Nicolas Senèze a raison de poser la question de la terminologie qui n’est jamais neutre. J’y suis particulièrement sensible, car j’ai pu constater combien on colle facilement une étiquette, souvent dans le but de discréditer un adversaire ou un contradicteur, ce qui permet de le classer une bonne fois pour toutes dans une case, et d’éviter des débats gênants.
Comment nier que le mot « intégriste » a une connotation totalement négative qui, aujourd’hui, rappelle immédiatement l’extrémisme musulman, même si ce terme appartient en effet à l’histoire interne de l’Eglise. Les membres de la Fraternité Saint-Pie-X (FSPX) ne se sont jamais reconnus dans ce qualificatif et il est intéressant de noter que Rome, dans sa tradition de respect des personnes, ne l’a jamais employé pour les désigner.
Comment entrer sereinement dans une nouvelle étape de réconciliation si l’on commence par employer un terme assassin qui disqualifie déjà a priori aux yeux de l’opinion ce mouvement dissident ? Vous avez envie, vous, de discuter avec des « intégristes » et de les réintégrer dans la pleine communion ecclésiale ?…
Si l’on veut vraiment qualifier les membres de la FSPX d’un terme, utilisons celui de « traditionalistes » qui est plus objectif, plus neutre et dans lequel ils se reconnaissent, me semble-t-il. Et, cher Nicolas, je ne pense pas que leur réserver ce terme signifie qu’eux seuls seraient fidèles à la Tradition. C’est au reste un symptôme regrettable de nos divisions internes qu’il faille définir tel ou tel par des qualificatifs, comme si le terme « catholique » ne suffisait pas !
Christophe Geffroy |