7 juin 2017

[Abbé Puga, fsspx - Le Chardonnet] Possession conciliaire

SOURCE - Abbé Puga, fsspx - Le Chardonnet - juin 2017

Peu avant de subir sa terrible Passion Notre-Seigneur avertit solennellement ses disciples : « Voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment  ». Cet avertissement nous concerne aussi alors que l’Église subit à la suite de son Maître un terrible crucifiement. Notre Église est abandonnée, notre Église est trahie, notre Église est occupée.
     
La prudence d’un combattant lui demande de ne jamais sous-estimer son adversaire. Saint Paul nous dit que nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes des ténèbres. Notre adversaire? C’est le Démon lui-même, le Prince de ce Monde comme Jésus aime à le désigner souvent avec tant de justesse. Nous ne pouvons nous sanctifier en faisant abstraction de l’état concret, actuel de la sainte Église catholique qui est l’arche de salut qui, seule, peut nous emmener sains et saufs au rivage de la vie éternelle. 
     
Or cette Église, il nous faut le reconnaître, est dans un état catastrophique, celui d’«un navire prenant l’eau de toute part » selon l’expression d’un pape récent qui a pourtant lui-même bien contribué dans sa vie à y percer de multiples trous. 
     
Notre Église, depuis plusieurs décennies, est comme possédée par un esprit étranger qui n’est pas l’Esprit de son Dieu. C’est l’esprit du Concile qui a pris possession de tout, qui s’est insinué partout. Cela ressemble vraiment à une possession diabolique. Certains sursauteront peut-être à ces mots mais le Christ lui-même n’a-t-il pas été, lors de sa tentation au désert, sous le pouvoir physique du démon qui le transporta sur une haute montagne pour lui offrir tous les royaumes de la terre?
     
Mgr Lefebvre faisait une analyse semblable. Il déclarait lors du concile Vatican II en 1965 à propos de Gaudium et Spes: «Cette constitution pastorale n’est ni pastorale, ni émanée de l’Église catholique : elle ne paît pas les hommes et les chrétiens de la vérité évangélique et apostolique et, d’autre part, l’Église n’a jamais parlé ainsi. Nous ne pouvons pas écouter cette voix parce qu’elle n’est pas la voix de l’Épouse de Christ. Cette voix n’est pas la voix de l’Esprit du Christ. La voix du Christ, notre berger, nous la connaissons. Celle-ci, nous allons l’ignorer. Le vêtement est celui des brebis ; la voix n’est pas celle du berger, mais peut-être celle du loup.» (J’accuse le Concile p. 93)
     
Depuis ce dernier concile, de sinistre mémoire, Satan attaque notre Sainte Église avec la subtilité de l’être supérieurement intelligent qu’il sait être, comparé à nous pauvres mortels. Et c’est pourquoi si nous ne voulons pas être emportés par les coups subtils portés par la rage de cet esprit malfaisant, il nous faut un secours éminemment divin. Et c’est là que la fête de la Pentecôte qui ouvre, avec sa magnifique octave, le mois de juin de cette année, nous fait redoubler d’espérance. Les dons du Saint Esprit dans l’âme du juste, c’est-à-dire de celui qui est en état de grâce, viennent à son secours pour débusquer tous les mensonges, toutes les demi-vérités, tous les sophismes d’un prince des ténèbres qui sait se cacher en agissant par des instruments humains. L’Esprit Saint nous fait dire non à tous les compromis, nous apprend à rejeter un langage diplomatique, politicien au mauvais sens mot, l’hyper légalisme qui déstructure les plus saines réactions, il nous invite à renoncer à la tentation d’un esprit médiatique de vitrine contraire à la pleine et claire confession de la foi. 
     
Purifions nos âmes, faisons grandir cette grâce dans nos âmes, retrouvons-la si nous l’avons perdue par le péché. Alors nous serons armés contre les légions d’esprits qui courent le monde pour perdre les âmes. Plaçons au cœur de nos vies le Saint Sacrifice de la Messe qui, comme le disait si bien Mgr Lefebvre, est l’exorcisme par excellence. Sinon nous périrons tous! 
     
Abbé D. PUGA