SOURCE - abbé Guillaume de Tanoüarn, IBP - MetaBlog - 1 mars 2010
C'était sur Radio Courtoisie tout à l'heure, à l'émission de Philippe Maxence, rédacteur en chef de L'homme nouveau, un moment vraiment agréable et en même temps une confrontation sur un sujet qui n'a pas fini de faire couler de l'encre : Vatican II... Il y avait trois noirs, ce jour-là, deux robes, la mienne et celle de l'abbé Grégoire Celier, de la Fraternité Saint Pie X, et puis Daniel Hamiche,comme d'habitude tout en noir même si bien sûr il n'est pas en soutane. Philippe Maxence, comme d'habitude, en arbitre des élégance, passait la parole à l'un et à l'autre, assurant l'impartialité du débat, avec cette autorité toute naturelle qui n'appartient qu'à lui. C'est lui qui met le sujet sur le Concile, sur les négociations de la FSSPX avec Rome et sur la série de conférences sur Vatican II qui a lieu à Notre Dame de Paris et aussi au Centre Saint Paul.
Ce qui est impressionnant, c'est que Benoît XVI avec son concept d'herméneutique de continuité, contribue chaque jour un peu plus, qu'on le veuille ou non, à mettre tout le monde d'accord. C'est vraiment la gloire de l'olivier dont parlent les prophéties (pas si sottes) de Malachie à propos des papes. De gloria olivae : la gloire de l'olivier, dans la Bible, c'est que son rameau annonce la fin du Déluge (Gen. 6). Quelle fin meilleure imaginer pour l'instant à la période diluviale que nous sommes en train de vivre que l'unité des catholiques, faisant encore une fois reculer la fin ?
La paix qu'on la veuille ou non, comment c'est possible ?
C'est possible par la logique que portent les mots que l'on emploie. Il y a des mots qui sont faits pour tuer. Il y a un lexique qui est meurtrier, celui qui emploie la dialectique mortelle de l'intégrisme et du progressisme, sans s'apercevoir que le progressisme est mort en 1995, avec Mgr Gaillot à Évreux et que l'intégrisme n'est plus que résiduel. Il faut dire qu'entre catholiques, la mauvaise habitude de cette dialectique imbécile (j'emploie le mot "imbécile" au sens technique que lui donne Bernanos dans ses pamphlets) remonte, excusez du peu, au cardinal Suhard et à sa fameuse lettre essor ou déclin de l'Église, juste après la Guerre. Je n'étais pas né que cette guerre de religion se déclinait déjà avec ce lexique binaire. Force est de constater que comme la lutte des classes est périmée (malgré Dunkerque, Total et tant d'autres catastrophes humaines de l'après-crise), la dialectique des intégristes et des progressistes n'intéresse plus personne. La guerre de 70 [1970 bien sûr] est terminée.
En effet, lorsqu'on parle d'herméneutique de continuité, quel catholique peut s'opposer à ce discours ? Chacun y trouve son compte, les herméneutes de la liberté tous azimuts, qui ne veulent pas entendre parler d'un texte normatif, parce qu'il faudrait l'appliquer et les partisans de la continuité qui sont trop heureux de voir que ce qui n'était plus bien souvent qu'une nostalgie de la continuité redevient opératoire grâce à l'herméneutique. En substance, il n'y a plus de problèmes sur Vatican II. Et je me suis laissé dire que même la Commission de discussion, envoyée à Rome par Mgr Fellay, ne parlait plus de Vatican II et s'était accrochée avec les experts romains, non pas sur la lettre du Concile, censée les occuper, mais à propos du pape Jean Paul II et de son long pontificat de transition, de ses 13 encycliques, si différente de la première à la treizième, de ses innombrables discours, du Sommet d'Assise avec toutes les religions et de quelques autres de ses initiatives.
Je crois que s'il faut parler de Vatican II, s'il faut en parler de plus en plus, c'est que sur ce sujet, l'histoire avançant et censurant implacablement les échecs ou les naïvetés du passé, nous allons vers un consensus vrai. Grâce au Concile, nous sommes mis en face des vraies questions (le rapport de la foi et de la raison ; les relations de l'Église et de l'État moderne ; les religions du monde face à la vérité chrétienne). Et ces questions, le pape nous en a averti solennellement, il faut les travailler dans la continuité avec la Tradition de l'Église, au sein de laquelle le Concile prend son sens.
J'ai toujours été très frappé de constater que au début des années 60, dans les Vota de la Minorité traditionnelle pour le Concile, il n'y avait aucun projet, aucune perspective. Seulement des demandes de condamnation. En affrontant frontalement la modernité, on doit se mettre au travail. Comme le dit très bien Christophe Dickès dans L'Homme nouveau, Jean-Paul II était le pape de la représentation (planétaire). Benoît XVI apparaît de plus en plus comme le Pontife de la Confrontation avec le monde.
Une telle confrontation est une chance historique pour l'Église. Cela ne se manque pas.
C'était sur Radio Courtoisie tout à l'heure, à l'émission de Philippe Maxence, rédacteur en chef de L'homme nouveau, un moment vraiment agréable et en même temps une confrontation sur un sujet qui n'a pas fini de faire couler de l'encre : Vatican II... Il y avait trois noirs, ce jour-là, deux robes, la mienne et celle de l'abbé Grégoire Celier, de la Fraternité Saint Pie X, et puis Daniel Hamiche,comme d'habitude tout en noir même si bien sûr il n'est pas en soutane. Philippe Maxence, comme d'habitude, en arbitre des élégance, passait la parole à l'un et à l'autre, assurant l'impartialité du débat, avec cette autorité toute naturelle qui n'appartient qu'à lui. C'est lui qui met le sujet sur le Concile, sur les négociations de la FSSPX avec Rome et sur la série de conférences sur Vatican II qui a lieu à Notre Dame de Paris et aussi au Centre Saint Paul.
Ce qui est impressionnant, c'est que Benoît XVI avec son concept d'herméneutique de continuité, contribue chaque jour un peu plus, qu'on le veuille ou non, à mettre tout le monde d'accord. C'est vraiment la gloire de l'olivier dont parlent les prophéties (pas si sottes) de Malachie à propos des papes. De gloria olivae : la gloire de l'olivier, dans la Bible, c'est que son rameau annonce la fin du Déluge (Gen. 6). Quelle fin meilleure imaginer pour l'instant à la période diluviale que nous sommes en train de vivre que l'unité des catholiques, faisant encore une fois reculer la fin ?
La paix qu'on la veuille ou non, comment c'est possible ?
C'est possible par la logique que portent les mots que l'on emploie. Il y a des mots qui sont faits pour tuer. Il y a un lexique qui est meurtrier, celui qui emploie la dialectique mortelle de l'intégrisme et du progressisme, sans s'apercevoir que le progressisme est mort en 1995, avec Mgr Gaillot à Évreux et que l'intégrisme n'est plus que résiduel. Il faut dire qu'entre catholiques, la mauvaise habitude de cette dialectique imbécile (j'emploie le mot "imbécile" au sens technique que lui donne Bernanos dans ses pamphlets) remonte, excusez du peu, au cardinal Suhard et à sa fameuse lettre essor ou déclin de l'Église, juste après la Guerre. Je n'étais pas né que cette guerre de religion se déclinait déjà avec ce lexique binaire. Force est de constater que comme la lutte des classes est périmée (malgré Dunkerque, Total et tant d'autres catastrophes humaines de l'après-crise), la dialectique des intégristes et des progressistes n'intéresse plus personne. La guerre de 70 [1970 bien sûr] est terminée.
En effet, lorsqu'on parle d'herméneutique de continuité, quel catholique peut s'opposer à ce discours ? Chacun y trouve son compte, les herméneutes de la liberté tous azimuts, qui ne veulent pas entendre parler d'un texte normatif, parce qu'il faudrait l'appliquer et les partisans de la continuité qui sont trop heureux de voir que ce qui n'était plus bien souvent qu'une nostalgie de la continuité redevient opératoire grâce à l'herméneutique. En substance, il n'y a plus de problèmes sur Vatican II. Et je me suis laissé dire que même la Commission de discussion, envoyée à Rome par Mgr Fellay, ne parlait plus de Vatican II et s'était accrochée avec les experts romains, non pas sur la lettre du Concile, censée les occuper, mais à propos du pape Jean Paul II et de son long pontificat de transition, de ses 13 encycliques, si différente de la première à la treizième, de ses innombrables discours, du Sommet d'Assise avec toutes les religions et de quelques autres de ses initiatives.
Je crois que s'il faut parler de Vatican II, s'il faut en parler de plus en plus, c'est que sur ce sujet, l'histoire avançant et censurant implacablement les échecs ou les naïvetés du passé, nous allons vers un consensus vrai. Grâce au Concile, nous sommes mis en face des vraies questions (le rapport de la foi et de la raison ; les relations de l'Église et de l'État moderne ; les religions du monde face à la vérité chrétienne). Et ces questions, le pape nous en a averti solennellement, il faut les travailler dans la continuité avec la Tradition de l'Église, au sein de laquelle le Concile prend son sens.
J'ai toujours été très frappé de constater que au début des années 60, dans les Vota de la Minorité traditionnelle pour le Concile, il n'y avait aucun projet, aucune perspective. Seulement des demandes de condamnation. En affrontant frontalement la modernité, on doit se mettre au travail. Comme le dit très bien Christophe Dickès dans L'Homme nouveau, Jean-Paul II était le pape de la représentation (planétaire). Benoît XVI apparaît de plus en plus comme le Pontife de la Confrontation avec le monde.
Une telle confrontation est une chance historique pour l'Église. Cela ne se manque pas.