SOURCE - Jean-Baptiste Ledys- lamontagne.fr - 22 janvier 2013
Habituellement, vingt à trente personnes assistent à la messe en latin donnée à la mémoire de Louis XVI, en l’église de Ceyssac. Mais hier, ils n’étaient que cinq.
Habituellement, vingt à trente personnes assistent à la messe en latin donnée à la mémoire de Louis XVI, en l’église de Ceyssac. Mais hier, ils n’étaient que cinq.
Au centre de la nef de l'église de Ceyssac, à la croisée du transept, une couronne repose sur le catafalque. La messe qui a été célébrée hier, comme chaque année à la même date, était une messe requiem à la mémoire du roi Louis XVI, dont c'était le 220 e anniversaire de la décapitation.
Le fait qu'elle se déroule entièrement selon le rite latin traditionnel n'est pas forcément rédhibitoire pour certains catholiques. Mais hier, sans doute en raison des conditions météorologiques, la célébration n'a pas été fréquentée comme elle l'est habituellement. Seuls cinq paroissiens se sont dispersés sur les bancs de l'église. Ils sont en général 20 à 30. « Les gens font parfois 60 à 80 kilomètres pour assister à cette messe », explique le père Henri Vannier, qui a célébré l'office.
Mais certaines familles de l'Yssingelais, aujourd'hui, préfèrent se rendre dans la Loire, où les choses sont faites avec plus de grandeur. « Ça paraît être une originalité, ici au Puy, parce qu'on est dans un trou », glisse le prêtre.
Pourquoi, aujourd'hui en France, honorer Louis XVI ? « Il y a seulement un aspect religieux. C'est symbolique », assure le père Vannier, évoquant une « pratique traditionaliste ».
Une date importante pour les royalistesMais les cérémonies comme celle-ci, qui se tiennent en plusieurs endroits de France, sont aussi une date importante dans l'agenda des sympathisants monarchistes ou royalistes et dans celui de catholiques radicaux. L'annonce de la messe d'hier à Ceyssac était notamment relayée par plusieurs sites se réclamant de l'une ou l'autre de ces tendances.
Dans le diocèse du Puy-en-Velay, seule l'église de Ceyssac accueille régulièrement des messes données en latin. Elle est également la seule a commémorer la mort de Louis XVI. Mais jusqu'en 2004, c'est à Espaly-Saint-Marcel qu'elles étaient organisées. « Je pense que d'autres prêtres font des messes pour Louis XVI, mais privatim », sourit le prêtre.
Cette cérémonie ne gêne pas l'évêché le moins du monde. « On n'a pas de raison majeure de refuser la messe à qui que ce soit. » Et les sympathisants monarchistes ont le droit de prier pour Louis XVI ce jour-là s'ils le veulent.
Jean-Baptiste Ledys