SOURCE - FSSPX Actualités - 9 juin 2017
La première audience du procès de béatification du Père Jacques Hamel, égorgé par deux djihadistes devant plusieurs fidèles alors qu’il célébrait la messe le 26 juillet 2016, s’est tenue le samedi 20 mai dernier à l’archevêché de Rouen « dans une tonalité à la fois solennelle et familiale », a affirmé le diocèse dans un communiqué publié quatre jours plus tard.
La première audience du procès de béatification du Père Jacques Hamel, égorgé par deux djihadistes devant plusieurs fidèles alors qu’il célébrait la messe le 26 juillet 2016, s’est tenue le samedi 20 mai dernier à l’archevêché de Rouen « dans une tonalité à la fois solennelle et familiale », a affirmé le diocèse dans un communiqué publié quatre jours plus tard.
Mgr Dominique Lebrun, ordinaire du lieu, a présidé cette première audience en présence du postulateur de la cause, le père Jean-Paul Vigouroux, et d’une cinquantaine de personnes, dont la famille, des témoins de l’assassinat, des paroissiens et... des amis musulmans de Saint-Etienne-du-Rouvray.
« Le père Paul Vigouroux s’est adressé à Mgr Dominique Lebrun pour lui faire part de la réputation de martyre acquise par le Père Jacques Hamel depuis le 26 juillet 2016 », jour de son assassinat, précise le communiqué. S’appuyant sur les nombreuses réactions reçues depuis, « dont celle du pape François lui-même », le postulateur de la cause a officiellement obtenu de l’archevêque « la mise en œuvre d’un procès en vue de la reconnaissance de ce martyre ». Cette procédure a été rendue possible par la dispense du délai de cinq ans traditionnellement requis, dispense qui est venue de Rome.
Au cours de la première audience, le tribunal a été mis en place : il comporte un juge délégué, le Père Philippe Horcholle, vicaire judiciaire pour l’Officialité interdiocésaine de la province de Normandie ; un promoteur de justice, c’est-à-dire un procureur, Dom Didier Le Gal, moine de l’abbaye Saint-Wandrille ; et trois greffiers.
Tous ont prêté serment sur la Bible, précise le diocèse. « Le serment porte sur la recherche de la vérité et sur l’engagement à ne pas communiquer à l’extérieur. On peut parler d’un secret d’instruction pour sauvegarder la liberté des acteurs de la cause ».
Le tribunal, présidé par l’évêque, procédera dans les mois qui viennent à l’audition de 69 témoins dont la liste a été approuvée. D’autres témoins pourront toutefois être cités « si le tribunal en ressent la nécessité ».
Les cinq membres de la commission historique chargée de recueillir et classer les écrits et documents concernant le Père Jacques Hamel ont également prêté serment, de même que l’administrateur qui s'occupera des dépenses. En revanche, les deux prêtres théologiens choisis pour examiner les écrits de l’ancien prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray n’étaient pas présents « afin d’éviter toute influence extérieure ».
Ensuite le procès se poursuivra à Rome « selon une procédure écrite ». Après l’examen par la Congrégation pour la Cause des Saints, la décision finale reviendra au pape.
Mgr Dominique Lebrun avait annoncé l’ouverture du procès de béatification du Père Jacques Hamel le jeudi 13 avril 2017, jour de la messe chrismale. « Le père Jacques Hamel est un martyr, un bienheureux », avait affirmé quant à lui le pape François en septembre 2016, en présence de Mgr Lebrun.
Le jour même de cet odieux attentat, l'abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pie X, avait déclaré dans un communiqué : « A Saint-Etienne-du-Rouvray, l’islam vient de faire en France le premier martyr, pour le XXIe siècle. Un homme a été tué, égorgé, non plus prétendument pour des raisons politiques, mais bel et bien en haine de la foi. C’était dans une église, cela s’est passé durant une messe, il s’agissait d’un prêtre, et le meurtre a été réalisé en même temps qu’une profession de foi islamique ».
Le martyre au sens plein suppose la confession intègre de la foi divine et catholique, la foi surnaturelle confessée jusqu'au sang. C'est pourquoi l'Eglise vénère dans ses martyrs l'exemple de la force surnaturelle qu'il leur a fallu pour confesser la foi face à la mort. La palme des martyrs récompense cette force héroïque miraculeuse qui atteste la véritable religion.
Dans le cas du Père Hamel, c'est bel et bien en haine du nom chrétien et de ce que représente le prêtre catholique que les assassins ont agi, en suivant les principes du Djihad prescrits par le Coran. Pourtant ce prêtre, comme tant d'autres imbus des principes de l'œcuménisme moderne, n'était pas indemne de l'esprit interreligieux, qui vise à reconnaître dans n'importe quel credo, quelle que soit la religion, une authentique profession de la vérité divine. C'est d'ailleurs ce qui a frappé ses paroissiens, qui le voyaient si ouvert envers l'Islam. Ce point est capital et devrait être sérieusement examiné. Si l'acte matériel du martyre est certain, son aspect formel doit être établi.
Voir l'étude de l'abbé Jean-Michel Gleize, professeur d'ecclésiologie au séminaire d'Ecône, à propos de "l'œcuménisme du sang", cette thèse erronée soutenant que tous les martyrs chrétiens, qu'ils soient catholiques, protestants, anglicans, orthodoxes, dans le schisme ou l'hérésie, appartiennent à l'Eglise de Dieu. Lien vers l'étude