SOURCE - Céline Hoyeau - La Croix - 4 mars 2010
Dans un communiqué publiée jeudi 4 mars, le district de France des lefebvristes attaque violemment certains évêques accusés de «noyer le catholicisme dans une cohabitation avec les autres religions»
Le détail pourrait passer inaperçu, et pourtant sa virulence dit tout de la suite. Qui prend garde à l’adresse Web du communiqué publié jeudi 4 mars par la Fraternité Saint-Pie-X (FSPX) sur son site Internet (la Porte latine) lira en fin de ligne : « eveqfelons », lire « évêques félons ». Le texte correspondant à cette adresse a pour titre, guère plus respectueux : « Évêques : gardiens de la Foi ou protecteurs prosélytes des autres cultes ? »
Dans ce communiqué, l’abbé Régis de Cacqueray, supérieur du district de France de la FSPX, s’en est pris violemment à certains évêques français, les accusant de « noyer le catholicisme dans une cohabitation avec les autres religions » : ils semblent plus soucieux, selon lui, de « voler au secours de la burqa » ou de « fêter “un bon Ramadan” aux dignitaires de l’islam que de faire connaître et observer le Carême à leurs ouailles ».
En cause, le diplôme décerné par l’Institut catholique de Paris à plusieurs imams en janvier ; la participation de Mgr Hippolyte Simon (Clermont-Ferrand) ou Mgr Dominique Lebrun (Saint-Étienne) à la pose de la première pierre de la mosquée de leur ville ; ou encore l’invitation du rabbin Rivon Krygier à prononcer une conférence de Carême à Notre-Dame de Paris.
Opposer le pape et les évêques "gauchistes"
Des exemples « symptomatiques d’une série de scandales trop nombreux pour être tous cités », résume l’abbé, qui entend se faire le défenseur des fidèles, « ces nouveaux mendiants agonisants de la complaisance épiscopale qu’elle aura sacrifiés sur le chemin du “dialogue ”. L’abbé, qui manie l’art de la diatribe, accuse en somme les évêques de faillir à leur devoir de « surveillants » de l’Église, se contentant de constituer « un syndicat de défense des cultes ».
Pour acerbes qu’elles soient, ces critiques ne sont pas nouvelles dans le milieu lefebvriste, où l’on a coutume de chercher à opposer le pape et les évêques « gauchistes ». « Les conférences épiscopales ont été un moyen d’institutionnaliser la désobéissance », assénait l’abbé de Cacqueray lors d’une conférence à Paris, en février 2009.
Inédite par son caractère frontal et officiel, l’attaque d’aujourd’hui intervient alors que des discussions sont en cours entre le Vatican et les lefebvristes. Justement, entre autres, sur les points épineux de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux.
Céline Hoyeau
Dans un communiqué publiée jeudi 4 mars, le district de France des lefebvristes attaque violemment certains évêques accusés de «noyer le catholicisme dans une cohabitation avec les autres religions»
Le détail pourrait passer inaperçu, et pourtant sa virulence dit tout de la suite. Qui prend garde à l’adresse Web du communiqué publié jeudi 4 mars par la Fraternité Saint-Pie-X (FSPX) sur son site Internet (la Porte latine) lira en fin de ligne : « eveqfelons », lire « évêques félons ». Le texte correspondant à cette adresse a pour titre, guère plus respectueux : « Évêques : gardiens de la Foi ou protecteurs prosélytes des autres cultes ? »
Dans ce communiqué, l’abbé Régis de Cacqueray, supérieur du district de France de la FSPX, s’en est pris violemment à certains évêques français, les accusant de « noyer le catholicisme dans une cohabitation avec les autres religions » : ils semblent plus soucieux, selon lui, de « voler au secours de la burqa » ou de « fêter “un bon Ramadan” aux dignitaires de l’islam que de faire connaître et observer le Carême à leurs ouailles ».
En cause, le diplôme décerné par l’Institut catholique de Paris à plusieurs imams en janvier ; la participation de Mgr Hippolyte Simon (Clermont-Ferrand) ou Mgr Dominique Lebrun (Saint-Étienne) à la pose de la première pierre de la mosquée de leur ville ; ou encore l’invitation du rabbin Rivon Krygier à prononcer une conférence de Carême à Notre-Dame de Paris.
Opposer le pape et les évêques "gauchistes"
Des exemples « symptomatiques d’une série de scandales trop nombreux pour être tous cités », résume l’abbé, qui entend se faire le défenseur des fidèles, « ces nouveaux mendiants agonisants de la complaisance épiscopale qu’elle aura sacrifiés sur le chemin du “dialogue ”. L’abbé, qui manie l’art de la diatribe, accuse en somme les évêques de faillir à leur devoir de « surveillants » de l’Église, se contentant de constituer « un syndicat de défense des cultes ».
Pour acerbes qu’elles soient, ces critiques ne sont pas nouvelles dans le milieu lefebvriste, où l’on a coutume de chercher à opposer le pape et les évêques « gauchistes ». « Les conférences épiscopales ont été un moyen d’institutionnaliser la désobéissance », assénait l’abbé de Cacqueray lors d’une conférence à Paris, en février 2009.
Inédite par son caractère frontal et officiel, l’attaque d’aujourd’hui intervient alors que des discussions sont en cours entre le Vatican et les lefebvristes. Justement, entre autres, sur les points épineux de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux.
Céline Hoyeau