le devoir de critique, de donner la véritable interprétation du concile Vatican II, et troisièmement cette ouverture des paroisses qui est dans nos statuts, qui est dans nos statuts ! c’est également un ordre de la Sainte Eglise romaine qui nous confie ce travail, c’est vraiment merveilleux. Alors à nous de le faire dans l’action de grâce et ceci n’est qu’un début. Le cardinal Ricard me téléphonait encore hier, il me dit qu’il faut qu’on se rencontre très rapidement pour voir le développement qu’on va donner à cet heureux événement. Il faisait allusion à la nativité de la Vierge Marie le 8 septembre mais également à ce beau bébé qu’est l’Institut du Bon Pasteur. Alors remercions Dieu, remercions la Providence, la Vierge Marie, remercions aussi les autorités romaines, le cardinal Castrillon Hoyos, et le cardinal Ricard. Sans doute il y a eu beaucoup de difficultés par le passé, mais il me semble que ces relations qui ne consistaient que dans des bras de fer et des insultes, à partir du moment où nous avons les garanties de rester ce que nous sommes -or nous les avons bel et bien, nous en avons même l’obligation, et c’est la que cette érection est merveilleuse- eh bien à partir de ce moment-la, le travail va pouvoir enfin se faire. Mais attention, ce n’est pas un Te Deum de repos que nous allons chanter tout à l’heure, c’est un Te Deum comme tout Te Deum d’action de grâce, évidemment, mais c’est une obligation grave qui nous incombe, nous les prêtres d’abord, vous qui nous aidez si merveilleusement depuis tant d’années, comme d’autres le feront aussi, eh bien c’est une obligation de missionnaires, c’est une obligation de travailler à la reconstruction. J’ai dit à tous ces cardinaux que j’ai rencontrés : écoutez, on va pas discuter sur la pastorale des trente dernières années, qui n’ont pas été des glorieuses, je répète tout le temps – tant pis si je commence à radoter – lorsque j’étais gamin il y avait 85% de baptisés en France, il y en a aujourd’hui 45%. Qu’on ne nous raconte pas que ça a été de très très belles années, c’est faux, c’est faux. Le clergé avait 1.600 ordinations par an en France lorsque j’étais petit, et il en a une centaine. La moyenne d’age du clergé était de 40 ans, elle est aujourd’hui de 70 ans. Alors il est temps qu’on donne enfin à ceux qui le veulent, et qui ont la foi chevillée au corps, comme c’est notre cas, les moyens de commencer cette reconquête qui pour l’instant, il faut bien l’avouer, est sur des ruines, et les ruines c’est peut-être aussi pour cela qu’on est obligé de faire appel à ces familles belles et pleines de foi, parce que justement sans elles, il n’y a plus d’Eglise. Et la vieillesse du clergé séculier, et la faiblesse constatée de ces dialogues interminables qui finalement ne convertissent plus personne et ne font plus avancer l’Eglise, c’est peut-être ça aussi qui fait obligation de s’adresser à la Tradition catholique. Il ne s’agit pas que ça nous monte à la tête, mais c’est un fait : les vocations naissent toujours dans la Tradition, toutes, toutes. J’ai fait un débat il y a quelques années, quelques-uns s’en souviennent, à la télévision, avec Christophe Dechavanne, et nous étions quatre sur le plateau, il y avait donc Christophe Dechavanne, Mgr Gaillot, Bernard Tapie, et moi. Un peu explosif comme mélange. C’était pas une belote mais ça y allait quand même très fort. Et après l’émission, peu avant l’émission, l’émission, eh bien nous avons échangé quelques mots avec Mgr Gaillot, il me dit (j’étais assez surpris d’ailleurs) : « J’aime bien les gens de convictions comme vous ». Bon, je lui réponds vous n’avez qu’à en faire autant, et après il me dit : « mais vous savez, vous savez –et c’est pourquoi je vous raconte l’anecdote- je suis moi-même d’une famille très traditionnelle », m’a-t-il dit. Oui, Mgr Gaillot, celui qui a scandalisé si longtemps l’Eglise de France. « Dans ma famille de huit enfants, disait Mgr Gaillot -je l’ai entendu comme vous l’entendez maintenant, mais de lui- nous récitions le chapelet à genoux tous les soirs. La famille de Mgr Gaillot… « et il n’était pas question avec mon père que l’un d’entre nous manquât le chapelet quotidien ». Mgr Gaillot ! et c’est bien de lui que je vous parle. Vous voyez bien que même ces vocations pour le moins insolites, à l’arrivée, sont nées dans la Tradition. C’est un phénomène universel. Comment voulez-vous donner votre vie à Jésus Christ pour des chimères de dialogues et d’interrelations communautaires, que sais-je, d’œcuménisme international. Bon. Ce n’est pas pour ça qu’on donne sa vie, évidemment. On donne sa vie pour Jésus Christ, et c’est passionnant alors. Et donc tout ce qui peut être vital est forcément dans la Tradition. Les journalistes sympathiques qui sont là avec leur caméra me disaient tout à l’heure, eh bien, mais… la Tradition et le catholicisme... Je leur dit c’est des pléonasmes…. Ou alors c’est des synonymes. La Tradition… la vie de l’Eglise c’est la Tradition, et ceci est constaté maintenant dans l’Eglise. C’est que toutes les vocations, elles sont reçues différemment, mais elles naissent toutes, de la piété, forcément, de la foi au Christ Jésus, d’une vie convenable au point de vue de la foi, de la piété, de l’espérance, de la charité, des sacrements, et puis de la vie morale. Où voulez-vous qu’elles naissent, les vocations ? si ce n’est là, dans ce bon terreau de la Tradition. Alors voila l’explication, je vous ai tout dit je pourrais encore vous parler des heures mais je crois vous avoir tout dit, il vous sera distribué à la sortie tout à l’heure deux documents, le premier est le communiqué officiel des prêtres du Bon Pasteur, donc prenez le, il est à votre disposition, il vous dira à peu près ce que je vous ai dit maintenant, mais enfin vous aurez un texte, et puis je me suis permis de demander à notre secrétariat de multiplier l’article du Figaro d’hier. C’est pas souvent que je recommande un article, je n’ai rien contre le Figaro en général, mais celui-là m’a paru justement très sympathique, non pas seulement parce qu’il nous appelle « les tontons Flingueurs », bon, ça ne me gène pas beaucoup, d’ailleurs, à titre personnel je trouve ça sympathique, merci Sophie Ravinel, ici présente, mais je pense qu’il y a là une… ce n’est pas parole d’Evangile que le Figaro, même celui-là, nous sommes d’accord, mais je pense qu’il y a là un résumé de la situation qui me parait tout à fait sympathique, et profondément vrai au point de vue des positions. Donc le communiqué lui est officiel vous pouvez le multiplier, il faut d’ailleurs le faire, mais lisez avec intérêt cet article très sympathique du Figaro d’hier. Et puis, eh bien, rendez-vous tout à l’heure pour ce Te Deum, et nous allons célébrer cette messe, cette messe d’action de grâce, parce que franchement en revenant de Rome je suis surpris, vraiment profondément surpris, entre mes espérances et la réalisation de ces espérances. Ce n’était pas chose facile, imaginez-vous, et il y a un concours de circonstances providentielles, j’en parlais encore avec monsieur l’abbé Héry, avec mes confrères de Paris aussi, tel que on a vraiment été nous-même, j’allais dire « empoignés », quelque part, par la Providence pour parvenir à ce résultat. Mais n’oubliez pas que ce résultat est un début, un beau début, un très beau début, c’est un beau bébé que l’Institut du Bon Pasteur, mais on peut pas lui faire courir le marathon demain. Il faut donc s’en occuper, et il va grandir, et le travail commence. Saint Eloi sera le prototype de cette résurrection des paroisses vraiment traditionnelles en France -et j’espère ailleurs si le Bon Dieu nous bénit, comme il a commencé de le faire- mais quel travail devant nous ! et ne nous reposons pas sur nos lauriers. Il faut que cette action de grâce soit une action de grâce dynamique, efficace, en promettant au Bon Dieu que ce service que nous Lui vouons depuis quelques années, Il le bénisse et le fasse grandir et fructifier pour la gloire de Dieu et celle de l’Eglise Catholique, Apostolique et Romaine, ainsi soit-il.
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, ainsi soit-il. « Béni soit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a comblés de toutes sortes de bénédictions dans les Cieux. »
Mon premier mot bien sûr est pour le Père de notre Seigneur Jésus Christ, à Son Fils bien-aimé dans lequel il a mis toutes ses complaisances, et au Saint Esprit. Nous chanterons tout à l’heure le Te Deum, le chant d’action de grâce de l’Eglise, pour remercier la Providence de cette semaine particulière, au terme de laquelle, eh bien l’Institut du Bon Pasteur existe, vit, et va se mettre au travail. Je vais vous en dire un peu le détail, mais enfin je tiens d’abord à remercier le Bon Pasteur Lui-Même. Je pense à la phrase de sainte Jeanne d’Arc, que les hommes d’armes combattront et Dieu donnera la victoire. Nous l’avons vu. Le combat c’est celui que nous menons depuis des années maintenant, nous avons bien lutté et je vous en félicite, je dis aussi aujourd’hui : « Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage, et puis s’est retourné, plein d'usage et raison, vivre parmi les siens le reste de son âge ». Content de vous revoir bien sûr, vous l’imaginez, mais enfin c’est ce travail que nous avons fait ensemble qui a été béni et qui porte ses fruits. Le Bon Pasteur existe, je vais vous en parler plus longuement, et il me faut aussi remercier la Vierge Marie. La Vierge Marie parce qu’elle est la protectrice secondaire de cette œuvre, en la fête du Cœur Immaculé de Marie, pour laquelle nous avons toujours eu ici une dévotion particulière ici à Saint-Eloi. N’oubliez pas que nous lui avons consacré l’Eglise dès les premiers jours, et ce patronage secondaire du Cœur Immaculé de Marie, certainement, nous a été puissamment secourable. Ceci dit, je vous remercie vous aussi. Parce que si c’est Dieu qui a donné cette victoire, c’est nous, les hommes d’armes, qui avons combattu. Et je vous l’ai dit souvent : il est inutile de prier si l’on ne fait rien, inutile de faire quelque chose si on ne prie pas, oui c’est la conjonction des deux qui fait ce succès. Alors que s’est-il passé à Rome ? Bon, nous arrivons avec monsieur l’abbé Héry, monsieur l’abbé Aulagnier, monsieur l’abbé de Tanoüarn, nous avons été reçus donc par le cardinal Préfet de le Congrégation, qui ne nous a pas caché qu’il était mandaté spécialement par le pape Benoît XVI, plusieurs fois il l’a redit, et qu’il avait parfaitement son accord. Il a été érigé donc, le 8 septembre, à midi environ, l’Institut du Bon Pasteur, qui est un Institut de Vie Apostolique, de clercs séculiers donc, ce sont des prêtres, il est de droit pontifical c’est-à-dire que son clergé ne dépend que de Rome, et aucunement des évêques locaux, il a pouvoir d’incardiner tous ses membres, autrement dit depuis vendredi midi dernier votre serviteur, et aussi monsieur l’abbé Aulagnier, monsieur l’abbé de Tanoüarn, monsieur l’abbé Héry, monsieur l’abbé Forestier et notre diacre Prieur sont incardinés dans cet institut, depuis son érection. Il a juridiction ordinaire -enfin la voila- au for interne et au for externe sur tous ses membres, il a pouvoir d’ouvrir un séminaire et d’appeler aux ordres. Quelle responsabilité terrible, d’ailleurs, que celle d’appeler aux ordres au nom de la Sainte Eglise. En tous les cas tout ceci est fait et bien fait. Mais il y a beaucoup d’autres choses. Il se trouve que pour la première fois, un institut de vie apostolique n’est pas seulement… on ne lui permet pas seulement de conserver la liturgie traditionnelle, mais je serai plus précis : on lui en donne l’ordre. Il est écrit dans les statuts qui ont été approuvés par le cardinal Préfet de la Congrégation pour le Clergé que le rite propre de l’Institut est la messe traditionnelle dans tous ses actes liturgiques y compris le rituel, c'est-à-dire le livre des sacrements, mais le bréviaire, également le pontifical, et évidemment en premier lieu le missel. C’est un rite propre c’est-à-dire que si quelqu’un disait une autre messe, et quelle qu’elle soit, il sortirait de son rite. Et c’est l’usage exclusif. Autrement dit, la sainte Eglise nous donne aujourd’hui l’ordre, je dis bien l’ordre de célébrer la liturgie de toujours, à défaut de toute autre. Et c’est une avancée considérable. Comme nous l’a répété plusieurs fois le cardinal Castrillon Hoyos : aujourd’hui la messe traditionnelle n’est plus une permission. Comprenez ce que cela veut dire, elle veut aussi être un devoir et une obligation. Quelle avancée formidable. Formidable. Et on peut dire je crois que ce grand pas de géant qui vient d’être fait est, non seulement pour nous mais également pour toute l’Eglise, eh bien est le signe, la préparation, le propédeutique de ce document qui sortira certainement en novembre, où les droits de la messe traditionnelle seront rétablis dans toute leur dignité. Oh il y aura encore n’en doutons pas de très nombreuses victoires à obtenir, des combats à livrer, mais enfin il y a là un pas de géant qui vient d’être fourni. Enfin dans l’Eglise catholique va pouvoir s’ouvrir un débat qui consistera en autre chose que de s’envoyer des insultes, il y a des vraies questions, il y a des questions théologiques pointues, et en particulier celles concernant le concile Vatican II. Sur ce point nous avons l’obligation, aussi, ce qui est inespéré, mais de travailler à rendre, sous la conduite du pape qui seul peut le faire, mais à rendre l’authenticité de la doctrine catholique. Je veux dire par là que tout ce qu’il y a d’ambiguë voir de faux doit être par nous rétabli, en vue de donner enfin une interprétation authentique de ce concile. Ce qui suppose d’ailleurs qu’elle n’existe pas totalement, et je vais vous en donner quelques exemples : la liberté religieuse a fait couler beaucoup d’encre vous le savez, et effectivement, il y a des choses apparemment et textuellement contradictoires avec le magistère précèdent. Le pape Benoit XVI lorsqu’il était encore cardinal Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a rectifié déjà cette doctrine lorsqu’il était en Argentine en 1988, au moment des sacres de Mgr Lefebvre. Je ne voudrais pas rentrer ici dans le détail de la théologie, mais enfin je vous citerai encore un autre exemple, le fameux ‘subsisitit in’. Il est dit dans le concile Vatican II que l’Eglise fondée par Jésus Christ subsiste dans l’Eglise catholique. Alors que la doctrine traditionnelle est évidemment que l’Eglise fondée par Jésus Christ est l’Eglise catholique. On peut donner toutes sortes de sens à ce ‘subsistit in’, il en est même qui disent qu’il est encore plus puissant que le verbe être. Bon, toujours est-il que si je dis à l’un d’entre vous qu’il subsiste dans sa personne, il va me regarder bizarrement, et comme je le disais il n’y a pas longtemps, il va changer de trottoir en disant « l’abbé Laguérie est devenu fou ». Je salue vos personnes par votre nom lorsque je vous croise dans la rue, je ne salue pas ‘celui qui subsiste en vous’. Bref. Il faut redonner un sens véritablement et univoquement catholique à tous ces textes, et c’est également le travail confié à l’Institut. Autre tâche confiée à l’Institut : l’ouverture de paroisses. C’est sa spécificité propre. Et on pourra s’enorgueillir, avec une véritable fierté, d’avoir été le prototype de celles qui maintenant, avec ces pouvoirs qui sont les nôtres, ces devoirs (nous n’avons pas que des pouvoirs, nous avons des devoirs surtout), eh bien pourront permettre l’établissement d’autres paroisses. Dans quelques jours, j’ai déjà été appelé par le cardinal Ricard, nous allons négocier justement ce contrat d’association de l’église Saint Eloi avec le cardinal Ricard. Il est écrit dans le décret d’érection que cette paroisse Saint Eloi sera confiée à l’Institut du Bon Pasteur. Ce qui est tout nouveau. Il y a un autre exemple en France de paroisse personnelle, mais elle a été confiée à un homme, et à un homme seul, monsieur l’abbé Loiseau à Toulon. Il n’y a pas de paroisses confiées directement, avec toutes ses prérogatives et l’obligation de la liturgie traditionnelle, à un Institut fait pour cela. Et il est évident que cette première, cette première en France, eh bien nous avons la charge et l’obligation de la multiplier. Oh je sais – ce ne sera pas forcément très facile, je sais que ce sera encore beaucoup de labeur, beaucoup de prières, mais enfin, il y a un prototype et nous avons charge et mission de le multiplier, de le prolonger. C’est formidable. C’est formidable et exaltant. Nous remercions vraiment les autorités qui nous ont permis de réaliser cela. Vous me direz… mais il y a eu des compromissions ? Eh bien non, vous avez bien vu : sur la liturgie, aucune, sur la doctrine, aucune et encore moins, si je puis dire. Quelle est la contrepartie d’une telle chose ? eh bien je vous répondrais deux choses. La première contrepartie, si vous voulez, c’est la nécessité dans laquelle se trouve l’Eglise d’avoir à faire à nous. Le cardinal Ricard me disait il y a quelques semaines, lorsque je le rencontrais, dans son bureau, et avec beaucoup de bienveillance : « Jusqu’à présent, les traditionalistes, plus ils étaient loin, plus ils étaient ‘excommunié’, ‘schismatiques’, et j’en passe des et des meilleures, mieux on se portait, psychologiquement. Force nous est de constater que vous êtes de l’Eglise » (et soit dit entre parenthèse, ce n’est pas un retour au bercail, mais du tout ! on appartient à l’Eglise par sa foi, par son baptême, et par la reconnaissance du pontife romain, ça nous l’avions déjà. C’est la manifestation de cette reconnaissance que nous étions catholiques – voila ce qui s’est passé. Je ferme la parenthèse.) Eh bien me disait donc le cardinal Ricard, que plus nous étions loin plus ça arrangeait les mentalités des évêques. Il va y avoir une révolution, il faut qu’il y ait une révolution, au sens technique du mot, c’est-à-dire un retournement de ces mentalités. Il est quand même incroyable que depuis trente ans, dès que vous gardez la foi en Jésus Christ fils de Dieu, et la doctrine catholique, et la liturgie de toujours, on vous traite de tous les noms d’oiseau, et de quolibets infamants. Tout cela va cesser, évidemment. Devra cesser. Et s’il y a quelques attardés, eh bien il faudra qu’ils changent. Mais pas nous, c’est certain. Il y a donc ce travail apostolique à faire. Il est considérable, ce sera un combat, j’allais dire, au cas par cas, partout, pour reconquérir le terrain perdu. Mais enfin aujourd’hui il se passe une chose considérable, c’est que nous en avons les moyens. Les moyens, je vous l’ai déjà dit, je ne reviens pas là-dessus, c’est : nos statuts, ces deux charges essentielles, les trois charges essentielles de nos statuts que je résume : cette obligation de la messe traditionnelle, le devoir de critique, de donner la véritable interprétation du concile Vatican II, et troisièmement cette ouverture des paroisses qui est dans nos statuts, qui est dans nos statuts ! c’est également un ordre de la Sainte Eglise romaine qui nous confie ce travail, c’est vraiment merveilleux. Alors à nous de le faire dans l’action de grâce et ceci n’est qu’un début. Le cardinal Ricard me téléphonait encore hier, il me dit qu’il faut qu’on se rencontre très rapidement pour voir le développement qu’on va donner à cet heureux événement. Il faisait allusion à la nativité de la Vierge Marie le 8 septembre mais également à ce beau bébé qu’est l’Institut du Bon Pasteur. Alors remercions Dieu, remercions la Providence, la Vierge Marie, remercions aussi les autorités romaines, le cardinal Castrillon Hoyos, et le cardinal Ricard. Sans doute il y a eu beaucoup de difficultés par le passé, mais il me semble que ces relations qui ne consistaient que dans des bras de fer et des insultes, à partir du moment où nous avons les garanties de rester ce que nous sommes -or nous les avons bel et bien, nous en avons même l’obligation, et c’est la que cette érection est merveilleuse- eh bien à partir de ce moment-la, le travail va pouvoir enfin se faire. Mais attention, ce n’est pas un Te Deum de repos que nous allons chanter tout à l’heure, c’est un Te Deum comme tout Te Deum d’action de grâce, évidemment, mais c’est une obligation grave qui nous incombe, nous les prêtres d’abord, vous qui nous aidez si merveilleusement depuis tant d’années, comme d’autres le feront aussi, eh bien c’est une obligation de missionnaires, c’est une obligation de travailler à la reconstruction. J’ai dit à tous ces cardinaux que j’ai rencontrés : écoutez, on va pas discuter sur la pastorale des trente dernières années, qui n’ont pas été des glorieuses, je répète tout le temps – tant pis si je commence à radoter – lorsque j’étais gamin il y avait 85% de baptisés en France, il y en a aujourd’hui 45%. Qu’on ne nous raconte pas que ça a été de très très belles années, c’est faux, c’est faux. Le clergé avait 1.600 ordinations par an en France lorsque j’étais petit, et il en a une centaine. La moyenne d’age du clergé était de 40 ans, elle est aujourd’hui de 70 ans. Alors il est temps qu’on donne enfin à ceux qui le veulent, et qui ont la foi chevillée au corps, comme c’est notre cas, les moyens de commencer cette reconquête qui pour l’instant, il faut bien l’avouer, est sur des ruines, et les ruines c’est peut-être aussi pour cela qu’on est obligé de faire appel à ces familles belles et pleines de foi, parce que justement sans elles, il n’y a plus d’Eglise. Et la vieillesse du clergé séculier, et la faiblesse constatée de ces dialogues interminables qui finalement ne convertissent plus personne et ne font plus avancer l’Eglise, c’est peut-être ça aussi qui fait obligation de s’adresser à la Tradition catholique. Il ne s’agit pas que ça nous monte à la tête, mais c’est un fait : les vocations naissent toujours dans la Tradition, toutes, toutes. J’ai fait un débat il y a quelques années, quelques-uns s’en souviennent, à la télévision, avec Christophe Dechavanne, et nous étions quatre sur le plateau, il y avait donc Christophe Dechavanne, Mgr Gaillot, Bernard Tapie, et moi. Un peu explosif comme mélange. C’était pas une belote mais ça y allait quand même très fort. Et après l’émission, peu avant l’émission, l’émission, eh bien nous avons échangé quelques mots avec Mgr Gaillot, il me dit (j’étais assez surpris d’ailleurs) : « J’aime bien les gens de convictions comme vous ». Bon, je lui réponds vous n’avez qu’à en faire autant, et après il me dit : « mais vous savez, vous savez –et c’est pourquoi je vous raconte l’anecdote- je suis moi-même d’une famille très traditionnelle », m’a-t-il dit. Oui, Mgr Gaillot, celui qui a scandalisé si longtemps l’Eglise de France. « Dans ma famille de huit enfants, disait Mgr Gaillot -je l’ai entendu comme vous l’entendez maintenant, mais de lui- nous récitions le chapelet à genoux tous les soirs. La famille de Mgr Gaillot… « et il n’était pas question avec mon père que l’un d’entre nous manquât le chapelet quotidien ». Mgr Gaillot ! et c’est bien de lui que je vous parle. Vous voyez bien que même ces vocations pour le moins insolites, à l’arrivée, sont nées dans la Tradition. C’est un phénomène universel. Comment voulez-vous donner votre vie à Jésus Christ pour des chimères de dialogues et d’interrelations communautaires, que sais-je, d’œcuménisme international. Bon. Ce n’est pas pour ça qu’on donne sa vie, évidemment. On donne sa vie pour Jésus Christ, et c’est passionnant alors. Et donc tout ce qui peut être vital est forcément dans la Tradition. Les journalistes sympathiques qui sont là avec leur caméra me disaient tout à l’heure, eh bien, mais… la Tradition et le catholicisme... Je leur dit c’est des pléonasmes…. Ou alors c’est des synonymes. La Tradition… la vie de l’Eglise c’est la Tradition, et ceci est constaté maintenant dans l’Eglise. C’est que toutes les vocations, elles sont reçues différemment, mais elles naissent toutes, de la piété, forcément, de la foi au Christ Jésus, d’une vie convenable au point de vue de la foi, de la piété, de l’espérance, de la charité, des sacrements, et puis de la vie morale. Où voulez-vous qu’elles naissent, les vocations ? si ce n’est là, dans ce bon terreau de la Tradition. Alors voila l’explication, je vous ai tout dit je pourrais encore vous parler des heures mais je crois vous avoir tout dit, il vous sera distribué à la sortie tout à l’heure deux documents, le premier est le communiqué officiel des prêtres du Bon Pasteur, donc prenez le, il est à votre disposition, il vous dira à peu près ce que je vous ai dit maintenant, mais enfin vous aurez un texte, et puis je me suis permis de demander à notre secrétariat de multiplier l’article du Figaro d’hier. C’est pas souvent que je recommande un article, je n’ai rien contre le Figaro en général, mais celui-là m’a paru justement très sympathique, non pas seulement parce qu’il nous appelle « les tontons Flingueurs », bon, ça ne me gène pas beaucoup, d’ailleurs, à titre personnel je trouve ça sympathique, merci Sophie Ravinel, ici présente, mais je pense qu’il y a là une… ce n’est pas parole d’Evangile que le Figaro, même celui-là, nous sommes d’accord, mais je pense qu’il y a là un résumé de la situation qui me parait tout à fait sympathique, et profondément vrai au point de vue des positions. Donc le communiqué lui est officiel vous pouvez le multiplier, il faut d’ailleurs le faire, mais lisez avec intérêt cet article très sympathique du Figaro d’hier. Et puis, eh bien, rendez-vous tout à l’heure pour ce Te Deum, et nous allons célébrer cette messe, cette messe d’action de grâce, parce que franchement en revenant de Rome je suis surpris, vraiment profondément surpris, entre mes espérances et la réalisation de ces espérances. Ce n’était pas chose facile, imaginez-vous, et il y a un concours de circonstances providentielles, j’en parlais encore avec monsieur l’abbé Héry, avec mes confrères de Paris aussi, tel que on a vraiment été nous-même, j’allais dire « empoignés », quelque part, par la Providence pour parvenir à ce résultat. Mais n’oubliez pas que ce résultat est un début, un beau début, un très beau début, c’est un beau bébé que l’Institut du Bon Pasteur, mais on peut pas lui faire courir le marathon demain. Il faut donc s’en occuper, et il va grandir, et le travail commence. Saint Eloi sera le prototype de cette résurrection des paroisses vraiment traditionnelles en France -et j’espère ailleurs si le Bon Dieu nous bénit, comme il a commencé de le faire- mais quel travail devant nous ! et ne nous reposons pas sur nos lauriers. Il faut que cette action de grâce soit une action de grâce dynamique, efficace, en promettant au Bon Dieu que ce service que nous Lui vouons depuis quelques années, Il le bénisse et le fasse grandir et fructifier pour la gloire de Dieu et celle de l’Eglise Catholique, Apostolique et Romaine, ainsi soit-il.