SOURCE - La Charente Libre - 28 mai 2012
Où est passé l'Esprit-Saint qui cinquante jours après Pâques offre aux disciples du Christ son inspiration divine? Il a fait faux bond en cette Pentecôte. Hier matin, le pape Benoît XVI a été conspué place Saint-Pierre à Rome par plusieurs dizaines de personnes qui lui reprochaient de ne pas avoir cité dans ses prières, parmi une longue liste, le nom d'une jeune employée du Vatican disparue mystérieusement il y a près de trente ans sans que l'énigme n'ait jamais été résolue. Ce n'était là que cerise empoisonnée sur l'amer gâteau d'une semaine désastreuse pour le Vatican. Le majordome du pape a été arrêté. Il est soupçonné d'avoir livré à un journaliste italien des documents confidentiels et explosifs, relatifs aussi bien à la situation fiscale de l'Église qu'à des scandales sexuels dans la congrégation des Légionnaires du Christ.
Où est passé l'Esprit-Saint qui cinquante jours après Pâques offre aux disciples du Christ son inspiration divine? Il a fait faux bond en cette Pentecôte. Hier matin, le pape Benoît XVI a été conspué place Saint-Pierre à Rome par plusieurs dizaines de personnes qui lui reprochaient de ne pas avoir cité dans ses prières, parmi une longue liste, le nom d'une jeune employée du Vatican disparue mystérieusement il y a près de trente ans sans que l'énigme n'ait jamais été résolue. Ce n'était là que cerise empoisonnée sur l'amer gâteau d'une semaine désastreuse pour le Vatican. Le majordome du pape a été arrêté. Il est soupçonné d'avoir livré à un journaliste italien des documents confidentiels et explosifs, relatifs aussi bien à la situation fiscale de l'Église qu'à des scandales sexuels dans la congrégation des Légionnaires du Christ.
Que le Vatican, expression temporelle d'un pouvoir spirituel, soit le théâtre de jeux de pouvoir florentins et d'intrigues de palais, le premier paroissien venu peut l'imaginer. Mais que le Vatican, comme n'importe quel pouvoir civil, sombre dans la vulgarité des coups bas, fasse la chasse à ses «taupes», et c'est la désacralisation de l'Église qui est en marche. Or, y compris dans un État laïc comme le nôtre, y compris pour les non-croyants, la religion catholique, par sa durée - plus de vingt siècles -, par l'engagement de nombre de ses clercs, reste une référence potentielle. D'ailleurs, n'a-t-elle pas largement inspiré la morale républicaine? Qu'elle s'écroule ne serait une bonne nouvelle pour personne.
Il est à craindre pourtant que les casseroles qui agitent le Vatican ne soient qu'un révélateur, celui d'une hiérarchie gérontocratique engluée dans son dogme, coupée de la société contemporaine. La réintégration du courant schismatique porté par Mgr Lefèbvre, l'opposition acharnée au mariage homosexuel ou à l'avortement, telles sont les préoccupations majeures, ou à tout le moins les plus visibles, de Benoît XVI. Le souffle de Vatican II qui avait rajeuni l'Église dans la deuxième moitié du siècle précédent semble définitivement éteint. Pour preuve encore? Hier matin, deux pèlerinages se sont mis en route en France, l'un de Paris vers Chartres, l'autre de Chartres vers Orléans. Opposaient-ils des partisans de la messe en latin et les tenants de la théologie de la libération de Dom Helder Camara et de Mgr Oscar Romero? Non, ils réunissaient là des «tradis» et ici des «ultras», tous adeptes de la messe en latin et de la liturgie d'avant le concile.
Les premiers, conservateurs, sont bien rangés sous l'aile de l'Église, les seconds au sein de la Fraternité schismatique de Saint-Pie X. À cette aune, l'état des lieux est aussi sombre que les caves du Vatican.