12 juillet 2012

[Si Scires] Peut-être faut-il raison garder ?

SOURCE - Si Scires Donum Dei - 12 juillet 2012

Suite au texte adressé avant-hier et publié sur ce blog sous le titre "hors de la ligne de crête, l’abîme", on nous a fait suivre quelques messages et commentaires qui nous conduisent à faire ces considérations.

Un premier reproche nous est fait : une attaque jugée comme personnelle et ce, à l'égard d'un Supérieur.

Le propre d'une attaque personnelle consiste, comme son nom l'indique, à s'en prendre à quelque chose qui est propre à la personne concernée. Il ne suffit donc pas de citer les propos de quelqu'un pour que cela devienne une attaque personnelle. Si la critique des propos prend en compte la personne "es qualité", c'est uniquement parce que cette qualité influe de manière importante sur ces propos et l'impact qu'ils auront.
 
Dans le cas présent, les propos auraient été tenus par M. l'abbé X ou Y, Supérieur du District de Papouasie ou de tout autre endroit du monde, la critique aurait été la même. Vouloir transformer cette critique en attaque personnelle n'a donc pas de sens.

Cette critique, parce que s'adressant à un Supérieur, serait indigne. Il faut replacer les chose dans l'ordre. On a un devoir de respect et d'obéissance envers ses Supérieurs, c'est une évidence. Mais tout comme dans la charité, il y a un ordre dans ce respect et dans cette obéissance, qui doit se porter en premier lieu sur l'Autorité Supérieure. Or depuis plusieurs mois, on assiste à une véritable fronde organisée par certains pour contrer le Supérieur Général dans son action de gouvernement. 
 
Jamais personne dans la Fraternité n'avait contesté jusqu'à présent que la question des rapports avec Rome soit du ressort exclusif du Supérieur Général en son Conseil. Dans la politique qu'il a suivi jusqu'à présent, Notre Supérieur ne fait que suivre la voie qu'a montrée notre Fondateur dans ses propos et sa conduite à l'égard des autorités romaine. 
 
Quelle légitimité y a-t-il donc à mener à son égard une action subversive, de manière active (textes "sous le manteau"...dresser les fidèles les uns contre les autres, sermons et conférences publiques, etc..) aussi bien que de manière passive par le laisser faire.
 
"C'est la Foi qui est en jeu !", me répondrez-vous. Mais cela reste à prouver, et autrement que par une habile dialectique.
 
Jusqu’à présent, ce n'est que gratuitement nous avons entendu que des gens affirmer que la Foi est en jeu, et cela tout simplement parce qu'ils prêtent à notre Supérieur Général des intentions qu'il n'a pas et n'a jamais eu et refusent de lui accorder la moindre présomption en sa faveur, malgré toute les affirmations et protestations que notre Supérieur a pu faire depuis 2001! 
 
On joue sur une détestable dialectique qui consiste à dire que "reconnaissance canonique = ralliement", par la technique, bien connue en dialectique, de "l'amalgame". 
 
"Mais si, voyez, il y a le texte du préambule doctrinal" : d'une part, on ne connait que très partiellement le contenu de ce texte, d'autre part Mgr Fellay a clairement dit que ce texte demanderait des explications pour bien le comprendre. Il est clair que dans une situation comme celle-ci, un tel texte doit être vu aussi comme un texte diplomatique.
 
"Mais dans ce texte, Mgr Fellay reconnait tout le concile" : il est bien regrettable que dans une situation comme la notre, il y en ait toujours pour chercher à se retrancher derrière une position toujours plus radicale.
Il faut en effet ne pas oublier un certain nombre d'éléments. Jamais Mgr Lefebvre n'a rejeté le concile en tant que tel dans son intégralité. Il a toujours condamné l'esprit qui s'est introduit dans le concile et a entaché plus ou moins gravement les textes qui en sont sortis. Il a donc toujours distingué entre les textes ne pouvant être acceptés sans avoir purement et simplement été modifiés, les textes à interpréter dans le sens de la tradition et ceux qui sont acceptables. Le premier groupe de textes, s'il est malheureusement le plus important doctrinalement, est assurément le plus réduit numériquement. 
 
On joue donc certes quelque peu sur les mots en disant qu'on accepte le concile, et cela ne nous choque pas plus que quand Monseigneur Lefebvre accepta de reconnaître que la nouvelle messe était valide sans pour autant rappeler qu'elle n'en demeurait pas pour autant moins nocive! Ou lorsqu'il acceptait le nouveau droit canon sans pour autant rappeler que c'était avec d'importantes réserves!

Dans une conférence faite à Angers dans le début des années 80, Mgr Lefebvre disait clairement qu'il fallait mettre de coté les questions difficiles, que le temps contribuerait à y apporter ensuite une réponse.
 
Nous ne disons pas que la situation ne soit pas sans péril et il est normal qu'il y ait une certaine crainte à envisager cette nouvelle situation. Celui qui n'aurait aucune crainte serait tout simplement téméraire. Mais rappelons nous des propos de notre Supérieur Général après les premiers contacts en de 2001 : "D'une guerre de tranchée, nous sommes passés à une guerre de mouvement". Ce qui se passe au sein même de l'Eglise le confirme. Et dans une guerre de mouvement, celui qui reste immobile refusant de se plier aux nécessité du combat s'expose à l'anéantissement. 
 
Voila bien pourquoi nous récusons le motif de Foi derrière lequel se retranchent les opposants à notre autorité supérieure.

Dans ces circonstances, c'est donc un acte louable que de prendre sa défense, fusse contre un Supérieur "subalterne" (sans aucun sens péjoratif) qui a reçu cette autorité des mains mêmes de son Supérieur Général.
C'est donc un comble que de porter à une défense du Supérieur Général l'accusation d'être source de division dans la Fraternité.
 
Là encore, il faut se rappeler ce que représente l'autorité en bonne philosophie. L'autorité constitue la forme d'une société, quelle qu'elle soit. Sans l'autorité, il n'y a plus de société, mais il ne reste que ce que Marcel De Corte appelle si bien une "dissociété". Ce qui constitue donc essentiellement l'unité dans une société, c'est l'autorité et par voie de conséquence celui qui en est le premier détenteur, le chef. Toute atteinte à l'autorité du chef, sauf pour un motif gravissime, est donc une atteinte à l'unité de la société. Tout ceux qui s'en prennent au Supérieur Général et à son action divisent la Fraternité !
 
Enfin, le reproche de rester dans l'ombre. Quel mal y a-t-il à rester cacher quand on fait le bien ? Et pourquoi cette hargne avide à savoir qui serait derrière, si ce n'est pour pouvoir ensuite porter des coups bas contre les personnes ou les désigner à la vindicte populaire ? 
 
Voilà dix-huit ans que Mgr Fellay mène le vaisseau de la Fraternité. Il a à son crédit ces nombreuses années au cours desquelles il a mené à bien le navire au milieu de la tempête. Il n'a jamais failli, ne nous a jamais trompé. Quelle humiliation, quelle insulte de l'accuser de vouloir maintenant briser le bateau sur des récifs.
 
Mais nous ne doutons pas qu'au sein d'une telle épreuve, il ait pour l'aider toutes les grâces du ciel, par l'intercession du Cœur Immaculé de Marie, de notre Saint Patron Saint Pie X et de notre vénéré fondateur, Monseigneur Marcel Lefebvre.
Nous prions filialement pour lui.