SOURCE - Isabelle de Gaulmyn - La Croix - 7 mars 2010
Intégristes ou traditionalistes? De plus en plus de lecteurs reprochent à La Croix la terminologie par laquelle nous classons les catholiques se réclamant de la fraternité saint Pie X, celle fondée par Mgr Lefebvre. C’est qu’autrefois, les choses étaient relativement claires: il y avait deux sortes de fidèles attachés au rite ancien (préconciliaire): les catholiques qui se situaient dans l’Eglise, et que l’on nommait les « traditionalistes ». Et les catholiques se proclamant hors Eglise, schismatiques, dont les membres de la fraternité saint Pie X, eux aussi attachés au rite ancien, que l’on désignait donc sous le terme d’ « intégristes »…
Désormais, c’est beaucoup plus compliqué… Certes, Benoît XVI, en libéralisant le rite ancien, ou préconciliaire, (la messe en latin) a contribué à brouiller les cartes. Mais ce sont surtout les comportements de ces catholiques-là qui ont changé. Certains vont se dire de l’Eglise catholique, donc fidèles au pape, mais refuser d’obéir aux évêques. D’autres se proclament hors de l’Eglise telle qu’elle est, tout en se reconnaissant proche de tel évêque, pourtant nommé par le pape. Et entre ces deux, tous les cas de figures sont possibles : participer de temps en temps à une célébration de la fraternité Saint Pie X, et en même temps pratiquer dans sa paroisse « classique », n’aller qu’à des messes en rite ancien tout en proclamant sa fidélité à Rome, et souvent, un peu de tout cela à la fois… Bref, il devient de plus en plus difficile de qualifier tous ceux qui suivent les messes de la fraternité saint Pie X d’ «intégristes ». Terme qui en plus sous-entend une forme de violence que, de fait, ils n’ont pas…
Preuve que, même lorsque l’on se dit attachés à « la tradition », on n’échappe pas à son époque. Car ces catholiques-là ne sont pas plus à l’abri que d’autres de comportements individualistes, typique de notre post modernité : chacun choisi ses propres modalités de pratiques et d’appartenance, revendiquant le droit de piocher ça et là, et surtout, sans vouloir se faire étiqueter dans un camp plus que dans l’autre, ni sans se mettre sous une hiérarchie plus qu’une autre… Intégristes ou traditionalistes? En tous les cas, postmodernes…
Isabelle de Gaulmyn
Intégristes ou traditionalistes? De plus en plus de lecteurs reprochent à La Croix la terminologie par laquelle nous classons les catholiques se réclamant de la fraternité saint Pie X, celle fondée par Mgr Lefebvre. C’est qu’autrefois, les choses étaient relativement claires: il y avait deux sortes de fidèles attachés au rite ancien (préconciliaire): les catholiques qui se situaient dans l’Eglise, et que l’on nommait les « traditionalistes ». Et les catholiques se proclamant hors Eglise, schismatiques, dont les membres de la fraternité saint Pie X, eux aussi attachés au rite ancien, que l’on désignait donc sous le terme d’ « intégristes »…
Désormais, c’est beaucoup plus compliqué… Certes, Benoît XVI, en libéralisant le rite ancien, ou préconciliaire, (la messe en latin) a contribué à brouiller les cartes. Mais ce sont surtout les comportements de ces catholiques-là qui ont changé. Certains vont se dire de l’Eglise catholique, donc fidèles au pape, mais refuser d’obéir aux évêques. D’autres se proclament hors de l’Eglise telle qu’elle est, tout en se reconnaissant proche de tel évêque, pourtant nommé par le pape. Et entre ces deux, tous les cas de figures sont possibles : participer de temps en temps à une célébration de la fraternité Saint Pie X, et en même temps pratiquer dans sa paroisse « classique », n’aller qu’à des messes en rite ancien tout en proclamant sa fidélité à Rome, et souvent, un peu de tout cela à la fois… Bref, il devient de plus en plus difficile de qualifier tous ceux qui suivent les messes de la fraternité saint Pie X d’ «intégristes ». Terme qui en plus sous-entend une forme de violence que, de fait, ils n’ont pas…
Preuve que, même lorsque l’on se dit attachés à « la tradition », on n’échappe pas à son époque. Car ces catholiques-là ne sont pas plus à l’abri que d’autres de comportements individualistes, typique de notre post modernité : chacun choisi ses propres modalités de pratiques et d’appartenance, revendiquant le droit de piocher ça et là, et surtout, sans vouloir se faire étiqueter dans un camp plus que dans l’autre, ni sans se mettre sous une hiérarchie plus qu’une autre… Intégristes ou traditionalistes? En tous les cas, postmodernes…
Isabelle de Gaulmyn