SOURCE - Mgr Jean-Pierre Batut - Diocèse de Lyon - 8 mars 2010
Pour présenter les premiers contours de la Maison Sainte Blandine, la rédaction a interviewé Mgr Jean-Pierre Batut, évêque auxiliaire du diocèse de Lyon, convaincu du « rôle déterminant des prêtres diocésains dans les défis à venir de l’évangélisation. »
Une nouvelle année de propédeutique est annoncée à Lyon. Pourquoi cette création alors qu’il existe une année de propédeutique à Paray le Monial ?
Effectivement, à Paray le Monial existe la Maison Saint-François de Sales qui accueille les jeunes de la région apostolique de Lyon qui veulent se préparer à être prêtres. Mais une maison de ce type n’empêche pas d’en avoir d’autres ! Je m’explique. Ce qu’il est convenu d’appeler la « propédeutique », et qui s’est presque généralisé depuis 25 ans, n’est pas une année de séminaire supplémentaire. C’est en réalité une année de fondation spirituelle, qui prend en compte le passé des candidats et s’appuie sur lui pour préparer leur avenir et leur mission ecclésiale.
Le passé, c’est toute l’histoire chrétienne de la personne, avec certainement ses limites, voire ses étroitesses, mais aussi ses engagements et ses richesses familiales et ecclésiales. C’est avec tout cela qu’un jeune arrive à l’idée d’entrer au séminaire, c’est de cette manière que Dieu s’est donné à lui, et tout cela doit être pris en compte dans ce qui va lui être proposé pour entrer en formation.
Ce qui veut dire que la propédeutique doit être adaptée à la diversité des candidats ?
Exactement. Depuis longtemps déjà, les jeunes dont la foi a grandi dans la communauté de l’Emmanuel ont une année de fondation spirituelle qui leur est propre. De la sorte, ce qui les a fait grandir dans leur foi est pris en compte. Ensuite, ils se retrouvent la plupart du temps dans les mêmes séminaires que les autres. Ils y arrivent avec leur patrimoine spirituel, s’ouvrent au patrimoine spirituel des autres, et tout le monde en bénéficie. C’est quelque chose d’analogue qui est projeté pour les jeunes qui, ayant grandi dans la tradition liturgique tridentine, souhaiteront entrer en « propédeutique » à Sainte Blandine. D’une part ils n’y viendront pas de leur propre mouvement, mais envoyés par leur évêque ; d’autre part, les grands piliers de l’année de fondation spirituelle y seront présents comme partout ailleurs : la vie fraternelle, l’accompagnement spirituel, la lecture intégrale de l’Écriture (Ancien et Nouveau Testament), la formation à l’oraison, le mois au service des plus pauvres, la grande retraite de 30 jours selon les Exercices de saint Ignace. Cela étant, il y aura la spécificité de la forme liturgique, célébrée couramment mais non de manière exclusive, et une formation plus développée au patrimoine grégorien par exemple.
Vous dites qu’ils seront « envoyés par leur évêque ». Il ne s’agit donc pas d’une initiative lyonnaise ?
C’est une initiative du diocèse de Lyon, mais conçue pour être un service mis à la disposition de tous les diocèses de France. La réflexion préparatoire avec notre archevêque a d’ailleurs associé d’abord les évêques de la Province de Lyon en raison de la proximité géographique, mais aussi le président de la Conférence des évêques de France. C’est pourquoi, si le projet voit le jour à la rentrée de septembre, les jeunes de la Maison Sainte Blandine pourront provenir de diocèses très variés, mais toujours, je le répète, en étant envoyés par leur évêque. Et c’est leur évêque qui décidera ensuite du séminaire dans lequel ils poursuivront leur formation.
Pensez-vous que cette année spécifique aura une répercussion sur les séminaires ?
Elle en aura certainement. Permettez-moi d’évoquer ma propre expérience : au cours de ma formation au séminaire il y a une trentaine d’années, j’ai vu arriver les premiers séminaristes issus des communautés nouvelles, et leur spécificité nous a beaucoup apporté, avec par exemple leur manière différente de poser la question de l’évangélisation ou leur manière propre de prier. Un quart de siècle plus tard, cela fait partie du trésor commun de l’Église de France. Nous avons découvert quelque chose au contact des communautés nouvelles, mais les communautés nouvelles ont elles aussi élargi leur regard dans des directions qu’elles ne soupçonnaient pas. Oserai-je ajouter que cela a fait grandir tout le monde en charité ? Ce qui me frappe sur certains sites ou forums de promotion de la liturgie tridentine, c’est que ce que leurs promoteurs pensent être la défense de la vérité n’y fait pas toujours bon ménage avec la charité. Or, si nous voulons annoncer la foi, il faut que chez nous d’abord amour et vérité se rencontrent... Ce n’est pas nouveau, mais c’est peut-être le moment de le redire à nouveau avec force.
Quelles sont les modalités concrètes pour être admis à l’ « Année Sainte Blandine » ?
Concrètement, il suffit de prendre rendez-vous avec moi pour faire acte de candidature. La rentrée est prévue en septembre dans la maison de la rue Sala (Lyon 2e) où résident les prêtres qui desservent l’église Saint-Georges, qui dépend elle-même de la paroisse de la cathédrale Saint Jean-Baptiste. C’est là que vivront les jeunes de l’ « Année Sainte Blandine », en lien avec Saint-Georges et en prenant part, à la cathédrale, à des rendez-vous comme la Messe célébrée par le cardinal chaque vendredi soir et aux événements diocésains importants.
Pour présenter les premiers contours de la Maison Sainte Blandine, la rédaction a interviewé Mgr Jean-Pierre Batut, évêque auxiliaire du diocèse de Lyon, convaincu du « rôle déterminant des prêtres diocésains dans les défis à venir de l’évangélisation. »
Une nouvelle année de propédeutique est annoncée à Lyon. Pourquoi cette création alors qu’il existe une année de propédeutique à Paray le Monial ?
Effectivement, à Paray le Monial existe la Maison Saint-François de Sales qui accueille les jeunes de la région apostolique de Lyon qui veulent se préparer à être prêtres. Mais une maison de ce type n’empêche pas d’en avoir d’autres ! Je m’explique. Ce qu’il est convenu d’appeler la « propédeutique », et qui s’est presque généralisé depuis 25 ans, n’est pas une année de séminaire supplémentaire. C’est en réalité une année de fondation spirituelle, qui prend en compte le passé des candidats et s’appuie sur lui pour préparer leur avenir et leur mission ecclésiale.
Le passé, c’est toute l’histoire chrétienne de la personne, avec certainement ses limites, voire ses étroitesses, mais aussi ses engagements et ses richesses familiales et ecclésiales. C’est avec tout cela qu’un jeune arrive à l’idée d’entrer au séminaire, c’est de cette manière que Dieu s’est donné à lui, et tout cela doit être pris en compte dans ce qui va lui être proposé pour entrer en formation.
Ce qui veut dire que la propédeutique doit être adaptée à la diversité des candidats ?
Exactement. Depuis longtemps déjà, les jeunes dont la foi a grandi dans la communauté de l’Emmanuel ont une année de fondation spirituelle qui leur est propre. De la sorte, ce qui les a fait grandir dans leur foi est pris en compte. Ensuite, ils se retrouvent la plupart du temps dans les mêmes séminaires que les autres. Ils y arrivent avec leur patrimoine spirituel, s’ouvrent au patrimoine spirituel des autres, et tout le monde en bénéficie. C’est quelque chose d’analogue qui est projeté pour les jeunes qui, ayant grandi dans la tradition liturgique tridentine, souhaiteront entrer en « propédeutique » à Sainte Blandine. D’une part ils n’y viendront pas de leur propre mouvement, mais envoyés par leur évêque ; d’autre part, les grands piliers de l’année de fondation spirituelle y seront présents comme partout ailleurs : la vie fraternelle, l’accompagnement spirituel, la lecture intégrale de l’Écriture (Ancien et Nouveau Testament), la formation à l’oraison, le mois au service des plus pauvres, la grande retraite de 30 jours selon les Exercices de saint Ignace. Cela étant, il y aura la spécificité de la forme liturgique, célébrée couramment mais non de manière exclusive, et une formation plus développée au patrimoine grégorien par exemple.
Vous dites qu’ils seront « envoyés par leur évêque ». Il ne s’agit donc pas d’une initiative lyonnaise ?
C’est une initiative du diocèse de Lyon, mais conçue pour être un service mis à la disposition de tous les diocèses de France. La réflexion préparatoire avec notre archevêque a d’ailleurs associé d’abord les évêques de la Province de Lyon en raison de la proximité géographique, mais aussi le président de la Conférence des évêques de France. C’est pourquoi, si le projet voit le jour à la rentrée de septembre, les jeunes de la Maison Sainte Blandine pourront provenir de diocèses très variés, mais toujours, je le répète, en étant envoyés par leur évêque. Et c’est leur évêque qui décidera ensuite du séminaire dans lequel ils poursuivront leur formation.
Pensez-vous que cette année spécifique aura une répercussion sur les séminaires ?
Elle en aura certainement. Permettez-moi d’évoquer ma propre expérience : au cours de ma formation au séminaire il y a une trentaine d’années, j’ai vu arriver les premiers séminaristes issus des communautés nouvelles, et leur spécificité nous a beaucoup apporté, avec par exemple leur manière différente de poser la question de l’évangélisation ou leur manière propre de prier. Un quart de siècle plus tard, cela fait partie du trésor commun de l’Église de France. Nous avons découvert quelque chose au contact des communautés nouvelles, mais les communautés nouvelles ont elles aussi élargi leur regard dans des directions qu’elles ne soupçonnaient pas. Oserai-je ajouter que cela a fait grandir tout le monde en charité ? Ce qui me frappe sur certains sites ou forums de promotion de la liturgie tridentine, c’est que ce que leurs promoteurs pensent être la défense de la vérité n’y fait pas toujours bon ménage avec la charité. Or, si nous voulons annoncer la foi, il faut que chez nous d’abord amour et vérité se rencontrent... Ce n’est pas nouveau, mais c’est peut-être le moment de le redire à nouveau avec force.
Quelles sont les modalités concrètes pour être admis à l’ « Année Sainte Blandine » ?
Concrètement, il suffit de prendre rendez-vous avec moi pour faire acte de candidature. La rentrée est prévue en septembre dans la maison de la rue Sala (Lyon 2e) où résident les prêtres qui desservent l’église Saint-Georges, qui dépend elle-même de la paroisse de la cathédrale Saint Jean-Baptiste. C’est là que vivront les jeunes de l’ « Année Sainte Blandine », en lien avec Saint-Georges et en prenant part, à la cathédrale, à des rendez-vous comme la Messe célébrée par le cardinal chaque vendredi soir et aux événements diocésains importants.