9 février 2009





Affaire Williamson : Retour sur une manipulation médiatique
9 février 2009 - france-catholique.fr
Il faut espérer qu’en dépit d’une nouvelle provocation de l’évêque Williamson, la crise médiatique, consciencieu­sement orchestrée par l’hebdomadaire Der Spiegel, va vers son déclin. Malheureusement, on est obligé de convenir qu’elle laissera des cicatrices et que l’intention de ses initiateurs, qui était de compromettre le Pape dans un scandale qui lui était radicalement étranger, prolongera longtemps ses effets amers. De quoi s’agissait-il en effet ? Der Spiegel l’avouait sans aucune précaution : persuader l’opinion internationale qu’ « un pape allemand fait du mal à l’Église ». Les protagonistes de cette manipulation savaient qu’ils jouaient sur l’inconscient coupable de la nation allemande. Ils savaient aussi qu’ils ranimeraient la très vieille blessure de la Réforme, en exploitant le ressentiment protestant dans sa violence : « Los von Rom ! » De ce point de vue, la réaction de la chancelière Angela Merkel, fille de pasteur luthérien, ne pouvait qu’être mal vécue par les catholiques de sa propre formation politique, qui ont exprimé leur mécontentement. Oui, décidément, on ne se lance pas dans pareille opération, sans savoir qu’elle sera désastreuse à tous égards.
Cette manipulation médiatique visait un déchaînement mimétique international à partir d’un des plus douloureux événements de l’Histoire, la Shoah qui, par son caractère unique, ne cesse d’interpeller la conscience humaine. Tenter d’associer le Pape à la négation du plan nazi d’extermination du peuple juif relève d’une rare perversité d’esprit. Car c’est, sciemment, détourner la mémoire de l’insupportable et de l’abominable pour une entreprise de sape, afin de mieux diffamer la papauté, en déchaînant la colère d’une opinion trompée.
La responsabilité de l’évêque Williamson dans cette infamie ne saurait être émoussée. C’est lui qui a donné aux manipulateurs le levier objectif qui leur a permis de nuire et de brouiller les évidences. Son insistance est gravissime, non seulement par son effet induit, mais par son contenu qui, j’ose le dire, porte atteinte à notre foi. Il ne faut pas oublier que la foi chrétienne se réfère à des événements historiques qui concernent la vie, la passion et la résurrection de Jésus-Christ. L’objectivité historique qui se rapporte à la véracité de ces événements est donc partie intégrante de notre adhésion intime au Christ. Se prêter à une falsification à propos d’un événement aussi central et déterminant que la Shoah, c’est jeter le discrédit sur l’enracinement historique inhérent au christianisme  : c’est donc, je le répète, pécher contre la foi. Par son négationnisme, l’évêque Williamson n’a pas seulement gravement porté atteinte à la vérité d’un événement en blessant cruellement nos contemporains juifs, il tend à détruire les fondements de toute crédibilité historique, et donc la crédibilité de la foi qu’il prétend professer.