SOURCE - Stephen Heiner - blog True Restoration - verson française par Catholicapedia - 4 juillet 2012
[Présentation par Catholicapedia: Voici un Article paru sur True Restoration de Stephen Heiner. Ce jeune américain, ex-webmaster du site –fermé– de Mgr Williamson (dinoscopus.blogspot.com) et propriétaire du site Catholic Restoration (truerestoration.blogspot.com) est devenu le “maître interviewer” du Tradiland américain. Ami personnel de Willy, il est aussi son éditeur.]
Je pense que la situation régnant au sein de la FSSPX a été très éprouvante pour ceux qui ne tirent encore leurs informations que d’une ou de deux sources. Aux oreilles de ceux d’entre nous qui écoutent une multitude de voix en vue de reconstituer la symphonie des faits, la musique obtenue est assez cohérente, bien qu’ils aient eu quelques réelles surprises. Quant aux autres, ils sont sans doute sur les dents, ballotés entre une information et la suivante. Comme il reste environ une semaine avant le Chapitre général, lors duquel la question sera probablement tranchée à titre définitif, il me semble utile d’éclaircir à nouveau quelques points.
1. Monseigneur Fellay pousse à la recherche d’une entente pratique depuis que la hiérarchie a adopté la nouvelle position selon laquelle l’impasse doctrinale ne doit pas s’opposer à un accord canonique. Il a fait passer à nos supérieurs de district l’ordre de le soutenir aussi bien de manière explicite (Mgr Fellay peut « seul » décider de ces question, nous ne pouvons pas être des « nostalgiques de 1988 », nous devons rester à l’écart de l’Internet) et de manière implicite. Cela ne saurait être nié sérieusement.
2. Chose surprenante (à mes yeux, du moins), plusieurs prêtres de la FSSPX ont exprimé leur désaccord. Force est de considérer, cependant, qu’il y a dans le monde plus de six cents prêtres membres de la FSSPX ou affiliés à elle, de sorte que si l’on est assez généreux pour reconnaître qu’il y a parmi eux vingt-cinq « résistants » au total, cela ne donne qu’une proportion de « résistance » de 4%. Même si l’on triple cette proportion en y ajoutant les fidèles attachés à ces prêtres, on n’obtient encore que 12% de « résistants », clercs et laïcs confondus, ce qui n’a rien de particulièrement intimidant. Je suis certain que Mgr Fellay, qui est comptable de métier, avait classé dans sa « marge d’erreur » cette proportion de personnes risquant de lui résister. Et comme je l’ai écrit dans une intervention précédente, en vertu de quels principes théologiques les prêtres ou fidèles de la FSSPX résistent-t-ils à la conclusion d’un « accord » avec Rome ? Benoît XVI est-il le Pape, oui ou non ? On entend si souvent prononcer le mot « modernisme » qu’on a oublié qu’il s’agit d’une hérésie. Dans le sermon qu’il a donné aux Philippines il y a quelques semaines, l’abbé Joseph Pfeiffer a décrit plusieurs fois Benoît XVI comme un moderniste. Mgr Tissier n’a pas fait autre chose, tant par écrit que dans ses sermons. Puisque Benoît XVI est un moderniste, c’est donc un hérétique. Or, selon ces prêtres, ce n’est pas grave si l’homme qu’ils considèrent comme étant le Pape est aussi un hérétique à leurs yeux. Il n’est plus question de distinctions fastidieuses entre formaliter et materialiter. Ils traitent carrément Benoît XVI d’hérétique, mais n’en perçoivent nullement les conséquences. Leur univers est dominé par la résistance. Ils ne seront jamais d’accord avec Rome, parce que dans leur univers, ils ont raison et Rome a tort. Ils ne s’intéresseront jamais au gigantesque problème théologique posé par leur affirmation implicite que le Magistère ordinaire universel de l’Église (et non pas simplement le Pape) est susceptible d’erreur.
3. Les prêtres qui ont exprimé leur désaccord ont été sanctionnés. Cela n’a rien de surprenant. Les ripostes musclées de Mgr Fellay sont masquées depuis de si nombreuses années que très peu de gens comprennent la manière dictatoriale dont l’intéressé gère la FSSPX. Quelques pauvres âmes confondent « dictature » et « direction » et pensent que puisque la vie religieuse est rythmée par des ordres, tous ces ordres sont censés aller dans la même direction. Or, tel n’est pas le cas. Parfois, ces ordres vont à l’encontre de ce qui est leur objet.
4. L’intervention des trois évêques a empêché la publication d’un accord avant le Chapitre Général. Bien que ce soit un secret de Polichinelle que certains évêques aient marqué leur désaccord, nul ne pourrait avoir prévu la « fuite » de leur lettre.
5. Mgr Fellay a bel et bien besoin du soutien des supérieurs de district, mais non pas forcément de leur approbation. La réunion d’Albano qui a eu lieu l’an dernier était censée aboutir à des accords en tête à tête. Le Chapitre Général devait familiariser les supérieurs à la nouvelle structure de la FSSPX s’inscrivant dans le cadre de l’accord proposé, non recueillir un vote « bidon » consistant à « approuver » les actions du Supérieur général. Or, Mgr Fellay se moque de savoir si ses supérieurs l’approuvent ou non. Il n’a cessé de brandir son pouvoir, diminuant ainsi son autorité. Il se nuit à lui-même.
6. Une manière désastreuse de montrer son pouvoir et de diminuer son autorité a consisté à refuser l’ordination de certains diacres (ceux présentés par les dominicains et les capucins), alors même qu’ils étaient en retraite d’ordination ! Leurs familles s’étaient déplacées, comme pour un mariage ! Il est parfaitement irrationnel d’agir ainsi. Et cependant, on trouve encore des gens pour approuver une telle attitude… Les « tradis », qui errent dans le désert depuis de si nombreuses années à la recherche de l’autorité papale, aspirent à accorder leur obédience à quelqu’un, n’importe qui, parce qu’ils ne peuvent admettre qu’ils l’accordent à leur Pape (quoique refusant d’admettre qu’ils se comportent ainsi en sédévacantistes), et ils « obéissent » de la sorte à chaque initiative de Mgr Fellay, sans avoir conscience du fait hautement ironique qu’ils agissent de la sorte depuis quarante ans.
7. Selon toute vraisemblance, le Chapitre Général annoncera un accord quelconque. Quoi qu’on ait pu lire dans les médias ou sur le site DICI concernant un « rejet » de tout accord par Mgr Fellay, il est de fait qu’avant la dernière réunion organisée à Rome, celui-ci était en train d’élaborer un accord oral. Ceux qui sont au courant de ces choses savent qu’un accord est souvent conclu avant la date de sa signature définitive. Il l’est par les mots, les conversations, les poignées de mains. Ensuite, on va devant les investisseurs ou les actionnaires, dont on obtient la signature. De même, en l’espèce, Mgr Fellay n’a cessé de traiter « en toute bonne foi » avec Rome, se faisant fort auprès d’elle d’aligner ses « actionnaires » sur l’accord. La résistance étant arrivée sur la place publique, Rome est un peu ébranlée, mais s’est adaptée à la situation en disant que cet accord ne vaudrait que pour Mgr Fellay, le cas des trois autres évêques étant traité individuellement. Les choses semblent être actuellement au point mort, mais cela ne signifie pas que l’élan soit brisé, et les tradis ne cessent du reste d’accumuler des informations à ce sujet. On sait, depuis le début, que le Chapitre Général scellera de toutes façons l’accord, de sorte que bien que l’annonce de celui-ci ait été retardée jusqu’à présent, tel n’est pas le cas de l’élan imprimé à sa conclusion.
8. Mgr Williamson a été exclu du Chapitre pour « incitation à la rébellion », mais Mgr Tissier n’a pas fait l’objet de la même sanction. Celui-ci s’est prononcé fortement contre l’accord envisagé. Au cours d’un sermon, il a dit qu’il faudrait que trente ans s’écoulent avant que l’on puisse s’entendre avec Rome. Sera-t-il exclu ? Beaucoup de gens croient savoir que tout ce que connaît Mgr Fellay, c’est la FSSPX, car il a grandi à Écône. Mais Mgr Tissier fut l’un des séminaristes qui se rendirent auprès de Mgr Lefebvre pour lui demander d’ouvrir un séminaire. La Fraternité Saint-Pie X, c’est toute la vie de Mgr Tissier, et il lutte désespérément pour la sauver – ainsi que tout ce qu’il pense qu’elle est – de ceux qui voudraient la changer. J’ai dit auparavant que selon moi, il finira par rentrer dans le rang, mais je ne puis nier que j’ai été (agréablement) surpris par ses actes, ses paroles, ses sermons et ses interviews au cours des dernières semaines.
9. S’il n’y a pas d’accord, Rome pourrait fort bien prendre des mesures punitives consistant, par exemple, en de nouvelles excommunications et suspensions, ou encore en des instructions spéciales mettant les laïcs en garde conte les peines qu’il encourraient en allant aux messes de la Fraternité. Mgr Fellay y a déjà fait allusion.
10. Mgr de Galarreta condamne depuis longtemps le Préambule Doctrinal, ce qui devrait faire taire tous ceux qui se rassuraient à bon marché en disant de ce texte : « mais nous ne l’avons même pas VU ». Eh bien, un évêque de la Fraternité l’a vu, lui, et il l’a détesté.
Pour ceux d’entre nous-autres Américains qui ont (hélas !) renversé leur roi légitime et commémorent cet événement le 4 juillet de chaque année, la fête d’aujourd’hui offre l’occasion de se livrer à toutes sortes de réflexions en prévision du prochain Chapitre Général de la FSSPX, notamment sur le pouvoir et l’autorité, de même que sur la différence entre l’un et l’autre ; et aussi – espérons-le – l’occasion de réfléchir à nos principes théologiques, sur lesquels il nous faut appuyer notre approche actuelle de notre Foi, et non pas nous borner à nos sentiments en la matière.
2. Chose surprenante (à mes yeux, du moins), plusieurs prêtres de la FSSPX ont exprimé leur désaccord. Force est de considérer, cependant, qu’il y a dans le monde plus de six cents prêtres membres de la FSSPX ou affiliés à elle, de sorte que si l’on est assez généreux pour reconnaître qu’il y a parmi eux vingt-cinq « résistants » au total, cela ne donne qu’une proportion de « résistance » de 4%. Même si l’on triple cette proportion en y ajoutant les fidèles attachés à ces prêtres, on n’obtient encore que 12% de « résistants », clercs et laïcs confondus, ce qui n’a rien de particulièrement intimidant. Je suis certain que Mgr Fellay, qui est comptable de métier, avait classé dans sa « marge d’erreur » cette proportion de personnes risquant de lui résister. Et comme je l’ai écrit dans une intervention précédente, en vertu de quels principes théologiques les prêtres ou fidèles de la FSSPX résistent-t-ils à la conclusion d’un « accord » avec Rome ? Benoît XVI est-il le Pape, oui ou non ? On entend si souvent prononcer le mot « modernisme » qu’on a oublié qu’il s’agit d’une hérésie. Dans le sermon qu’il a donné aux Philippines il y a quelques semaines, l’abbé Joseph Pfeiffer a décrit plusieurs fois Benoît XVI comme un moderniste. Mgr Tissier n’a pas fait autre chose, tant par écrit que dans ses sermons. Puisque Benoît XVI est un moderniste, c’est donc un hérétique. Or, selon ces prêtres, ce n’est pas grave si l’homme qu’ils considèrent comme étant le Pape est aussi un hérétique à leurs yeux. Il n’est plus question de distinctions fastidieuses entre formaliter et materialiter. Ils traitent carrément Benoît XVI d’hérétique, mais n’en perçoivent nullement les conséquences. Leur univers est dominé par la résistance. Ils ne seront jamais d’accord avec Rome, parce que dans leur univers, ils ont raison et Rome a tort. Ils ne s’intéresseront jamais au gigantesque problème théologique posé par leur affirmation implicite que le Magistère ordinaire universel de l’Église (et non pas simplement le Pape) est susceptible d’erreur.
3. Les prêtres qui ont exprimé leur désaccord ont été sanctionnés. Cela n’a rien de surprenant. Les ripostes musclées de Mgr Fellay sont masquées depuis de si nombreuses années que très peu de gens comprennent la manière dictatoriale dont l’intéressé gère la FSSPX. Quelques pauvres âmes confondent « dictature » et « direction » et pensent que puisque la vie religieuse est rythmée par des ordres, tous ces ordres sont censés aller dans la même direction. Or, tel n’est pas le cas. Parfois, ces ordres vont à l’encontre de ce qui est leur objet.
4. L’intervention des trois évêques a empêché la publication d’un accord avant le Chapitre Général. Bien que ce soit un secret de Polichinelle que certains évêques aient marqué leur désaccord, nul ne pourrait avoir prévu la « fuite » de leur lettre.
5. Mgr Fellay a bel et bien besoin du soutien des supérieurs de district, mais non pas forcément de leur approbation. La réunion d’Albano qui a eu lieu l’an dernier était censée aboutir à des accords en tête à tête. Le Chapitre Général devait familiariser les supérieurs à la nouvelle structure de la FSSPX s’inscrivant dans le cadre de l’accord proposé, non recueillir un vote « bidon » consistant à « approuver » les actions du Supérieur général. Or, Mgr Fellay se moque de savoir si ses supérieurs l’approuvent ou non. Il n’a cessé de brandir son pouvoir, diminuant ainsi son autorité. Il se nuit à lui-même.
6. Une manière désastreuse de montrer son pouvoir et de diminuer son autorité a consisté à refuser l’ordination de certains diacres (ceux présentés par les dominicains et les capucins), alors même qu’ils étaient en retraite d’ordination ! Leurs familles s’étaient déplacées, comme pour un mariage ! Il est parfaitement irrationnel d’agir ainsi. Et cependant, on trouve encore des gens pour approuver une telle attitude… Les « tradis », qui errent dans le désert depuis de si nombreuses années à la recherche de l’autorité papale, aspirent à accorder leur obédience à quelqu’un, n’importe qui, parce qu’ils ne peuvent admettre qu’ils l’accordent à leur Pape (quoique refusant d’admettre qu’ils se comportent ainsi en sédévacantistes), et ils « obéissent » de la sorte à chaque initiative de Mgr Fellay, sans avoir conscience du fait hautement ironique qu’ils agissent de la sorte depuis quarante ans.
7. Selon toute vraisemblance, le Chapitre Général annoncera un accord quelconque. Quoi qu’on ait pu lire dans les médias ou sur le site DICI concernant un « rejet » de tout accord par Mgr Fellay, il est de fait qu’avant la dernière réunion organisée à Rome, celui-ci était en train d’élaborer un accord oral. Ceux qui sont au courant de ces choses savent qu’un accord est souvent conclu avant la date de sa signature définitive. Il l’est par les mots, les conversations, les poignées de mains. Ensuite, on va devant les investisseurs ou les actionnaires, dont on obtient la signature. De même, en l’espèce, Mgr Fellay n’a cessé de traiter « en toute bonne foi » avec Rome, se faisant fort auprès d’elle d’aligner ses « actionnaires » sur l’accord. La résistance étant arrivée sur la place publique, Rome est un peu ébranlée, mais s’est adaptée à la situation en disant que cet accord ne vaudrait que pour Mgr Fellay, le cas des trois autres évêques étant traité individuellement. Les choses semblent être actuellement au point mort, mais cela ne signifie pas que l’élan soit brisé, et les tradis ne cessent du reste d’accumuler des informations à ce sujet. On sait, depuis le début, que le Chapitre Général scellera de toutes façons l’accord, de sorte que bien que l’annonce de celui-ci ait été retardée jusqu’à présent, tel n’est pas le cas de l’élan imprimé à sa conclusion.
8. Mgr Williamson a été exclu du Chapitre pour « incitation à la rébellion », mais Mgr Tissier n’a pas fait l’objet de la même sanction. Celui-ci s’est prononcé fortement contre l’accord envisagé. Au cours d’un sermon, il a dit qu’il faudrait que trente ans s’écoulent avant que l’on puisse s’entendre avec Rome. Sera-t-il exclu ? Beaucoup de gens croient savoir que tout ce que connaît Mgr Fellay, c’est la FSSPX, car il a grandi à Écône. Mais Mgr Tissier fut l’un des séminaristes qui se rendirent auprès de Mgr Lefebvre pour lui demander d’ouvrir un séminaire. La Fraternité Saint-Pie X, c’est toute la vie de Mgr Tissier, et il lutte désespérément pour la sauver – ainsi que tout ce qu’il pense qu’elle est – de ceux qui voudraient la changer. J’ai dit auparavant que selon moi, il finira par rentrer dans le rang, mais je ne puis nier que j’ai été (agréablement) surpris par ses actes, ses paroles, ses sermons et ses interviews au cours des dernières semaines.
9. S’il n’y a pas d’accord, Rome pourrait fort bien prendre des mesures punitives consistant, par exemple, en de nouvelles excommunications et suspensions, ou encore en des instructions spéciales mettant les laïcs en garde conte les peines qu’il encourraient en allant aux messes de la Fraternité. Mgr Fellay y a déjà fait allusion.
10. Mgr de Galarreta condamne depuis longtemps le Préambule Doctrinal, ce qui devrait faire taire tous ceux qui se rassuraient à bon marché en disant de ce texte : « mais nous ne l’avons même pas VU ». Eh bien, un évêque de la Fraternité l’a vu, lui, et il l’a détesté.
Pour ceux d’entre nous-autres Américains qui ont (hélas !) renversé leur roi légitime et commémorent cet événement le 4 juillet de chaque année, la fête d’aujourd’hui offre l’occasion de se livrer à toutes sortes de réflexions en prévision du prochain Chapitre Général de la FSSPX, notamment sur le pouvoir et l’autorité, de même que sur la différence entre l’un et l’autre ; et aussi – espérons-le – l’occasion de réfléchir à nos principes théologiques, sur lesquels il nous faut appuyer notre approche actuelle de notre Foi, et non pas nous borner à nos sentiments en la matière.