SOURCE - antimodernisme.info - 7 juillet 2012
Notre propos consiste à tirer les conséquences de l’abjuration de Jeanne pour être bien fidèle au combat de la foi de la Tradition de l’Eglise catholique, car comme l’écrivait Mgr Lefebvre aux quatre évêques de la FSSPX, le 13 juin 1988 : « Témoins de la Foi, les martyrs ont toujours dû choisir entre Foi et Autorité. Nous revivons le procès de Jeanne d’Arc. »
Le martyre de Jeanne est un avertissement et un réconfort pour tous les catholiques fidèles à la Tradition de l’Eglise. Pour nous comme pour Jeanne : « c’est tout un Notre-Seigneur et l’Eglise, cela ne fait pas de difficultés. » Mais nous sommes pourtant bien obligé de constater que les clercs de Rome, et d’ailleurs, ne représentent plus l’Eglise du Christ. Comme Jeanne, les chrétiens de notre époque sont confrontés à un choix douloureux. Ils doivent pour rester fidèles au Christ et à son Eglise refuser la soumission à des chefs infidèles à leurs charges qui abusent de leur autorité. Mgr Lefebvre, avec son réalisme habituel insistait sur ce devoir :
« Il n’y a rien à faire. Il a fallu choisir […] Nous choisissons la Rome de toujours. Nous ne voulons pas de la Rome nouvelle qui est moderniste. »[1]
De la soumission à l’Eglise
A propos de la soumission de Jeanne à l’Eglise, certains, mal intentionnés ou superficiels, ont vu dans la résistance de Jeanne l’exaltation de la liberté et de la conscience en lutte contre l’autorité et la règle de la Tradition. Cette vision est fausse. Jeanne n’a jamais récusé l’autorité de l’Eglise qu’elle aime et qu’elle veut servir. Mais elle avait de nombreux motifs raisonnables de refuser le tribunal de Rouen comme n’étant pas d’Eglise. Déjà jugée par un tribunal d’Eglise à Poitiers, on n’y avait rien trouvé de contraire à la foi catholique, tandis qu’à Rouen, on la charge d’hérésie ! Pourquoi cette contradiction ? En 1429 on l’a louée, en 1431 on la blâme. Pourquoi ce changement, alors qu’elle n’a pas changé ? Jeanne sent très bien qu’à Rouen on s’acharne sur elle pour des raisons fausses et injustes. De plus elle constatera certaines irrégularités dans le procès : absence de l’inquisiteur dont on se réclame, juges qui disparaissent, inexactitude et partialité dans les procès-verbaux, refus d’avoir présents au procès des clercs du parti de Charles VII… Jeanne n’a jamais prétendu choisir entre Dieu et l’Eglise car c’est tout un, elle entend seulement ne rien lâcher de sa mission politique face à des ennemis politiques. Il en est de même pour les catholiques aujourd’hui : ne rien lâcher de de la Tradition face à aux ennemis de la Tradition.
Les modernistes sont nos pires ennemis
On demandait à Jeanne : « Dieu hait-il les Anglais ? ». Elle répondit : « De l’amour ou de la haine que Dieu a pour les Anglais, je ne sais rien ; mais ce que je sais bien, c’est qu’ils seront boutés hors de France, sauf ceux qui y mourront, et que Dieu enverra victoire aux Français, et contre les Anglais. » (17 mars)
De l’amour ou de la haine que Dieu a pour les modernistes, nous ne savons rien non plus ; mais ce que nous savons bien, c’est qu’ils sont les « pires ennemis de l’Eglise » au dire même de saint Pie X et que notre devoir est de les combattre et de les chasser de l’Eglise sauf ceux qui se convertiront.
Mes voix me dirent…
Jeanne avait été avertie surnaturellement de ne pas signer :
« Mes voix m’avaient bien prévenue de ce que j’allais faire ce jour-là, et de ce que j’ai fait alors. Mes voix me dirent, quand j’étais sur l’échafaud et la tribune devant le peuple, que je réponde hardiment à ce prédicateur qui alors prêchait. C’était un faux prêcheur et il a dit que j’avais fait plusieurs choses que je n’ai pas faites. Si je disais que Dieu ne m’a pas envoyée, je me damnerais, c’est vrai que Dieu m’a envoyée. » (28 mai)
Nous aussi nous avons une voix en la personne de Mgr Lefebvre qui faisant le bilan de vingt ans de dialogue de sourds, se demandait ce qu’il ferait si Rome faisait de nouveau un appel :
« À ce moment-là, c’est moi qui poserai les conditions. Je n’accepterai plus d’être dans la situation où nous nous sommes trouvés lors des colloques. C’est fini ! Je poserais la question au plan doctrinal : « Est-ce que vous êtes d’accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédés ? Est-ce que vous êtes d’accord avec Quanta Cura de Pie IX, Immortale Dei, Libertas de Léon XIII, Pascendi de Pie X, Quas Primas de Pie XI, Humani generis de Pie XII ? […] Si vous n’acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n’aurez pas accepté de réformer le concile, en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédés, il n’y a pas de dialogue possible. C’est inutile ».[2]
C’était un faux prêcheur…
Jeanne savait que ces juges étaient indignes. Elle les avait récusés et son devoir était de leur résister hardiment et en aucun cas de s’en remettre à leur conscience : ni verbalement ni confusément ni en les associant abusivement à l’Eglise Universelle. Pourtant Mgr Cauchon était un homme d’Eglise qui représentait l’élite cléricale de l’époque.
Mgr Lefebvre, lui aussi, récusera ses juges pour leurs mauvaises intentions :
« J’ai signé le protocole le 5 mai, un peu du bout des doigts, il faut bien le dire, mais quand même… Bon, en soi, c’est acceptable, sans quoi je ne l’aurais même pas signé, bien sûr… Mais à la réflexion […] nous nous apercevons clairement de leurs intentions. Et leurs intentions ne sont pas bonnes avec nous. Ils restent ce qu’ils sont, ils restent modernistes, ils restent attachés au Concile… »[3]
Jean Paul II « est un pape moderniste »[4], qui baise le coran, qui prie avec les païens, qui louent les hérétiques et découvre dans les Juifs toujours incrédules des frères aînés tandis que la Sainte Ecriture déclare ces Juifs incrédules « ennemis du genre humain » ; ce pape laïcise les Etats, propage une politique maçonnique et une théologie moderniste… Que penser donc du pape Benoît XVI qui prétend ‘’béatifier’’ un tel pape ? Nous avons à faire à deux papes modernistes, à deux faux prêcheurs aux quels il faut résister hardiment.
« Nous ne sommes pas contre le pape comme pape, nous sommes contre le pape qui enseigne des choses qui ont été condamnés par ses prédécesseurs. »[5]
Ces faux prêcheurs accusaient Mgr Lefebvre de « plusieurs choses qu’il n’avait pas faites », entre autre d’avoir une notion erronée, passéiste et figée de la Tradition et du Magistère qui seraient « vivants » et donc évolutifs (ce qui est vrai du sujet du Magistère, le pape et les évêques, mais faux de son objet, le dépôt de la foi). Comme Jeanne, nous ne pouvons ni nous en remettre à leur conscience subjectiviste ni coopérer à leur imposture.
« Nous serions tous là en rang devant la commission de Rome, à attendre quelque chose, à demander quelque chose… demander leurs ordres, en définitive ! Et, comme c’est le Cardinal Ratzinger qui est président de la commission, c’est donc nous mettre pratiquement dans les mains du Cardinal Ratzinger… Alors ce n’est pas rien, ça fait réfléchir avant d’accepter une chose pareille ! »[6]
Il était impossible et imprudent pour Mgr Lefebvre de se mettre sous l’autorité moderniste des évêques :
« Quelle prédication ils vont nous faire ? Quelle va être la doctrine qu’ils vont enseigner au moment de la confirmation, au moment de l’ordination ? Quel discours ils vont nous tenir ? Avec l’esprit qu’ils ont actuellement, c’est horrible, ce n’est pas possible, c’est absolument impossible ! »[7]
Mgr Lefebvre savait que beaucoup hésiteraient et même failliraient :
« Nous devons prier aussi pour tous ceux qui actuellement sont dans l’hésitation ou qui sont dans l’épreuve […] la plupart sans doute sont tout à fait avec nous […]. Mais, devant les prêtres qui les abandonnent en quelque sorte, et puis qui les encouragent à se mettre sous l’autorité moderniste des évêques… c’est grave, évidemment, et ça pose un problème grave… […] n’ayons pas peur de leur faire prendre des décisions courageuses, énergiques : il faut demeurer fidèles à l’Eglise de toujours. Il n’est pas question pour nous d’hésiter. […] C’est dommage de penser que tous ces moines et ces moniales qui sont rentrés au Barroux ou chez les Bénédictines, sont rentrés précisément parce qu’ils ont fait ce choix. Ils ne sont pas allés dans les monastères modernistes, qui sont soumis à l’Eglise conciliaire, qui sont soumis à l’Eglise moderniste. […] Et maintenant, on les met sous l’autorité de l’Eglise conciliaire. Alors on est vraiment stupéfaits de penser que, malgré les constatations qu’ils doivent faire, et ils le savent bien… Non… Ils restent. Ils ne prennent pas le parti de s’en aller ou de fonder un autre monastère, ou de demander à Dom Gérard de donner sa démission et d’être remplacé… Non, rien… On obéit. […] c’est lamentable de voir avec quelle facilité un monastère qui est dans la Tradition passe sous l’autorité conciliaire et moderniste. Et tout le monde reste. C’est dommage et vraiment triste de constater cela… »[8]
Mgr Lefebvre écrira même au pape pour lui dire que le « renouveau ne peut se réaliser que par des évêques libres de faire revivre la foi […]. Seul un milieu entièrement dégagé des erreurs modernes et des mœurs modernes peut permettre ce renouveau. »[9]
Que l’on aille quérir notre Saint-Père
Jeanne s’est toujours refusée à réduire l’Eglise au seul tribunal de Rouen sentant bien qu’elle était dans un piège. Pendant son procès elle fait « appel au pape » : « Menez-moi devant lui, et devant lui je répondrai tout ce que je devrai répondre. » On lui répondit alors qu’il était impossible d’aller « quérir notre Saint-Père le pape aussi loin, que les ordinaires étaient juges chacun dans leur diocèse. » Jeanne se réfère au pape qui est absent et Cauchon exige de Jeanne une soumission à lui, ici et maintenant.
Nous aussi, nous nous référons aux papes d’avant, - absents présentement ici-bas mais l’Eglise est une dans sa foi - qui ont condamné le laïcisme, le libéralisme et la modernisme ; mais là encore on prétend que cela n’est pas possible parce qu’ils sont trop loin. Rome nous dit que la Tradition est vivante, qu’elle est un mouvement historique continu ; et nous leur répondons que la Tradition est la transmission fidèle d’une doctrine substantiellement immuable.
« Il nous l’a rappelé je ne sais combien de fois le cardinal [Ratzinger] : - Il n’y a qu’une Eglise !… Il ne faut pas d’Eglise parallèle !… Alors cette Eglise, évidemment, c’est l’Eglise du Concile. Alors si on lui parle de la Tradition : - Mais le Concile, c’est la Tradition aujourd’hui. Alors vous devez vous rallier à la Tradition de l’Eglise d’aujourd’hui, pas de celle qui est passée. Elle est passée, elle est passée ! Ralliez-vous à l’Eglise d’aujourd’hui ! […] Ce sont eux qui font une Eglise parallèle, ce n’est pas nous. Alors on sentait très bien ça, donc, dans son esprit : ça mettra quelques années peut-être, mais il faudra nous ramener à l’esprit du Concile. »[10]
La stratégie de Cauchon…
Jeanne a fauté dans la confession de la foi. Elle a laissé croire et dire qu’elle s’était désavouée. Cauchon voulait, sinon qu’elle abjure, qu’au moins qu’elle paraisse abjurer afin qu’on puisse dire Urbi et Orbi la sainteté de la cause anglaise. Jeanne a simulé : « je n’entendais pas révoquer quelque chose, sauf s’il plaisait à Notre-Seigneur. » Elle espérait tromper ses juges… Dans ces circonstances, sa passivité sera fautive, car l’ambiguïté ou l’hypocrisie est inacceptable surtout en matière de foi.
De même Rome veut bien nous concéder une critique du Concile mais en aucun cas son refus. Il veut bien intégrer la Tradition mais à condition qu’elle cesse de condamner la « sainteté » du concile de Vatican II qui est pourtant en rupture avec la Tradition. Dans une lette au Saint-Père expliquant la fin des colloques, Mgr Lefebvre écrivait :
« C’est pour garder intacte la foi de notre baptême que nous avons dû nous opposer à l’esprit de Vatican II et aux réformes qui l’inspiraient. Le faux œcuménisme qui est à l’origine de toutes les innovations du Concile dans la liturgie, dans les relations nouvelles de l’Eglise et du monde, dans la conception de l’Eglise elle-même, conduit l’Eglise à sa ruine et les catholiques à l’apostasie. […] nous éprouvons la nécessité absolue d’avoir des autorités ecclésiastiques qui épousent nos préoccupations et nous aident à nous prémunir contre l’esprit de Vatican II et l’esprit d’Assise. »[11]
Ne nous nous croyons pas plus malin que les ‘’Cauchon’’ romains. Prétendre que Benoît XVI est un « crypto intégriste » est « ridicule »[12].
« Je vous invite à lire le gros article de fonds de Si si No no qui a paru aujourd’hui, c’est sur le Cardinal Ratzinger. […] l’article est très documenté, il en conclut : le Cardinal Ratzinger est hérétique ! Parce qu’il s’attaque, pas seulement aux décrets, comme il l’a dit, et aux décisions dogmatiques où on peut même discuter, décision infaillible, pas infaillible […]. Ce n’est pas ça qui est grave chez le Cardinal Ratzinger, c’est qu’il met en doute la réalité même du Magistère de l’Eglise. Il met en doute qu’il y ait un Magistère qui soit permanent et définitif dans l’Eglise. Il s’attaque à la racine même de l’enseignement de l’Eglise, de l’enseignement du Magistère de l’Eglise. Il n’y a plus de vérités permanentes dans l’Eglise, de vérités de foi, par conséquent plus de dogmes dans l’Eglise. Ça c’est radical, évidemment que c’est hérétique ! C’est affreux, mais c’est comme ça ! […] Comme disait Saint Athanase : Vous avez les églises, nous on a la foi !… Eux ils ont les sièges épiscopaux, nous on a la foi ! C’est nous qui sommes catholiques, mais c’est évident ! »[13]
Séduction et menaces
Jeanne fut très pressée de se rétracter. Devant sa résistance, on alterne promesse, séduction, exhortation : « Jeanne, croyez-moi, si vous le voulez, vous aurez la vie sauve. Prenez cet habit de femme, et faites tout ce qui vous sera demandé […]. Vous en aurez davantage de bien et n’en subirez aucun mal ; vous serez remise à l’Eglise. » Puis menaces et pression : « Fais-le maintenant, sinon tu finiras tes jours par le feu. » Au final, Jeanne ne sera pas délivrée de prison mais finira ses jours sur un bûcher infamant comme « relapse et hérétique » pour avoir été « séduite par l’auteur des schismes et des hérésies »[14]
Ne nous laissons donc pas impressionner par les manœuvres romaines :
« Je voulais continuer la Tradition […] même s’il fallait me dresser contre Rome, […] – ‘’Vous ne pouvez pas, vous n’avez pas le droit de vous dresser contre le pape. Ce n’est pas permis, vous devez fermer votre séminaire !’’ Il faut savoir qui nous condamne et pourquoi on nous condamne. Il suffit de réfléchir un petit peu. Si ce sont des autorités qui n’ont plus la foi catholique, qui n’agissent plus en catholiques, et qui nous condamnent parce qu’on veut rester catholiques… alors il ne faut pas se battre avec eux ?… […] – ‘’Mais enfin, mais enfin, le pape, le pape’’. Je n’y peux rien, je n’y suis pour rien. Si le pape fait un Nouvel Ordo dont la définition, d’après le Cardinal Oddi, est une définition hérétique, ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est lui qui le dit, en tout cas elle favorise l’hérésie certainement […] s’ils appliquent un œcuménisme absolument aberrant qui fait perdre la foi à des millions de catholiques, comment peut-on dire encore qu’ils sont vraiment catholiques ? »[15]
« Evidemment, il y en a peut-être quelques-uns qui vont nous quitter… la peur de Rome… mais c’est extraordinaire, je dirais, toujours cette peur d’être en difficulté avec Rome, comme si Rome était toujours la Rome normale ! […] On est condamnés par les gens qui n’ont plus la foi catholique… Assise, c’est le reniement de la foi catholique, public… ça a été refait à Notre-Dame de Transévère, ce n’est pas possible ça, c’est inimaginable… Alors ce n’est pas la Rome, ce n’est pas la vraie Rome. »[16]
Confusion dans les tribunes
Les Anglais ne comprennent pas la finesse de la politique de Cauchon. Il l’accusent de trop « tarder à prononcer sa sentence » et de ne pas « jugeait bien. » Devant ces murmures l’évêque Cauchon se sent « outragé » et demande « réparation. »
Même confusion chez les évêques conciliaires à propos de la politique de Benoît XVI[17]. Le pape doit dans un premier temps les rassurer :
« Deux craintes s’opposaient plus directement à ce document, et je voudrais les examiner d’un peu plus près dans cette lettre. En premier lieu il y a la crainte d’amenuiser ainsi l’Autorité du Concile Vatican II, et de voir mettre en doute une de ses décisions essentielles – la réforme liturgique. Cette crainte n’est pas fondée. »[18]
Puis, devant la lourdeur épiscopale manifeste, le pape devra expliciter sa démarche envers les catholiques fidèles à la Tradition de l’Eglise :
« Le fait de s’engager à réduire les durcissements et les rétrécissements, pour donner ainsi une place à ce qu’il y a de positif et de récupérable pour l’ensemble, peut-il être totalement erroné ? Moi-même j’ai vu, dans les années qui ont suivi 1988, que, grâce au retour de communautés auparavant séparées de Rome, leur climat interne a changé ; que le retour dans la grande et vaste Église commune a fait dépasser des positions unilatérales et a atténué des durcissements de sorte qu’ensuite en ont émergé des forces positives pour l’ensemble. Une communauté dans laquelle se trouvent 491 prêtres, 215 séminaristes, 6 séminaires, 88 écoles, 2 instituts universitaires, 117 frères, 164 sœurs et des milliers de fidèles peut-elle nous laisser totalement indifférents ? Devons-nous impassiblement les laisser aller à la dérive loin de l’Église ? Je pense par exemple aux 491 prêtres. Nous ne pouvons pas connaître l’enchevêtrement de leurs motivations. Je pense toutefois qu’ils ne se seraient pas décidés pour le sacerdoce si, à côté de différents éléments déformés et malades, il n’y avait pas eu l’amour pour le Christ et la volonté de L’annoncer et avec lui le Dieu vivant. Pouvons-nous simplement les exclure, comme représentants d’un groupe marginal radical, de la recherche de la réconciliation et de l’unité ? Qu’en sera-t-il ensuite ? »[19]
Il semble que les évêques conciliaires aient enfin comprit la stratégie du ‘’Cauchon’’ du XXIe siècle si on en croit les paroles de Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont :
« Le geste du pape a une portée pédagogique : ne pas laisser tous ses jeunes, qui n’ont connu que la Fraternité, s’enfermer ainsi. […] avant ou après cette signature, c’est bien le même Benoît XVI, celui qui est allé à Assise, qui a défendu à Cuba la liberté religieuse […]. Le rassemblement, fin mars, à Lourdes, des évêques et des laïcs, pour célébrer les cinquante ans de Vatican II, a bien montré que, dans l’Eglise de France, la très grande majorité des catholiques se retrouvent pour mettre en œuvre le concile. Il n’y a donc aucune crainte à avoir. »[20]
Cauchon ne veut pas la mort de son œuvre
Cauchon est un évêque de mœurs honnêtes mais passionnément aveuglé par sa politique : la double monarchie franco-anglaise. C’est un excellent juriste mais acharné dans sa logique. Jeanne doit céder, la réalité doit céder ! Car si Jeanne est vraiment innocente, c’est « toute » sa vie qui s’écroulait.
Benoît XVI est un pape de mœurs honnêtes mais complètement aveuglé par son modernisme. Lui non plus ne veut pas tant la mort de la FSSPX que son désaveu car ce qu’il veut avant toute chose c’est le salut du concile Vatican II ; ce qui doit passer par le désaveu de ceux que ont combattu et qui combattent ce concile.
« […] ce changement qui a été opéré au Concile demandait une résistance, demandait que l’on s’oppose à toutes ces thèses modernistes, à toutes ces thèses libérales qui envahissaient les esprits au Concile. […] il y a eu pendant le Concile, grâce à Dieu, un nombre d’évêques assez impressionnant tout de même […] et même des cardinaux pour s’opposer à cette conquête de l’Eglise par ceux qui ont été condamnés pendant deux siècles par les papes. Et malheureusement, étant donné que les papes étaient favorables à [l’]aile libérale, à cette ouverture, cet aggiornamento, qui n’était autre qu’une adhésion aux principes de l’Europe moderne, c’est-à-dire aux principes des Droits de l’Homme, aux principes de 89 : liberté, égalité, fraternité. C’est la liberté religieuse, c’est l’œcuménisme, c’est la collégialité. Et c’est ça qui a été l’objectif principal du Concile. Ils ont réussi à faire passer ces notions et la révolution a commencée à s’introduire à l’intérieur de l’Eglise. […] Alors, mes chers amis, ce n’est pas facile… Vous êtes là maintenant, vous, vous profitez de la succession… Voyez, il y a eu des heures difficiles, je vous assure ! Je vous assure que l’heure du moment de 74-75, et 76, cette période a été, je puis dire, aussi dure, sinon plus dure que celle que je viens de vivre depuis six mois. […] C’était alors s’opposer ouvertement à Rome, s’opposer ouvertement au Pape Paul VI qui m’a écrit des longues lettres […]. Et alors à partir de ce moment-là, depuis, on peut dire, 1976 jusqu’à maintenant, et bien ces colloques ont continué, toujours de la même manière, toujours de la même façon, ont toujours abouti à rien parce qu’il fallait accepter le Concile dans son ensemble, même à la lumière de la Tradition, il fallait accepter cela ; il fallait accepter le principe des réformes ; il ne fallait pas s’opposer à la nouvelle messe ; il ne fallait pas détourner les fidèles de la nouvelle messe et des nouveaux sacrements… »[21]
Comment pouvait-il en être autrement ? Comment, sans une conversion radicale, demander aux artisans de Vatican II de détruire leur œuvre mortifère ? Pourquoi Benoît XVI aujourd’hui serait-il plus clairvoyant que Paul VI ou Jean-Paul II puisque le concile Vatican II est à un titre tout particulier son œuvre et celle de ses compères théologiens :
« Je suis aussi frappé, depuis plusieurs jours, du rôle que jouent les théologiens. Au premier concile du Vatican, ils n’ont guère joué de rôle. Ceux qui auraient pu le faire n’ont pas été invités ou ne sont pas venus : Döllinger, Newman (même Scheeben !). […] Il est vrai que bien des évêques faisaient eux-mêmes leur théologie. Cette fois, les évêques sont beaucoup plus pasteurs. Ils sont moins théologiens. D’autre part, il existe dans l’Église un large groupe de théologiens vivants et qui ne se cantonnent pas dans les chapitres tout faits de la théologie d’école, mais s’efforcent de penser et d’éclairer les faits de la vie de l’Église. Ces théologiens sont assez nombreux […] rien qu’ici je vois : Chenu, Colson, Chavasse, Ratzinger, Rahner, Semmelroth, Lubac, Rondet, Daniélou, Schillebeeckx, etc., etc. Ces théologiens exercent un véritable magistère. Ce que Pie IX avait voulu éviter, au risque de braquer Döllinger, c’est là ! D’ailleurs, Pie IX est vaincu sur toute la ligne, lui qui n’a rien voulu comprendre à la vérité de l’histoire. »[22]
Conclusion
Nous finirons notre propos, sur Jeanne, l’Eglise et la Tradition, par quelques citations assez éloquentes. Certaines sont connues, mais il est bon de ne pas les perdre de vue ; d’autres le sont moins, mais elles sont pourtant fort éclairantes pour notre époque.
* Le Cardinal Pie et l’Eglise à la fin des temps
« Cette épreuve est-elle prochaine, est-elle éloignée : nul ne le sait, et je n’ose rien augurer à cet égard […]. Mais ce qui est certain, c’est qu’à mesure que le monde approchera de son terme, les méchants et les séducteurs auront de plus en plus l’avantage (II Tim 3, 13). On ne trouvera quasi plus la foi sur la terre (Lc 18, 8), c’est-à-dire, elle aura presque complètement disparu de toutes les institutions terrestres. Les croyants eux-mêmes oseront à peine faire une profession publique et sociale de leurs croyances. La scission, la séparation, le divorce des sociétés avec Dieu, qui est donné par saint Paul comme un signe précurseur de la fin ira se consommant de jour en jour (II Thess 1, 3). L’Église, société sans doute toujours visible, sera de plus en plus ramenée à des proportions simplement individuelles et domestiques. […] elle se verra disputer le terrain pied à pied ; elle sera cernée, resserrée de toutes parts ; autant les siècles l’ont faite grande, autant on s’appliquera à la restreindre. Enfin il y aura pour l’Église de la terre comme une véritable défaite : « il sera donné à la bête de faire la guerre avec les saints et de les vaincre » (Apoc 13, 7). L’insolence du mal sera à son comble. Or, dans cette extrémité des choses, dans cet état désespéré, […] que devront faire encore tous les vrais chrétiens, tous les bons, tous les saints, tous les hommes de foi et de courage ? S’acharnant à une impossibilité plus palpable que jamais, ils diront avec un redoublement d’énergie, et par l’ardeur de leurs prières, et par l’activité de leurs œuvres, et par l’intrépidité de leurs luttes : O Dieu, ô notre Père, qui êtes dans les cieux, que votre nom soit sanctifié sur la terre comme au ciel, que votre règne arrive sur la terre comme au ciel, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel […]. Et alors, cet idéal impossible, que tous les élus de tous les siècles avaient obstinément poursuivi, deviendra enfin une réalité. »[23]
* Saint Pie X et les modernistes
« Ces hommes-là peuvent s’étonner que Nous les rangions parmi les ennemis de l’Église. Nul ne s’en étonnera avec quelque fondement qui, mettant leurs intentions à part, dont le jugement est réservé à Dieu, voudra bien examiner leurs doctrines, et, conséquemment à celles-ci, leur manière de parler et d’agir. Ennemis de l’Église, certes ils le sont, et à dire qu’elle n’en a pas de pires on ne s’écarte pas du vrai. Ce n’est pas du dehors, c’est du dedans qu’ils trament sa ruine ; le danger est aujourd’hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l’Eglise […]. Ajoutez que ce n’est point aux rameaux ou aux rejetons qu’ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c’est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d’immortelle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l’arbre : nulle partie de la foi catholique qui reste à l’abri de leur main, nulle qu’ils ne fassent tout pour corrompre. »[24]
* Mgr Lefebvre et le combat de la foi
« Nous nous trouvons maintenant dominer par un pape, une curie romaine et des évêques qui ont des idées libérales, qui ont adoptés les idées de 89. Tout simplement, il ne faut se cacher les choses […] mais comment le bon Dieu a-t-il pu permettre ça ? Ah ! Ecoutez, demandez le lui ! […] si il permet cela, c’est qu’il a un plan que nous ne connaissons pas parfaitement, mais quand même dans ses grandes lignes. Nous savons très bien par l’Apocalypse et toute l’histoire de l’Eglise… Cette histoire de l’Eglise est un combat gigantesque entre Satan et notre Seigneur Jésus-Christ… les deux cités qui luttent l’une contre l’autre. […] nous sommes maintenant à l’époque où il semble que Satan triomphe. C’est bien ce qui a été prévue dans les lettres de saint Paul, dans l’Apocalypse, dans les apparitions de la Vierge Marie […] la Salette en particulier et Fatima, des temps terribles ont été prévue, les papes eux-mêmes ont prédit dans leurs encycliques : si on ne les écoutent pas, si on ne luttent pas contre les erreurs du modernisme et du libéralisme, des temps terribles vont arriver et l’Eglise risque bien de presque disparaître, ce sont les termes de ces papes. Donc, nous nous trouvons dans cette période de quasi disparition de l’Eglise et de la foi dans l’Eglise. »[25]
« […] bien des évêques et des prêtres, même avant le Concile, avaient déjà une foi bien diminuée. Mais je crois que maintenant ce n’est pas une foi diminuée qu’ils ont, ils n’ont plus la foi dans le surnaturel, dans la grâce, mais ils ont vraiment une autre religion maintenant, maintenant ils ont d’autres principes. Tandis qu’avant le Concile, c’était la perte tout simplement de la foi, de la foi surnaturelle : ils employaient des moyens purement humains, ils en étaient venus à des expédients naturels et humains ; mais maintenant ils sont dirigés par d’autres principes, par vraiment une autre religion absolument. Et ça, c’est beaucoup plus grave parce que, là où la foi diminue on peut espérer qu’on pourrait la faire revivre, lui redonner vie, mais quand on remplace la religion par une autre religion, alors c’est beaucoup plus grave, alors ça a des conséquences considérables. Et c’est à cela que nous assistons actuellement. […] Pour eux désormais, pour beaucoup de ces théologiens modernes, c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ qui suscite dans les âmes de tous les hommes les pensées religieuses qu’ils peuvent avoir. […] Par conséquent Notre-Seigneur mettrait à l’intérieur des âmes humaines un désir de Dieu qui se réalise aussi dans la religion catholique… aussi dans l’Eglise, mais pas seulement ! C’est pourquoi l’Eglise romaine subsiste dans l’Eglise. […] Ils ont dit qu’elle subsiste dans l’Eglise, parce qu’elle n’est pas toute seule, parce que, justement l’Eglise devenant une communion, peut trouver comme principe de communion ce substratum religieux qui se trouve dans chaque âme et qui est suscité, soi-disant, par Notre-Seigneur Jésus-Christ. C’est blasphématoire. […] C’est inouï, […] c’est exactement l’inversion de la doctrine catholique. »[26]
Sainte Jeanne d’arc et la foi en l’Eglise
« Il me semble que c’est tout un Notre-Seigneur et l’Eglise, cela ne fait pas de difficultés. Pourquoi en faites-vous des difficultés, vous ? » (17 mars).
A une époque où les papes conciliaires ne croient plus en l’unique vraie religion « hors de laquelle il n’y a pas de salut », nous sommes comme Jeanne : nous devons croire en l’Eglise tout en souffrant par elle et pour elle. Jeanne sait que ces clercs devant elle sont de l’Eglise militante. Mais elle sait aussi que qu’ils ne parlent pas au nom de l’Eglise. Jeanne sans l’expliquer a senti l’abus de pouvoir dont elle était victime. C’est cette conviction qui éclaire toutes ses réponses sur le sujet de sa soumission à l’Eglise.
Un membre du tribunal : « Acceptez-vous de vous en rapporter au jugement de l’Eglise qui est sur la terre, pour tous vos faits et tous vos dires, soit en bien, soit en mal : spécialement pour les cas, crimes et délits dont vous êtes accusée, et d’une façon générale pour tout ce qui regarde le procès ? »
Jeanne : « Je m’en rapporte à l’Eglise militante, pourvu qu’elle ne me commande chose impossible à faire. Ce que je répute impossible, c’est de nier que les faits et les dires que j’ai rapportés au procès, les visions et les révélations que j’ai confessées, je les ai accomplis et reçues de par Dieu. Je ne les révoquerai pour rien au monde ; ce que Notre-Seigneur m’a fait faire et commandé, je ne l’abandonnerai pour personne au monde ! Il me serait impossible de le révoquer. Si l’Eglise voulait me faire faire le contraire de ce que, par commandement, j’ai reçu de Dieu, je n’obéirai jamais. »
Un des membres du tribunal : « Si l’Eglise militante vous dit que vos révélations sont illusions, phénomènes diaboliques, superstitions ou méchantes choses, est-ce que vous accepteriez de vous en rapporter à l’Eglise ? »
Jeanne : « Je m’en rapporterai à Notre-Seigneur, dont je ferai toujours le commandement. Ce qui est contenu dans mon procès, je sais bien que c’est arrivé par le commandement de Dieu. Et l’avoir accompli par commandement de Dieu, il me serait impossible de faire le contraire. Si l’Eglise militante me le commandait, je ne m’en rapporterais à personne au monde, sauf à Notre-Seigneur, dont je ferai toujours le bon plaisir. »
Un membre du tribunal : « Pensez-vous que vous devez être soumise à l’Eglise qui est sur la terre, c’est-à-dire à notre Saint-Père le pape, aux cardinaux, archevêques, évêques et autres prélats d’Eglise ? »
* Jeanne : « Si, Notre-Seigneur premier servi ! »
En ces temps apocalyptiques, nous continuerons, à la suite de Jeanne, de servir Dieu et de croire en l’Eglise une, sainte, catholique, apostolique et romaine. Mais nous n’oublierons jamais que :
« L’obéissance à la foi prime l’obéissance à l’autorité. Pourquoi ? Parce l’autorité est au service de la foi. […] Sainte Jeanne d’arc a désobéi à des évêques pour garder le lien avec le bon Dieu. C’est la même chose. […] »[27]
Que sainte Jeanne d’Arc nous préserve donc de toute abjuration mais qu’elle nous obtienne la grâce du martyre en ces temps d’« apostasie qui règne à Rome »[28].
« C’est donc un devoir strict pour tout prêtre voulant demeurer catholique de se séparer de cette Eglise conciliaire, tant qu’elle ne retrouvera pas la tradition du Magistère de l’Eglise et de la foi catholique. »[29]
[1] Conférence à Ecône, La situation après les sacres, 126-A, le 8 octobre 1988.
[2] Entretien à la revue Fideliter, en septembre 1988.
[3] Conférence à Ecône, Colloques avec Rome, 125-B, le 9 juin 1988.
[4] Mgr Lefebvre, Conférence donnée à Flavigny, le 11 juin 1988.
[5] Mgr Lefebvre, Homélie à Ecône le 14 mai 1989.
[6] Conférence à Ecône, Colloques avec Rome, 125-B, le 9 juin 1988.
[7] Conférence à Ecône, Colloques avec Rome, 125-B, le 9 juin 1988.
[8] Conférence à Ecône, La situation après les sacres, 126-A, le 8 octobre 1988.
[9] Conférence à Ecône, Colloques avec Rome, 125-B, le 9 juin 1988. Lettre au Saint-Père (20 mai).
[10] Conférence à Ecône, Colloques avec Rome, 125-B, le 9 juin 1988.
[11] Conférence à Ecône, Colloques avec Rome, 125-B, le 9 juin 1988.
[12] Blog de Jean Mercier, La Vie, 14 avril 2012.
[13] Conférence à Ecône, Recollection de février, 139-B, le 8 février 1991.
[14] D’après la sentence définitive prononcée par Pierre Cauchon.
[15] Conférence à Ecône, Colloques avec Rome, 125-A, le 9 juin 1988.
[16] Conférence à Ecône, Colloques avec Rome, 125-B, le 9 juin 1988.
[17] Au début, le Cardinal Ratzinger croyait pouvoir résoudre la facture lefebvriste « au bout de trois semaines, avec de beaux sourires et puis un petit entretien » Mais c’était sans compter sur la lucidité de Mgr Lefebvre qui, « pour garder la foi catholique », entendait bien « rejeter toutes les erreurs modernes, modernistes et libérales. » Conférence à Ecône, Colloques avec Rome, 125-A, le 9 juin 1988.
[18] Lettre de Benoît XVI aux évêques du 7 juillet 2007.
[19] Lettre de Benoît XVI du 10 mars 2009.
[20] La Croix, Jeudi 19 avril 2012.
[21] Conférence à Ecône, Colloques avec Rome, 125-A, le 9 juin 1988.
[22] Yves Congar, Mon journal du concile I, Cerf, Paris, 2002, pp. 136-137.
[23] Discours pour la solennité de la réception des reliques de saint Emilien, évêque de Nantes, prononcé par Monseigneur Pie le 8 novembre 1859.
[24] Pie X, Pascendi, sur les doctrines modernistes, 8 septembre 1907.
[25] Mgr Lefebvre, Conférence donnée à Flavigny, le 11 juin 1988.
[26] Conférence à Ecône, Remarques liturgiques, 138-B, le 11 février 1991.
[27] Mgr Lefebvre, Conférence donnée à Flavigny, le 11 juin 1988.
[28] Mgr Lefebvre, Homélie à Ecône, 1er novembre 1990.
[29] Mgr Lefebvre, Itinéraire spirituel, Tradiffusion, Bulle, 1991, p. 31.