SOURCE - Ennemond - Fecit - 3 mai 2012
Mgr Lefebvre a lui-même reconnu avoir signé des textes conciliaires, impressionné par le désir du pape, disait-il, mais certainement pas parce qu'il s'accordait avec leur contenu. Au contraire, il s'est battu contre un certain nombre d’erreurs au cours du Concile et il a même publié un livre intitulé : « J'accuse le Concile ». Dans un entretien le 5 février 1978, il revenait sur le fait qu’il avait signé des textes qu'il réprouvait par ailleurs :
Mgr Lefebvre a lui-même reconnu avoir signé des textes conciliaires, impressionné par le désir du pape, disait-il, mais certainement pas parce qu'il s'accordait avec leur contenu. Au contraire, il s'est battu contre un certain nombre d’erreurs au cours du Concile et il a même publié un livre intitulé : « J'accuse le Concile ». Dans un entretien le 5 février 1978, il revenait sur le fait qu’il avait signé des textes qu'il réprouvait par ailleurs :
« En effet, il y a certainement une grande majorité des évêques qui ont accepté les actes du Concile et moi-même, j’en ai accepté une partie également. Mais il est bien certain que la plupart des évêques étaient tout de même très inquiets et s’ils ont accepté de signer les actes du Concile, pour la plupart, c’est qu’ils se sont aperçus que le pape estimait qu’il n’y avait pas de difficulté à signer ces actes et, donc personnellement, j’ai été aussi impressionné par le fait que le pape souhaitait que ces actes, tels qu’ils étaient donnés, soient signés. »
Mais, il faut être honnête et affirmer que dès le Concile, Mgr Lefebvre était très hostile au contenu. Au cardinal Ottaviani, il écrivait dès le 20 décembre 1966 :
« Alors que le Concile se préparait à être une nuée lumineuse dans le monde d'aujourd'hui si l'on avait utilisé les textes préconciliaires dans lesquels on trouvait une profession solennelle de doctrine sûre au regard des problèmes modernes, on peut et on doit malheureusement affirmer que, d'une manière à peu près générale, lorsque le Concile a innové, il a ébranlé la certitude de vérités enseignées par le Magistère authentique de l'Eglise comme appartenant définitivement au trésor de la Tradition. »
Et revenons même en arrière ! Dès le 6 juin 1965, alors que la Quatrième session du Concile n'est pas ouverte, Mgr Lefebvre fait déjà part de sa vive inquiétude :
« Il est impossible en effet de ne pas comparer ce que nous ont enseigné nos maîtres vénérés de la Grégorienne et du Séminaire français, ce qu’ont enseigné les Papes en ces dernières décades, avec ce que nous avons entendu et avec ce que nous lisons à l’occasion du Concile. Comment ne pas conclure qu’il s’agit d’un autre magistère que celui de l’Église. Les discours des papes clôturant les sessions, leurs interventions, ne font que corroborer cette affirmation ».
Veuillez me pardonner, mais laisser entendre aujourd’hui que Mgr Lefebvre était d’accord avec tout le Concile sous l’unique prétexte qu’il en aurait signé assez protocolairement les actes, ce n’est pas faire œuvre de vérité, c’est tortiller sur un détail sans intérêt.