8 février 2009





Malgré l’injonction du Vatican, Mgr Williamson persiste
08/02/2009 - François-Xavier Maigre - la-croix.com
Les propos négationnistes de Mgr Williamson continuent de provoquer une vague d’indignation qui ne semble pas près de s’apaiser La tempête suscitée par Mgr Williamson n’a pas fini de souffler… Alors qu’une note de la Secrétairerie d’État du Saint-Siège l’avait sommé mercredi de retirer publiquement ses propos négationnistes, l’intéressé persiste et signe. Dans une interview publiée aujourd’hui dans l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, l’évêque de la Fraternité Saint-Pie-X estime qu’il lui faut étudier les « preuves » historiques avant de retirer ses déclarations niant l’existence des chambres à gaz.
Il prétend avoir « fait des recherches » qui l’ont « convaincu de l’exactitude » de ses affirmations et se dit « étonné » de l’ampleur de cette polémique, se présentant comme « l’instrument » avec lequel certains veulent « agir contre le pape ». « Le catholicisme de gauche n’a pas encore pardonné le fait que Ratzinger soit devenu pape », assène-t-il. En Allemagne, les réactions ne se sont pas fait attendre. Dans une interview parue dimanche 8 février dans le journal Bildam Sonntag, le président de la Conférence des évêques allemands, Robert Zollitsch, propose qu’il soit exclu : « Monsieur Williamson est irresponsable. Je ne vois aucune place pour lui au sein de l’Église catholique. »
Avant même ce nouveau retentissement, les réactions indignées n’avaient cessé de pleuvoir en fin de semaine. Notamment celle de Nicolas Sarkozy, à la télévision, jeudi : « Qu’il puisse se trouver au XXIe siècle quelqu’un qui ose contester les chambres à gaz, la Shoah, le martyre des juifs, c’est inadmissible. Quand, de surcroît, cet homme se prétend pasteur, c’est encore plus choquant. »
Mgr Bernard Fellay, prévoit d’ordonner des prêtres le 29 juin
Le même jour, le premier ministre belge, le chrétien-démocrate flamand Herman Van Rompuy, condamnait lui aussi les propos de l’évêque britannique, précisant que l’ambassadeur de Belgique près le Saint-Siège serait « chargé de porter cette position à la connaissance des autorités vaticanes ». Interrogé vendredi 6 février sur la RTBF, le cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles, a été jusqu’à présenter ses « excuses » au nom de l’Église. Samedi, c’est l’évêque autrichien d’Innsbruck, Manfred Scheuer, qui a exhorté le Vatican à analyser ses « erreurs » : « Sur des questions aussi importantes que la levée d’une excommunication, les conférences épiscopales concernées devraient être consultées. » Côté intégriste, la Fraternité Saint-Pie-X semble camper sur ses positions. Son supérieur général, Mgr Bernard Fellay, prévoit d’ordonner des prêtres le 29 juin, alors que la situation est, à ce jour, loin d’être clarifiée avec le Vatican… Désobéissance ou provocation ? Le supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pie-X, l’abbé Régis de Cacqueray-Valmenier, soutient qu’après la levée de l’excommunication, les quatre évêques sont « libres d’exercer leur ministère épiscopal » et donc d’ordonner.
Pour lui, « si Rome avait eu des oppositions à ces ordinations, cela aurait été dit explicitement à Mgr Fellay ». Par ailleurs, il s’irrite de l’« amalgame » Williamson : « La Fraternité Saint-Pie-X condamne fermement toute forme de haine des juifs, comme toute forme de haine des autres races, parce qu’elles s’opposent à la justice et à la charité. » Joint par La Croix, Mgr Fellay ne souhaitait pas commenter dimanche 8 février les derniers propos tenus par son confrère britannique…
François-Xavier MAIGRE