24 avril 2014

[Notre Dame de Chrétienté] Il y a 20 ans, Jean Ousset était rappelé à Dieu

SOURCE - Notre Dame de Chrétienté - 24 avril 2014

Aujourd'hui dans la joie de la résurrection, nous nous souvenons du rappel à Dieu, il y a 20 ans, de Jean Ousset, le fondateur de la « Rue des Renaudes ». Il aura donné sa vie en serviteur pour le bon combat et le seul roi qui puisse répondre à nos désirs de bonheur : le Christ Roi. Il aura été un courageux « gardien de l'âme française » ! 
L'actualité d'un gouvernement de la France qui a perdu tout sens de la nature humaine et de ce qui est bon pour l'homme, mobilise enfin certains de nos concitoyens pour rechercher sur quoi fonder une vraie sociabilité dans un pays divisé de croyance. La Doctrine Sociale de l'Eglise est redécouverte par les nouvelles générations comme étant finalement le seul « corpus cohérent » qui résiste à l'expérience et à la raison.

Nous vous proposons pour stimuler votre zèle « d'acteur ardent » au service de la Cité de relire son appel à l'action lors du congrès de Lausanne en 1976. C'est plus que jamais actuel et pertinent pour maintenant. Comment face à l'esprit dialectique du « monde », incarner la doctrine dans les faits par la culture et l'amitié ? Comment rejoindre les humbles et ceux qui se croient perdus ? Comment aller « aux périphéries » pour reprendre l'expression du Pape François et « aller au large » ?
"(...) Me comprendrez-vous si je vous dis : n'ayez aucune ambition personnelle !! N'ayez même pas l'ambition des organismes ou des groupes auxquels il vous sera donné d'appartenir. N'ayez que l'ambition (mais inlassable et ingénieuse celle-là) de la Cause à laquelle ces organismes ou ces groupes, comme vous-mêmes, ont le devoir strict de s'ordonner !

Dès lors, sachez travailler inlassablement, judicieusement ! Non par désir d'érudition, ou pour pouvoir briller selon le monde. Il n'en paye pas le prix que ça coûte. Mais travaillez pour être harmonieusement forts au service de cette Cause qui aura tant besoin de vous pour être salvatrice.

Et pourtant, ne vous prenez pas au sérieux ! Croyez m'en c'est la seule façon sérieuse d'être vraiment sérieux.

Sachez rire, comme il importe de savoir rire. Sérieusement ! Harmonieusement ! Vous n'avez pas le droit de laisser supposer autour de vous que la très sérieuse doctrine que vous professez est une doctrine assommante et de perpétuel souci. Une doctrine qui empêcherait de s'enthousiasmer pour toutes formes de l'universalité du Beau !! (...)

Moquez-vous d'un renom qui ne s'attacherait qu'à vous-même !! Ceux qui en sont épris sont tellement ridicules ! Seuls à ne pas le voir ! Et cette passion est un obstacle à se renouveler en cherchant à faire mieux !

Supportez qu'on vous calomnie !! Et que vos amis eux-mêmes vous desservent !! C'est prévu dans l'Evangile. N'ayez crainte ! C'est un coup à prendre !! On s'y habitue très vite !! Ne perdez pas un temps précieux à vous débroussailler de ces ronces-là.

Courrez droit au but, à l'essentiel ! Au réellement sauveur, au plus beau, au plus grand et au plus parfait amour !!! Vous verrez comme c'est plus passionnant, plus grisant, plus tonique, plus consolant.

Détestez l'esprit de boutique, de classe, de secte, de chapelle !! Vous valez mieux que ça !! Et la cause qui a besoin de vous a d'autres dimensions ! Ne soyez pas des « exilés dans votre patrie » ! Ne vous laissez pas confiner, même par vos amis !!Et peu importe si ceux que vous accueillerez à vos assises n'y viennent que pour vous desservir !!Continuez ! Allez de l'avant ! Et laissez-les se nourrir de vos miettes !! Soyez sans rancune !! Le succès de la cause en dépend. (Cela aide de le savoir ! Et d'y croire !!)

Soyez les infatigables et scrupuleux serviteurs d'un amour digne de ce nom « Semper idem ». Car, ainsi qu'on la fort bien dit, « les ignorances du coeur sont sans remède ». Ne l'oubliez jamais ! Prenez-y garde !

« Etre le serviteur de son idée, disait Psichari, ce n'est pas donné à tout le monde ».

Soyez de ces serviteurs là !

Sachez que la connaissance n'est rien si elle ne s'épanouit pas en ferveur et en piété. Plus que jamais, soyez persuadés que tout maître de vérité sera malgré tout un mauvais maître s'il n'a pas souci d'être en même temps et plus encore un maître d'admiration et de contemplation.Soyez les inlassables et scrupuleux serviteurs d'un amour qui mérite vraiment ce nom. « Semper idem » !

Gardez-vous bien surtout de rallier le troupeau de ces « orthodoxes » qui manifestent d'autant plus leur « orthodoxie » en paroles qu'ils trouvent dans cette orthodoxie toute verbale leur justification de ne rien faire !! Puisque tout ce qui s'offre à leur rigueur leur semble indigne par là même sous prétexte (toujours facile à dénicher) d'une imperfection quelconque : insuffisance des chefs, insuffisance des directives, insuffisance de l'organisation, insuffisance des interventions, des animateurs, de la troupe !!! etc. Ce qui fait que ces passionnés apparents de la plénitude du TOUT, en réalité ne font RIEN ; et que (par surcroît) on les trouve assidus à toutes les inutilités, stupidités ou fadaises d'une société qu'ils critiquent et condamnent pourtant mieux que quiconque.

Et cependant prenez bien garde d'écarter qui que ce soit, a priori, ou par système !!! (...) Non l'esprit de parti (donc) mais le patriotisme !! Et pour que ce patriotisme ne soit pas qu'un patriotisme de pur principe, strictement idéal, sans la connaissance et sans l'amour hautement personnalisés de cette vraie et non interchangeable patrie qui est la vôtre : soyez des passionnés de l'étude de son histoire !! Recherchez la jouissance quasi organique de se sentir (à en vivre, à en souffrir, à en mourir) les fils, indignes certes, mais non moins tributaires de cette vie nationale qui, du tréfonds des âges, VOUS a, NOUS a privilégiés ! (...)"