SOURCE - Abbé Joseph Pfeiffer, fsspx - catholicapedia - 25 mai 2012
Disctrict d'Asie de la FSSPX - Traduction française de la transcription d’un sermon prononcé en anglais (le style parlé a été en partie conservé) [entre crochets : texte ajouté et(ou) approuvé par l’auteur]
Bien chers frères,
Ce dimanche 25 mai marque la fin de la grande Croisade du Rosaire. En cette Fête de la Pentecôte, nous sommes censés avoir réuni nos cent-trente millions de Rosaires, ou quel que soit le nombre de Rosaires que nous sommes supposés avoir récités à ce jour. Et au cours des deux dernières semaines, il y a eu des annonces – surtout depuis la fin avril – concernant le grand miracle devant avoir lieu aujourd’hui. Peut-être ce miracle s’accomplit-il en ce moment même, car ici aux Philippines, il est dix-huit heures, tandis qu’il est dix ou onze heures à Rome ; je veux parler du miracle de la régularisation de la Fraternité Saint-Pie X. On a dit que le Pape ferait sans doute une annonce d’ici aujourd’hui ; mais il y a quelques jours, Mgr Fellay a confié à l’un de nos trois autres évêques qu’il craignait que cela n’ait pas lieu en ce jour, à cause de la « fuite » des deux lettres…
Ce dimanche 25 mai marque la fin de la grande Croisade du Rosaire. En cette Fête de la Pentecôte, nous sommes censés avoir réuni nos cent-trente millions de Rosaires, ou quel que soit le nombre de Rosaires que nous sommes supposés avoir récités à ce jour. Et au cours des deux dernières semaines, il y a eu des annonces – surtout depuis la fin avril – concernant le grand miracle devant avoir lieu aujourd’hui. Peut-être ce miracle s’accomplit-il en ce moment même, car ici aux Philippines, il est dix-huit heures, tandis qu’il est dix ou onze heures à Rome ; je veux parler du miracle de la régularisation de la Fraternité Saint-Pie X. On a dit que le Pape ferait sans doute une annonce d’ici aujourd’hui ; mais il y a quelques jours, Mgr Fellay a confié à l’un de nos trois autres évêques qu’il craignait que cela n’ait pas lieu en ce jour, à cause de la « fuite » des deux lettres…
Le 7 avril, trois évêques de la Fraternité, 
Mgrs Williamson, de Galarreta et Tissier de Mallerais, ont écrit à Mgr Fellay 
pour lui dire en substance : Ne concluez pas d’accord avec la Rome 
moderniste. Ne couchez pas avec les modernistes. Restez fermes sur la position 
de Mgr Marcel Lefebvre. Rome ne s’est pas convertie, et elle n’est pas en 
train de le faire. Nous devons rester fermement fidèles à la vérité, comme 
nous l’avons fait au cours des quarante dernières années, et ne pas coucher 
avec les modernistes, car si nous y consentions, cela ferait de nous des 
modernistes. Nous ne les convertirons pas.
  
Et Mgr Fellay a répondu aux trois évêques : 
Vous m’inquiétez beaucoup, car vous vous exprimez comme des sédévacantistes, 
comme si vous n’aviez pas confiance dans le Saint-Père. J’aurais à vous 
faire part de bien des choses, mais on m’a dit que vous ne sembliez pas être 
d’accord avec moi. En conclusion, vous avez créé une dialectique [autrement 
dit, un conflit] entre la vérité et la foi d’une part, l’autorité de 
l’autre, ce qui est contraire à l’esprit du sacerdoce.
  
Voilà ce que Mgr Fellay a écrit aux trois 
autres évêques de la Fraternité dans sa lettre du 14 avril 2012, jour du 
centième anniversaire du naufrage du Titanic ; et cette coïncidence de 
dates est peut-être très symbolique, car la FSSPX est actuellement en danger 
de faire naufrage.
  
Nous sommes dans les moments les plus périlleux 
depuis la fondation de la Fraternité, et l’on nous présente cela comme un 
miracle. Vous avez été préparés à ce jour par des tas de miracles. Mais si 
on lit l’Évangile, on y voit que Notre Seigneur a dit en Matthieu (chapitre 
24) : « … et ils feront de grands prodiges et des choses 
extraordinaires, jusqu’à séduire, s’il se pouvait, les élus mêmes. »
  
Le premier miracle a été annoncé en 2007. C’était 
celui du Summorum Pontificum, qui résultait de la première Croisade du 
Rosaire.
  
Qu’était donc ce miracle ? Nous avions 
prié le Rosaire avant tout pour que le Pape consacre la Russie au Cœur Immaculé 
de Marie, satisfaisant de la sorte à la demande exprimée par celle-ci à 
Fatima. Or, au lieu de cela, le Pape a publié le Summorum Pontificum, 
dans lequel il écrivait que la Messe en latin n’avait jamais été abolie. À 
Menzingen, Mgr Fellay nous a dit alors que c’était là un grand miracle, 
obtenu par nos Rosaires, et que nous devions avoir confiance dans le miracle des 
Rosaires.
  
Mais ce n’était pas un miracle.
  
Que dit ce Summorum Pontificum ? Il 
dit que la Messe en latin n’a jamais été abolie et que, par conséquent, 
moi, le Pape Benoît XVI, j’accorde la permission générale de la célébrer, 
permission qui entrera en vigueur le 14 septembre 2007. En d’autres termes, la 
Messe n’a jamais été abolie, ce qui signifie que vous n’avez besoin 
d’aucune permission pour la dire ; cependant, cette permission (dont vous 
n’avez donc pas besoin), je vous l’accorde en vertu de ma gracieuse charité 
pontificale, et j’entends qu’elle entre en vigueur le 14 septembre.
  
Autrement dit, j’ai menti en écrivant que la 
Messe en latin n’avait jamais été abolie.
  
Et ce n’est pas tout: il soumet à une 
condition cette permission générale de célébrer la Messe tridentine en 
latin.
  
Il nous faut accepter la nouvelle messe comme 
rite ordinaire de l’Église et l’ancienne Messe, la vraie Messe, comme rite 
extraordinaire, c’est-à-dire comme n’étant tolérée que dans des 
circonstances particulières. Et cela, c’est une abomination.
  
La Très Sainte Vierge Marie n’approuve pas la 
nouvelle messe. Elle ne l’accepte pas comme rite ordinaire, et elle 
n’accepte pas de voir dans le vrai sacrifice de la Messe de son Fils quelque 
chose de seulement extraordinaire. Elle n’admet pas que la Messe soit 
uniquement le fruit de la gracieuse permission du Pape Benoît XVI.
  
La Messe, c’est le centre de notre culte 
catholique, et elle existe depuis deux mille ans. Elle ne dépend pas de Benoît 
XVI. Elle n’est pas le résultat d’un miracle. Pourtant, on l’a saluée 
comme telle : Marie aurait entendu nos prières, paraît-il.
  
Puis est venu le deuxième miracle : la levée 
des excommunications, annoncée le 23 janvier 2009. Les quatre évêques ont 
donc vu leur excommunication levée. Et Mgr Fellay a demandé que nous chantions 
le Te Deum. Dans le monde entier, beaucoup de prêtres s’y sont refusés ; 
on nous avait pourtant demandé de chanter le Te Deum en action de grâces 
pour la levée de l’excommunication des quatre évêques.
  
Maintenant, si vous considérez l’événement 
de 1988, vous vous souviendrez qu’il y avait alors six évêques concernés : 
Mgr de Castro Mayer, Mgr Marcel Lefebvre et les quatre évêques actuels ; 
car ils avaient été excommuniés tous les six. Or, la levée  
d’excommunication ne concerne que quatre d’entre eux, ce qui signifie 
qu’aux yeux de Rome – la Rome néoModerniste – Mgr de Castro Mayer et Mgr 
Marcel Lefebvre restent excommuniés.
  
Ils sont maintenant au paradis ; cependant, 
selon le Pape, ils demeurent excommuniés. Et pour quel motif ? Pour avoir 
célébré la Messe tridentine en latin, qui n’a jamais été abolie. Si le 
Pape a vraiment voulu faire comprendre en 2007 que cette Messe n’avait jamais 
été abolie, cela signifie que tous ceux qui ont été punis parce qu’on la 
croyait alors abolie ont reçu là un châtiment injuste ; et que quatre évêques, 
ou plutôt six évêques ont été punis parce qu’ils célébraient la Messe 
tridentine en latin et parce que des évêques avaient été consacrés afin que 
des prêtres puissent être ordonnés pour continuer à célébrer la Messe tout 
en préservant la Foi catholique, de même que l’Église. Cela, c’est une 
autre abomination : six évêques ont été excommuniés (soi-disant), et 
quatre seulement bénéficient d’une levée de leur excommunication, tandis 
que les deux autres restent excommuniés.
  
Et puis, il y a un autre problème. On ne peut, 
en effet, bénéficier d’une levée d’excommunication que si l’on a été 
effectivement excommunié. Comme nous l’avons dit il y a quelques semaines à 
Bohol, dans le sermon de Cebu, on ne peut ressusciter d’entre les morts que si 
l’on était mort. Si l’on n’était pas mort, on ne peut ressusciter. De même, 
si l’on n’a pas été excommunié, on ne peut bénéficier d’une levée 
d’excommunication.
Mgr de Castro Mayer, Mgr Lefebvre et les quatre évêques qu’ils ont consacrés n’ayant jamais été excommuniés, leur « excommunication » ne peut être levée. Et ça, ce n’est pas un miracle. C’est un tour de passe-passe, une tromperie destinée à ramollir les cœurs et à affaiblir la volonté des catholiques qui défendent leur Foi.
Mgr de Castro Mayer, Mgr Lefebvre et les quatre évêques qu’ils ont consacrés n’ayant jamais été excommuniés, leur « excommunication » ne peut être levée. Et ça, ce n’est pas un miracle. C’est un tour de passe-passe, une tromperie destinée à ramollir les cœurs et à affaiblir la volonté des catholiques qui défendent leur Foi.
Les discussions doctrinales, à présent : 
nous allons conclure un accord. Pourtant, après les discussions doctrinales, on 
nous avait dit : Rome n’a pas changé de position, Rome croit encore au 
modernisme, Rome rejette toujours la Foi, alors que la Fraternité défend 
toujours la Foi. Donc, rien n’a changé. C’est ce qu’avait dit Mgr Fellay.
  
Et voici que les choses ont changé depuis : nous 
allons maintenant devoir conclure un accord, nous allons maintenant être 
reconnus et régularisés, nous allons maintenant recevoir une prélature 
personnelle. Mais tous les documents sont secrets, toutes les communications 
sont secrètes, tout se passe dans le secret.
  
On n’observe pas le secret sur la vérité. On 
ne garde pas secret quelque chose de bien, on garde secret un mensonge, on garde 
secret quelque chose de mal, on garde secrète une tromperie. Ce qui explique le 
secret de ces dernières années, c’est que si Mgr Fellay, les abbés Pfluger 
et Nély et les autres supérieurs de la Fraternité Saint-Pie X nous avaient 
dit la vérité avec audace il y a un ou deux ans, tout le monde se serait révolté. 
Au lieu de cela, on nous a dit : « Ayez confiance, vous ne 
connaissez pas tous les détails. Vous n’êtes que des moutons idiots, 
stupides, imbéciles, abrutis. Et tout ce que vous avez à faire, ce n’est pas 
penser, c’est payer, prier et obéir. Vous ne connaissez même pas votre Foi. 
Vous devez faire confiance à votre saint supérieur. Vous n’avez pas besoin 
de savoir ce qu’il fait de votre Foi. »
  
Il y a des communications secrètes. Sur quoi 
portent-elles ? Sur la Foi. Et ainsi que l’a dit Jésus-Christ, la Foi a 
pour vocation d’être placée non pas sous le boisseau, mais sur le 
chandelier. La Foi est censée être confessée et professée publiquement, 
jusqu’à la mort du croyant.
  
Il y a deux semaines encore, ils avaient évité 
l’hérésie, ils avaient évité les déclarations hérétiques. À présent, 
l’accord est pratiquement conclu. La trahison est pratiquement consommée. Et 
ils pensent que nous ne pouvons plus rien y faire. Et le poing d’acier de 
Menzingen est prêt à s’abattre sur nos têtes. En Amérique du Sud, l’abbé 
Cardozo, un prêtre argentin, je crois, a prêché contre l’accord en question 
il y a un mois et demi ; à présent, il ne peut plus dire la Messe dans 
une chapelle de la Fraternité, il vit en exil, dans un monastère. Préparons-nous 
à voir le poing d’acier frapper à nouveau. Ceux d’entre nous qui refusent 
de plier le genou, on leur a dit de garder le silence. Nous ne savons rien de 
l’accord, ni des circonstances qui l’entourent, ni des détails de l’opération. 
Et pourquoi n’en savons-nous rien ? Je vais vous le dire.
  
Lorsque Mgr Fellay s’est rendu en Autriche, il 
a parlé à un prêtre de l’accord, de la prélature personnelle. Ce prêtre a 
répété aux fidèles ce qu’il avait entendu, et il l’a mis sur 
l’Internet. Rappelez-vous qu’il ne s’agit que de rumeurs. Mais jusqu’à 
présent, toutes les rumeurs se sont avérées fondées, parce que Menzingen ne 
nous dit rien. Et quand une rumeur sort, Menzingen la confirme.
  
Voici donc la dernière en date. Qu’en est-il 
de l’accord, de la prélature personnelle ?
  
Premièrement : Le Pape décidera qui sera 
évêque de la FSSPX, qui remplacera ceux qui s’en iront ou ne voudront pas se 
conformer à l’accord. Ces évêques seront libres de partir, et on les 
remplacera. Qui sont-ils ? Mgrs Williamson, de Galarreta et Tissier de 
Mallerais. Ils sont libres de partir et seront remplacés.
  
Qui décide ? Actuellement, c’est le Pape 
Benoît XVI, Josef Ratzinger, devenu cardinal en 1981. Depuis lors, il a voué 
sa carrière de cardinal à la destruction de la Tradition catholique. Il est 
l’un de ceux qui ont échafaudé en 1987 un accord à l’intention d’une 
camarilla appelée Mater Dei ; elle était composée de neuf séminaristes 
ayant quitté Mgr Lefebvre afin de former à Rome un petit groupe qui devait 
tomber à l’eau pour avoir été victime d’une tromperie.
  
Le cardinal Ratzinger est celui qui a persuadé 
à Dom Gérard, moine bénédictin se trouvant être l’ami le plus proche de 
Mgr Lefebvre, de trahir celui-ci en 1988 en désapprouvant les consécrations. 
Il lui dit en substance : Dom Gérard, vous voulez que je visite votre 
monastère ? Je vous ferai abbé, mais vous devez venir à Rome pour y concélébrer 
la nouvelle messe avec le Pape. Et je vous surveillerai pour m’assurer que 
vous concélébrez réellement.
  
Dom Gérard accepta, parce qu’il voulait 
devenir abbé. Il est mort il y a trois ans, coiffé de sa mitre d’abbé. Quel 
prix a-t-il dû la payer ? Combien lui a-t-elle coûté ?… Et qui 
l’avait poussé à la trahison ? Le cardinal Josef Ratzinger.
  
En 1989 ou 1990, Mgr Wach est allé à Rome. Il 
voulait créer un institut traditionnel qui s’appellerait l’Institut du 
Christ-Roi. Josef Ratzinger lui dit : vous pourrez créer votre institut 
après avoir concélébré une nouvelle messe avec moi. Il faut que je vous voie 
la concélébrer. Ensuite, je signerai en votre faveur, je ferai approuver votre 
projet.
  
La même année, Mgr Zanic est venu à Rome de 
Yougoslavie. Il s’est rendu auprès du cardinal Ratzinger et lui a dit : 
Éminence, vous êtes à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la 
Foi, et je suis l’évêque de Medjugorje, en Yougoslavie. À Medjugorje, il y 
a des menteurs. À Medjugorje, il y a des ennemis de Dieu. À Medjugorje, le prêtre 
couche avec des religieuses. À Medjugorje, il y a un faux miracle. Les gens 
accourent cependant de toutes les parties du monde ; or, j’ai condamné 
cela, mais ils ne veulent pas m’écouter. Pourriez-vous, s’il vous plaît, 
proclamer publiquement la condamnation de Medjugorje par Rome ?
  
Savez-vous ce que le cardinal Josef Ratzinger lui 
répondit ? « Zanic, occupez-vous de ça. Medjugorje a ici trop 
d’amis, et je ne le condamnerai donc pas, bien que je sois d’accord avec 
vous ». Il faut insister sur le nom de ce prélat : le cardinal Josef 
Ratzinger…
  
En 2000, publication mensongère du troisième 
Secret de Fatima : le cardinal Bertone fait l’annonce et ment au monde 
entier. Il dit : « Nous publions le troisième Secret », qu’il 
sait être un faux. Et qui est assis à côté de lui ? Qui est aux 
commandes ? Nul autre que le cardinal Josef Ratzinger, chef de la Congrégation 
pour la Doctrine de la Foi. Il a laissé Bertone faire le sale travail, mais 
c’est lui qui se tenait derrière, c’est lui qui était assis là pendant 
que Bertone débitait son mensonge.
  
Qui, au sein de l’Église catholique, est le 
plus responsable de l’enterrement du troisième Secret de Fatima ? On 
l’appelait le cardinal Josef Ratzinger. Il est devenu depuis le Pape Benoît 
XVI. Et c’est lui qui va choisir nos nouveaux évêques…
  
Deuxièmement : Aucune nouvelle structure ne 
pourra être construite sans l’approbation des évêques diocésains. 
Croyez-vous que Mgr Carpallia [qui vient de démissionner, le 17 mai 2012] 
donnera sa bénédiction à la nouvelle église que nous allons construire au 
pied de la colline ? Croyez-vous que le nouvel évêque [remplaçant de 
Carpallia] lui donnera sa bénédiction ?
  
Aucune nouvelle structure, par conséquent, sans 
la permission des ordinaires. Cela signifie l’arrêt de toute expansion pour 
la Tradition.
  
Troisièmement : Les choses s’arrangent, 
soyez patients… Toute construction de moins de trois ans devra être fermée, 
mais toute construction de plus de trois ans pourra demeurer. J’ai été prêtre 
à Denver, dans le Colorado, où nous avons construit une grande église appelée 
Saint-Isidore. Elle a été achevée en 2001. C’était il y a plus de trois 
ans, et elle pourra donc être sauvée. Mais elle n’est devenue prieuré 
qu’il y a trois ans, et le bâtiment du prieuré – qui se trouve sur un 
autre terrain – a été donné à la Fraternité il y a un an et demi. Les prêtres 
du prieuré de Denver devront-ils le quitter ? Et qu’en sera-t-il de 
Davao ? Qu’en sera-t-il de GenSan ? [General Santos City] Qu’en 
sera-t-il de Mendaue, de Leyte, de Laoag et de Cebu ?…
  
Parle-t-on vraiment ici de manière canonique ? 
La Fraternité Saint-Pie X ne possède aucun bien immobilier dans ces régions, 
sauf celui qui se trouve au pied de la colline, mais qui lui appartient depuis 
moins de trois ans et où il n’y a pas de chapelle. Nous ne sommes propriétaires 
qu’à Manille, à Iloilo et à Bacalod, où la Fraternité n’est peut-être 
pas canoniquement présente. Il nous faudra donc, désormais, demander la 
permission de continuer à dire la Messe à GenSan et visiter les fidèles isolés 
de Zamboanga.
  
Et à présent, il va nous falloir demander : 
s’il vous plaît, puis-je apporter Jésus-Christ aux âmes dans le besoin ? 
S’il vous plaît, donnez-moi la permission… Désolé, mais l’évêque va 
vous dit d’aller au diable. Je suis navré… ou ravi que l’évêque m’ait 
permis d’être un prêtre catholique. Vous allez même devoir vous réjouir 
que l’évêque vous ait permis d’être des catholiques tout court.
  
Comme nous l’avons signalé il y a quelques 
mois, quand on se marie, on va voir le prêtre, on s’agenouille devant 
l’autel, et là, on dit « oui ». Et l’on se retrouve marié 
jusqu’à ce que la mort vous sépare de votre conjoint. On ne revient pas 
devant le prêtre sept ans après pour lui demander « Monsieur l’abbé, 
est-ce que je peux encore me marier ? » C’est fait, c’est terminé, 
tant pis pour vous. Vous serez malheureux jusqu’à votre mort, vous ne pouvez 
rien y changer.
  
De même, quand on est baptisé, on est 
catholique. Aucun Pape, aucun évêque, aucun prêtre ne peut vous retirer votre 
Foi catholique. Aucun roi et aucun magistrat n’est habilité non plus à vous 
la retirer. Or, voici qu’à présent, il nous faut demander la permission d’être 
catholique…
  
Le 13 juin 1988, Mgr Lefebvre a adressé une 
allocution aux quatre évêques qu’il venait de consacrer. L’un d’eux était 
Mgr Bernard Fellay. À la fin de son allocution, qui a été enregistrée, il a 
dit que les martyrs avaient toujours  dû choisir entre la Foi et 
l’autorité et qu’il avaient régulièrement donné la préférence à la 
Foi sur l’autorité. C’était en 1988. Et voici qu’en 2012, Mgr Fellay dit 
aux trois autres évêques : « Vous avez créé une dialectique 
entre la Foi d’un côté et l’autorité de l’autre, ce qui est contraire 
à l’esprit du sacerdoce. » En d’autres termes, l’autorité ne 
peut jamais être opposée à la Foi. Et s’il semble y avoir conflit entre 
l’une et l’autre, vous devez obéir à l’autorité. Or, ces propos sont 
radicalement opposés à ceux que Mgr Lefebvre a tenus aux quatre évêques 
qu’il avait consacrés. Mgr Fellay aurait-il oublié ce que l’archevêque 
lui a dit il y a vingt-quatre ans ?
  
Les erreurs, à présent. L’avertissement avait 
été donné par de nombreux prêtres et par les trois autres évêques : « Monseigneur, 
ne frayez pas avec les modernistes, car lorsqu’on couche avec un chien, on 
attrape des puces. Si nous concluons un accord avec Rome, nous entrerons dans le 
mystère romain et nous deviendrons des modernistes. Et les modernistes ne se 
feront pas catholiques pour autant »...
  
Or, la promiscuité en question est désormais 
consommée. Le 11 mai 2012, CNS (Catholic News Service) était en visite 
à Menzingen (Suisse). De nombreux prêtres ont essayé d’appeler Menzingen au 
téléphone, mais sans que personne décroche. Les prêtres du Mexique, qui sont 
entièrement opposés à cet accord stupide, ont tenté de joindre Menzingen au 
téléphone, mais sans succès : Menzingen ne répond pas. En revanche, 
Menzingen a reçu Catholic News Service, qui est un organe de presse 
conciliaire et aux représentants duquel Mgr Fellay a beaucoup de temps à 
consacrer. Les caméras vidéo et les projecteurs qui s’allumèrent alors sont 
ceux d’un des moyens de communication les plus empreints d’hérésie libérale 
qui soient aux États-Unis.
  
CNS a donc posé à Mgr Fellay diverses questions : 
Que pensez-vous de l’opposition entre la FSSPX et Rome ? Y a-t-il un 
combat entre la FSSPX et Rome ?
  
Ce à quoi Mgr Fellay a répondu : Non, il 
n’y a pas de combat entre la FSSPX et Rome. Ce n’est pas la manière dont 
nous voyons les choses ; nous estimons plutôt qu’il y a certains 
personnages nocifs à des postes d’autorité.
Et le Concile ? Vous autres de la FSSPX êtes toujours opposés au Concile Vatican II ? Qu’en est-il du Concile ?
Et le Concile ? Vous autres de la FSSPX êtes toujours opposés au Concile Vatican II ? Qu’en est-il du Concile ?
Et Mgr Fellay de répondre : « Les 
discussions doctrinales nous ont appris que ce que nous avions condamné 
auparavant comme une erreur du Concile était en réalité une erreur 
d’interprétation commune du Concile. »
  
Arrêtons-nous à cette réponse. Donc, il n’y a 
rien de mal dans le Concile. Le seul problème, ce sont la mauvaise interprétation 
du Concile et les abus commis en son nom. Or, ce n’est rien d’autre que la 
position défendue par l’église Conciliaire depuis les cinquante dernières 
années.
  
En 1965, Mgr Marcel Lefebvre a écrit un ouvrage 
intitulé « J’accuse le Concile », et non pas « J’accuse 
ceux qui ont mal interprété le Concile », ni « J’accuse la 
mauvaise compréhension du Concile »…
  
« J’accuse le Concile ».
  
Le Concile enseigne des erreurs. Le Concile 
enseigne l’hérésie, en particulier l’erreur de la liberté religieuse et 
de l’œcuménisme. Mais Mgr Fellay a appris, grâce aux discussions 
doctrinales, que ce que nous enseignons depuis quarante ans est inexact. Il est 
déjà converti. Il dit qu’il va convertir les modernistes, mais il parle déjà 
leur langage.
  
Et lorsque le reporter de CNS lui demande 
« Quid de la liberté religieuse ? Nous savons que vous 
autres, les types de la FSSPX, vous n’aimez pas la liberté religieuse ». 
Alors, Mgr Fellay parle de la liberté religieuse et du Concile.
  
Et il dit ceci : la liberté religieuse, 
telle qu’elle est définie dans le Concile, est une liberté très, très 
limitée. Elle est très limitée.
  
Si vous allez à Mang Inasal [un restaurant 
McDonald’s des Philippines spécialisé dans les garnitures de riz], on vous 
sert du riz en quantité illimitée. Si vous allez dans un restaurant ordinaire, 
on vous sert du riz en quantité limitée. Et Mgr Fellay dit que la liberté 
dont parle le Concile est très limitée…
  
Or, la liberté religieuse dont parle le Concile 
Vatican II n’est nullement limitée, elle est hérétique, elle est mauvaise, 
elle est opposée à deux mille ans d’enseignement de l’Église. Depuis 
cinquante ans, elle entraîne les âmes à la damnation. Et cette idée fausse 
selon laquelle tout le monde a le droit de croire ce qui est faux a eu pour 
effet, entre autres, d’éloigner de l’Église des millions d’âmes.
  
Dernièrement, j’ai pris trois pasteurs 
protestants en auto-stop. Sur le moment, je n’avais pas remarqué que c’étaient 
des pasteurs. J’ai seulement vu trois types sur le bord de la route, à Bohol, 
où je venais de déposer l’abbé Tim, et je les ai pris en stop. Ils 
voulaient se rendre en ville, où j’ai entrepris de les conduire. J’ai alors 
appris que c’étaient des pasteurs protestants. Ils étaient basés à Hong 
Kong, et ils étaient ravis des relations œcuméniques existant avec l’Église 
catholique à Hong Kong.
  
L’œcuménisme et la fausse liberté religieuse 
se portent à merveille. Et Mgr Fellay dit que celle-ci est limitée, alors 
qu’auparavant, il la disait hérétique ! « Limité » 
veut dire qu’on n’a guère à manger. « Hérétique » est 
synonyme d’empoisonné. Le voilà donc qui prêche publiquement l’erreur, ce 
que le monde entier peut constater, car on trouve cela, accessible à tous, sur Google 
et YouTube. Chacun peut y lire l’interview du Supérieur Général de 
la Fraternité Saint-Pie X par Catholic News Service.
  
Puis on lui demande : « Pensez-vous que 
le Concile Vatican II fait réellement partie de la grande Tradition de l’Église ? » 
Et il répond : « Je l’espère ». Un évêque de l’Église 
dit à ce propos : « Je l’espère »…
  
On sait pourtant fort bien que ce concile est 
totalement différent de tous les autres conciles, ce qu’admettent même ceux 
qui l’ont fait et qui le promeuvent. Il ne s’insère nullement dans la 
grande Tradition de l’Église. Ce concile-là est « autre ». Ce 
concile-là enseigne autre chose que ce qui était enseigné auparavant.
  
Et Mgr Fellay dit que Rome change, que Rome est en 
train de se convertir. Le Pape Benoît XVI est-il vraiment en train de se 
convertir ? Si c’est le cas, pourquoi a-t-il pris part à un culte mahométan 
à la Mecque il y a quelques mois, où on l’a vu prier et s’incliner à la 
manière mahométane ? Jean-Paul II n’avait jamais fait ça. Pourquoi le 
Pape Benoît XVI dit-il aux mahométans que leur religion a autant à nous 
offrir, à nous autres catholiques, que notre propre religion ? Pourquoi 
dit-il aux Juifs qu’ils n’ont pas besoin de devenir des fidèles de Jésus-Christ 
pour aller au ciel ? Il enseigne la même hérésie et le même modernisme 
qu’il a toujours enseignés, mais c’est un expert en subtilités de langage. 
Il sait sur quels leviers appuyer. Il connaît les mots à dire pour tromper les 
catholiques de tradition, par exemple des mots tels que « jamais abolie » 
en parlant de la Messe. Et voilà Mgr Fellay qui nous dit que nous n’avons 
rien à modifier, que nous n’avons rien à céder, que nous allons pouvoir 
rentrer au bercail sans le moindre changement… à ceci près que de son côté, 
Rome dit : Vous devez accepter Vatican II.
  
Nous avons à présent le préambule doctrinal. 
Les évêques ont enfin mis la main, il y a quelques jours, sur ce document 
secret. Ambiguïté, stupidité…
  
Je voudrais illustrer mon propos d’un exemple 
que nous avons donné à Bohol il y a quelques semaines. C’était avant l’Ascension ; 
le cierge pascal était donc encore près de l’autel, et à propos de sa lumière, 
nous en sommes venus à exposer la « parabole » suivante : 
supposons que j’aime les ampoules électriques alors que vous les détestez. 
Vous les détestez, mais moi, je les aime. Nous n’allons donc pas nous 
entendre, car nous n’avons pas la même opinion des ampoules électriques. 
Mais voici que nous décidons d’être amis malgré tout. J’écris donc un 
document où je déclare que nous aimons les ampoules électriques. Et vous, 
vous dites : « Non, parce que moi, je les déteste ». Vous écrivez 
donc un document où vous déclarez que nous détestons les ampoules électriques. 
Et moi, je dis : « Non, parce que moi, je les aime ».
  
Nous avons décidément un problème sur les 
bras…
  
Vient alors un sage qui nous dit : « Je 
me propose de faire de vous une paire d’amis. Vous allez conclure un autre 
accord qui dira ceci : “Vous et moi sommes chacun près d’une ampoule 
électrique. Je reconnais être près d’une ampoule électrique. Vous 
reconnaissez être près d’une ampoule électrique. Soyons donc amis” ». Est-ce 
que quelque chose a changé ? Est-ce que vous aimez maintenant les ampoules 
électriques ? Non, vous les détestez toujours. Est-ce que je déteste 
maintenant les ampoules électriques ? Non, je les aime toujours. Mais nous 
avons au moins conclu un accord.
  
Nous avons conclu un préambule doctrinal qui ne 
vaut pas un pet de lapin. Et ce pet de lapin dit que chacun de nous est près 
d’une ampoule électrique. Nous allons donc maintenant conclure un préambule 
doctrinal avec Rome.
  
Rome croit dans le Modernisme. Rome déteste la 
Foi catholique. Rome réalise la prophétie que Marie a faite à Fatima en 
disant : « Rome perdra la Foi… » Et si nous nous 
unissons à Rome, nous perdrons, nous aussi, la Foi.
  
Marie en sait davantage sur Rome que Menzingen. Et 
la bienheureuse Vierge Marie, notre Sainte Mère, a dit à Quito (Équateur) il 
y a quatre cents ans, qu’à la fin du vingtième siècle, les prêtres 
perdraient la boussole, qu’ils perdraient la boussole divine, que l’Église 
s’en prendrait aux sept sacrements, qu’elle les violerait et détruirait 
tous, que les prêtres ne sauraient pas ce que cela veut dire d’être prêtre 
de Dieu et qu’il y aurait une grand apostasie. Voilà ce que la bienheureuse 
Vierge Marie a dit il y a quatre cents ans. Elle en savait plus, dès cette époque, 
que Menzingen n’en sait aujourd’hui, car elle a la Connaissance. En 1846, 
elle a dit encore qu’au vingtième siècle, « Rome perdra la Foi et 
deviendra le siège de l’Antéchrist ». Marie est plus compétente 
que Menzingen.
  
Selon Menzingen, les choses vont mieux à présent. 
Alors que selon la bienheureuse Vierge Marie, les choses ne pourront aller mieux 
tant que la Russie n’aura pas été consacrée à son Cœur immaculé. La 
Russie n’a pas été consacrée, et c’est pourquoi les choses ne vont pas 
mieux. Et si Mgr Fellay et son équipe croient que les choses vont mieux, 
c’est qu’ils ne pensent pas comme notre Sainte Mère. Nous nous en tiendrons 
donc à ce qu’a dit notre Sainte Mère. Après avoir déclaré cela à Quito, 
en Équateur, elle l’a répété dans le monde entier : elle a dit la même 
chose à La Salette, puis à Fatima, puis encore à Akita, au Japon, plus récemment 
encore, en 1973. Et voici ce qu’elle a dit en substance : lorsque le démon 
aura étendu ses conquêtes au maximum, lorsque nous traverserons les heures les 
plus sombres, lorsqu’il semblera que le royaume de l’enfer est sur le point 
de l’emporter et que le royaume des cieux va s’effondrer entièrement, 
c’est alors que viendra Mon heure, l’heure de Marie. Ce sera l’heure où 
Je montrerai Mon pouvoir de la plus magnifique manière et que J’écraserai la 
tête du serpent.
  
Que croyons-nous, fidèles de Marie ? Nous 
autres croyons que les choses vont continuer d‘empirer jusqu’à ce qu’Elle 
intervienne. À mesure que le monde sombre, notre cœur se dédouble : 
d’une part, nous sommes dans l’affliction, à cause du nombre d’âmes qui 
vont se perdre ; de l’autre, nous sommes emplis d’une immense confiance 
et d’une grande joie, parce que le fait que les choses empirent est un signe 
que la victoire de Marie approche. La tentation de l’adultère est une méthode 
classique, et c’est elle que Rome applique actuellement auprès de Menzingen : 
« Venez à Rome, mêlez-vous aux modernistes, vous pourrez exercer sur 
eux une influence salutaire, vous les saints prêtres, les merveilleux prêtres 
de la FSSPX. Vous allez nous rejoindre, et votre aura enveloppera les 
modernistes. Vous allez faire votre entrée, et [inintelligible] aussi saint : 
je crois que je vais cesser d’être moderniste, car je me sens un peu 
coupable de l’être.»
  
Mais ça ne va pas marcher ainsi.
  
Comme je m’entretenais avec un prêtre qui avait 
été mon condisciple au Mexique – un homme très aimable, au cœur sensible 
et à la parole douce –, il me dit : « Menzingen essaye-t-il 
d’ôter la vérité de la bouche des prophètes ? Un prophète est censé 
dire la vérité, et comment pouvons-nous être des prophètes si l’on nous 
retire la vérité de la bouche ? »
  
L’abbé Iscara, professeur au séminaire 
Saint-Thomas-d’Aquin de la FSSPX, nous a présenté début mai un document sur 
« L’Économie du Silence », c’est-à-dire la méthode par 
laquelle saint Basile condamnait l’erreur des ariens en se montrant particulièrement 
aimable avec eux, en pratiquant la politique des embrassades avec les hérétiques 
pour que ces derniers s’amendent. Saint Basile n’employait pas un langage 
offensant. Il n’usait pas de la claire terminologie catholique, parce que cela 
aurait offensé les ariens ; il cherchait ainsi à trouver une manière de 
dire la vérité qui ne les offense pas. Que l’on imagine ce qu’en aurait 
dit le prophète Jérémie…
  
Jésus-Christ a-t-il employé cette méthode ? 
Notre Seigneur Jésus-Christ traitait en face les pharisiens de « race 
de vipères » ! Lorsqu’Il s’est trouvé devant Caïphe, le matin 
du Vendredi Saint, alors qu’Il allait être envoyé à la mort, Il lui dit en 
substance : Aujourd’hui, je serai crucifié, mais le jour viendra où 
toi, Caïphe, verras le Fils de l’Homme venir en grand pouvoir et grande 
majesté, et Il te jugera. Cela se produira à la fin du monde.
  
Le prophète doit dire la vérité et condamner 
les erreurs. Embrasser les hérétiques ne fait pas d’eux des saints. Nous 
devons condamner les erreurs.
  
Mais un autre moderniste s’avance. Il s’agit 
de l’abbé Celier. C’est la première fois qu’on le met en avant dans le 
monde anglophone. On peut le trouver sur le site Internet sspx.org. 
L’abbé Celier est un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X ordonné par Mgr 
Lefebvre en 1986. En 2007, il a écrit un livre dans lequel il parle de 
l’union entre la nouvelle messe et l’ancienne Messe ; il y laisse 
entendre que l’on pourrait concevoir – entre l’ancienne et la nouvelle – 
une sorte de messe hybride permettant à l’une et à l’autre de s’enrichir 
mutuellement. Lorsqu’il a essayé de vendre son livre en France, les 
traditionalistes français ont failli le tuer. Il l’a donc laissé en suspens 
jusqu’à mai 2012.
  
Et voici que Mgr Fellay pousse à nouveau ce prêtre 
sur le devant de la scène. Mais cette fois, l’abbé Celier nous enseigne la 
bonne interprétation des enseignements de Mgr Marcel Lefebvre.
  
Nous savons tous que Mgr Lefebvre a dit non à la 
Rome néoModerniste. Nous savons qu’il a dit : N’ayez rien de commun 
avec l’hérésie conciliaire. Nous savons que contre tous les pronostics, il 
s’en est tenu fermement et sans équivoque à la vérité. Mais voici venir 
l’abbé Celier, qui nous conseille de reconsidérer la question : 
souvenons-nous, dit-il, que Monseigneur a déclaré cela en des temps 
particuliers, dans les circonstances concrètes qui étaient celles de 1975, 
puis de 1988. Or, savez-vous ce que c’est que ce discours de l’abbé Celier ? 
C’est tout bonnement l’hérésie du modernisme.
  
Qu’enseignent les modernistes ? Que le 
Concile de Trente, c’était merveilleux en 1545, que le Concile du Vatican, 
c’était merveilleux en 1870. C’étaient d’excellentes médecines pour 
l’Église à ces deux époques. Mais dans les années 1990 et 2000, c’est dépassé. 
Aujourd’hui, nous avons besoin d’une nouvelle doctrine, d’un nouveau 
Concile, d’une nouvelle manière de voir les choses. Les modernistes croient 
que la vérité change avec l’histoire, tout comme les espèces évoluent avec 
les millions d’années.
  
Et l’on voit à présent l’abbé Celier – prêtre de la Fraternité 
Saint-Pie X, le saint qui a condamné le modernisme – se servir du modernisme 
pour réinterpréter Mgr Lefebvre !…
Voici venir les cours de rééducation. En octobre 
2012, il y aura une réunion à Kansas City, au siège du district américain de 
la FSSPX, et l’on y parlera de la papauté. On y trouvera une grande bannière 
ornée d’un portrait souriant du Pape Benoît XVI ; en revanche, aucun 
portrait de saint Pie X. On va nous y donner des leçons d’autorité papale 
pour nous « reformater ». Nous allons nous y instruire sur le danger 
du sédévacantisme, sur l’importance de l’obéissance, de l’obéissance 
et de l’obéissance… Surtout, ne pas faire passer la Foi avant l’obéissance!
  
En ce mois de mai 2012, de très, très nombreux 
prêtres de la Fraternité Saint-Pie X sont inquiets et fermement opposés à 
cet accord. Mais ils ont peur aussi du poing d’acier de Menzingen, qui en a déjà 
écrasé quelques-uns. Je me rends en Amérique la semaine prochaine. Je serai 
de retour en principe le 6 juillet. Survivrai-je à ce mois ? Cet été 
sera peut-être celui du divorce. Et jusqu’au dernier moment, ils auront essayé 
de tenir cela secret...
  
L’abbé Tim a signalé, dans un sermon qu’il 
prononçait la semaine dernière sur l’adultère, que ce dernier est un péché 
contre la famille. Il y a adultère quand un homme va avec une femme qui n’est 
pas son épouse. Mais un prêtre peut aussi tomber dans une forme d’adultère. 
Un prêtre est un homme de vérité, un fidèle de la Vérité, qui est Jésus-Christ. 
Et l’on dit de chacun de nous qu’il est un autre Christ, ce qui signifie 
qu’il est censé être une autre Vérité en marche. Qui voit un prêtre doit 
voir la vérité. Qui entend les paroles d’un prêtre doit entendre celles du 
Christ. Et les paroles du Christ sont celles de la vérité, parce qu’Il a dit : 
« Je suis la Vérité », non pas « Je suis l’obéissance » 
ou « Je suis l’autorité ». Il a dit : « Je suis la Vérité ».
  
Comment un prêtre peut-il tomber dans l’adultère ? 
L’abbé Tim l’a dit la semaine dernière : un prêtre devient adultère 
quand la vérité qu’il a en tête y cohabite et s’y mélange avec 
l’erreur. On dit d’un homme vivant avec une femme qui n’est pas son épouse 
qu’il vit dans le péché. Un prêtre vit dans le péché quand il y a place 
dans son esprit pour la vérité d’un côté, et l’erreur de l’autre. Nous 
ne pouvons pas coucher avec les modernistes. Nous ne pouvons pas nous unir à 
eux, parce que si nous le faisions, la vérité qui est en nous serait détruite 
par l’erreur voisinant avec elle.
  
Que se passe-t-il quand un homme couche avec une 
femme qui n’est pas son épouse ? Tout d’abord, les enfants qu’ils 
procréeront ne seront pas légitimes. De même, quand un prêtre mêle la vérité 
à l’erreur, il ne peut avoir d’enfants légitimes dans la Foi. Sa Foi 
meurt. De plus, s’il y a des enfants, ce seront des bâtards.
  
La nouvelle messe est un rite bâtard. Les 
nouveaux prêtres sont des prêtres bâtards. Lorsqu’on se rappelle les jours 
anciens, nous dit-on, il faut se rappeler les circonstances d’alors. Si l’on 
est moderniste, il faut se rappeler les circonstances, mais si l’on est 
catholique, on ne doit se rappeler que la vérité. Et la vérité, c’est que 
Mgr Lefebvre a dit de la nouvelle messe qu’elle était un rite bâtard. 
Pourquoi a-t-il dit cela ? Parce que c’est une messe au cours de laquelle 
un prêtre catholique célèbre un rite protestant. Les mots-clés, en la matière, 
sont cohabitation catholiques-protestants, bâtardise, adultère.
  
Que va-t-il se passer ? Peut-être 
allons-nous devoir retourner aux catacombes. Beaucoup de prêtres en ont peur. 
Peut-être ne pourrons-nous revenir dans nos prieurés. Peut-être va-t-on nous 
jeter à la rue.
  
Il y a beaucoup d’opposants à l’accord en mai 
2012, mais quand le couperet va tomber, combien maintiendront leur opposition ? 
En 1965, deux-cent-cinquante évêques ont déclaré, à la fin du Concile, 
qu’ils maintiendraient leur opposition à ce dernier. Deux-cent-cinquante ! 
En 1969, soit quatre ans plus tard, un seul d’entre eux a fondé un séminaire : 
un sur deux-cent-cinquante ! Puis, un second a maintenu la Tradition dans 
son diocèse. Et ce fut tout. Au total, donc, deux sur deux-cent-cinquante, 
alors qu’en 1965, tous étaient unis contre le Concile…
  
La FSSPX est dans la division pour la première 
fois de son histoire. Même si Mgr Fellay ne donne pas son consentement à 
l’accord, même si le Pape n’accomplit pas un « miracle » 
aujourd’hui, il ne manquera pas de l’accomplir demain ou la semaine 
prochaine. Dorénavant, il y aura au sein de la Fraternité des prêtres libéraux 
et des prêtres fidèles à Mgr Lefebvre. Jusqu’à présent, les prêtres 
intelligents et les prêtres stupides, les jeunes et les vieux, les paresseux et 
les travailleurs, tous avaient la même Foi. Mais on va maintenant les voir 
prendre deux directions différentes.
  
Le Pape Benoît XVI est un maître du désastre. 
Il a divisé et détruit la Tradition au cours des vingt à trente dernières 
années. À présent, il maintient Mgr Fellay dans une désorientation 
diabolique. Il fait croire à l’évêque que ses nouveaux amis romains vont 
l’aider, qu’il va les aider en retour à devenir de bons catholiques et 
qu’il n’a plus besoin de ses anciens amis ni des trois autres évêques. 
Sauf miracle, on va assister à une purge : tel prêtre sera expulsé de la 
Fraternité parce qu’il est désobéissant, tel autre parce qu’il est fou, 
tel autre, parce que… vous voyez, on ne peut pas vous dire pourquoi, parce 
qu’il vaut mieux que vous ne le sachiez pas.
  
Nous devons rester fermes dans la Foi. Beaucoup 
d’âmes sont en grand danger aujourd’hui parce que Mgr Fellay a décidé de 
jouer avec le feu tout en gardant le sourire, fort qu’il est de ce qu’il 
croit être ses grâces d’état. Mais la Foi est plus grande que les grâces 
d’état. Et le père de famille n’a pas le droit de mettre sa famille en 
danger, Il n’a pas le droit de la faire se déchirer. Il n’a pas le droit de 
cultiver le compromis.
  
Quelles promesses lui a-t-on faites ? Ces 
gens-là ont menti aux autres. Ils ont détruit tous les autres. Vous savez que 
l’abbé Philippe Laguérie, supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, 
fondé en 2006, a appelé il a y a un mois l’abbé de Cacqueray. Celui-ci est 
supérieur du District de France, et il était allé le voir chez lui, à 
Bordeaux, en 2006. L’abbé Laguérie s’accrochait alors à sa chapelle, 
qu’il refusait de quitter. L’abbé de Cacqueray est entré seul dans la 
chapelle. Il a remonté l’allée centrale, de part et d’autre de laquelle étaient 
installés deux-cent-cinquante fidèles, tous partisans de l’abbé Laguérie. 
Il s’est campé devant tout le monde et a dit : « Monsieur 
l’abbé, sortez de cette église. C’est une église de la Fraternité 
Saint-Pie X. Vous ne suivez pas nos règles, alors sortez. Et vous, les fidèles, 
sortez aussi ! » L’abbé Laguérie lui a répondu : « Je 
suis heureux que vous soyez venu à moi comme un homme, que vous m’ayez parlé 
comme à un homme et que vous m’ayez condamné comme un homme. Je sors. » 
Et il est sorti.
  
Six ans après, l’abbé Laguérie appelle 
l’abbé de Cacqueray : « Vous souvenez-vous de moi, Monsieur 
l’abbé ? Je suis ce prêtre que vous avez chassé comme vous deviez le 
faire. Et je vous dis : ne passez pas d’accord avec Rome ! Moi, je 
l’ai fait. Nous avons conclu un accord avec elle y a six ans, et maintenant, 
elle nous écrase ! Vous avez vu le document du 23 mars dans lequel le 
cardinal [rectification : Mgr] “Pozzo le clown”  nous 
ordonne de vivre conformément à l’esprit du Summorum Pontificum, 
d’accepter la nouvelle messe, d’incorporer le catéchisme de l’Église 
catholique dans nos séminaires, d’y enseigner le modernisme et toutes ces 
saloperies. [Lettre adressée à l’Institut du Bon Pasteur] Nous sommes 
piégés ! Pourtant, on nous avait dit il y a six ans : “Aucune 
condition”. Je vous appelle parce que j’ai du respect pour vous, parce que 
vous m’avez traité comme un homme. C’est pourquoi je vous préviens. »
L’abbé de Cacqueray a passé le mot à Mgr Fellay.
L’abbé de Cacqueray a passé le mot à Mgr Fellay.
Mais celui-ci ne fait nullement machine arrière.
Et voici la dernière nouvelle : selon Mgr Fellay, le Chapitre général qui se réunira en juillet servira non pas à discuter de l’acceptation de l’accord, parce que ce dernier est déjà accepté, mais simplement à apprendre ce que seront les nouveaux statuts définis par l’accord conclu avec Rome. Nous allons devoir retourner à des cours de rééducation…
Je n’irai pas à ces cours. La Foi n’a pas besoin de rééducation. Ceci est donc peut-être mon dernier dimanche à Davao.
Nous ne savons pas ce qui va se passer. Le poing d’acier est levé. En dessous de lui, c’est la peur. Mais la Vérité est plus grande que l’un et l’autre. Beaucoup de fidèles ont peur dans le monde entier.
Enfin, pensons à Moïse. Au bout de quarante jours passés sur le mont Sinaï (en fait, c’étaient quarante-huit jours, car il est monté au sommet, où il a prié huit jours, puis il est redescendu un peu plus bas, où il est resté quarante jours). Au bout de ces quarante-nuit jours, donc, il est redescendu à mi-pente, où l’attendait Josué. Ils commencèrent à redescendre et entendirent du bruit venant de la plaine. Josué dit à Moïse : hâtons-nous de regagner le camp, parce que j’entends un bruit de bataille. J’entends que la guerre fait rage dans notre camp.
Moïse lui dit : Ne nous pressons pas. Ce 
n’est pas un bruit de guerre, Josué, ce sont des rires. C’est le son de la 
musique. C’est le bruit fait par mon peuple, Israël, en train d’adorer un 
veau d’or fabriqué par mon frère Aaron alors même que je recevais les Commandements 
et toutes les prescriptions de Dieu. Tandis que je parlais à Dieu durant ces 
quarante jours, eux parlaient au démon. Ce n’est pas le son d’une bataille 
que tu entends là, Josué.
  
Or, voici ce que nous pensons. Menzingen nous dit : 
Nous allons entrer et nous battre. Nous allons entrer et livrer bataille contre 
les modernistes.
  
Mais ce n’est pas du tout cela qui va se passer ! 
Ils vont entrer et boire avec les modernistes. Ils vont entrer et chanter avec 
eux, jouer avec eux, adorer le veau d’or avec eux.
  
Moïse poursuivit sa descente. Lorsqu’il arriva 
en bas, tous furent surpris de le revoir. Ils eurent peur, et ils avaient raison 
d’avoir peur, car c’était un mauvais jour pour retrouver Moïse. Celui-ci 
descendit donc de la montagne et dit : Voici les Commandements que j’ai 
reçus de Dieu. Et voici la valeur qu’ils ont à vos yeux ! Et il précipita 
les Tables de la Loi par terre, où elles se rompirent en plusieurs morceaux.
  
Puis, il prononça ces mots : « Qui est 
du côté de Dieu ? »
  
Aucune argutie. Aucune discussion théologique 
avec les Juifs. Pas question de décrire aux Juifs les splendeurs qu’il avait 
vues au sommet de la montagne.
  
Il leur dit simplement « Qui est du côté 
de Dieu ? ». Quiconque est pour Dieu, qu’il vienne ici, quiconque 
n’est pas pour Lui, qu’il reste où il est.
  
Et ils se partagèrent en deux camps. Toujours pas 
de discussions théologiques. Moïse tira ensuite l’épée et dit : Que 
ceux qui sont pour Dieu tuent tous les autres ; n’en laissez aucun en vie ! 
Et quarante mille Juifs furent tués en ce jour sanglant.
  
Nous sommes arrivés au point où tous les 
arguments ont été exposés. Chacun connaît la chanson des modernistes. Chacun 
connaît leurs trucs. Et les modernistes disent : obéissance, obéissance 
avant la Foi. Nous avons déjà entendu cela. La discussion, bien que l’on 
puisse s’y livrer à l’occasion, n’est pas la réponse.
  
C’est maintenant que nous devons décider : 
Qui est du côté de Dieu ?
  
Il y a deux évêques excommuniés qui restent 
excommuniés et qui sont pourtant du côté de Dieu. L’un d’eux est Mgr 
Marcel Lefebvre. Il est du côté de Dieu. L’autre est Mgr de Castro Mayer. Il 
est du côté de Dieu, lui aussi. Or, tous deux sont excommuniés de l’Église 
néoModerniste.
  
Avons-nous peur de l’excommunication ? Nous 
ferions mieux d’avoir peur d’offenser Dieu plutôt que de craindre 
l’excommunication.
  
Enfin, nous lisons, dans une lettre ouverte que 
des catholiques anglais de la Fraternité ont adressée à Mgr Fellay, qu’il 
nous faut rester fidèles à la Tradition. Nous n’en citerons ici que la 
conclusion :
  
« Quel Mgr Fellay écoutons-nous ? 
Celui qui disait en 1999 que le Concile était erroné et que ce n’était pas 
seulement le cas de l’herméneutique du Concile ? Ou bien celui de 2012, 
qui dit qu’il y a du mauvais non pas dans le Concile, mais seulement dans son 
herméneutique ? Le Mgr Fellay qui disait en 1999 que le Concile était 
mauvais, ou bien celui de 2012, qui dit que le Concile est bon ? Quel Mgr 
Fellay écoutons-nous ? Nous écouterons celui qui était fidèle à Mgr 
Lefebvre et à la Tradition catholique. »
  
Et voici la conclusion de cette longue lettre 
ouverte, que nous ne lirons pas en entier, parce que vous pouvez la trouver sur 
l’Internet.
  
« Nous avons le fervent espoir (ce 
sont donc des catholiques anglais qui signent, nombreux, cette lettre envoyée 
le 19 mai), nous avons le fervent espoir, donc, que l’avenir de la FSSPX et 
l’avenir de la Tradition sont une seule et même chose aujourd’hui comme 
hier. Nous espérons que la FSSPX reste inchangée dans la Tradition. Quoi 
qu’il en soit, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour croire et répandre 
la vérité, dénoncer l’erreur et – ce faisant – rester fidèles à Notre 
Seigneur et à Son Église, à la Tradition ainsi qu’à l’héritage de Mgr 
Lefebvre, quel qu’en soit le coût, et que Votre Excellence choisisse de nous 
abandonner ou de rester avec nous. Saint Pie X, ora pro nobis. »
  
Ainsi que Mgr Williamson l’a dit bien des fois : 
la Fraternité est une lumière pilote. Elle porte la lumière de la Foi. Au cas 
où elle abandonnerait cette lumière, nous devrions abandonner la Fraternité. 
Mgr Lefebvre, quant à lui, avait coutume de dire : Je vous enseigne la 
vérité. Suivez-la tant que je vous l’enseignerai. Mais s’il arrivait que 
je ne l’enseigne plus, alors abandonnez-moi ; car nous devons suivre la vérité, 
suivre la Foi.
  
Prions pour qu’un vrai miracle se produise. Il 
consisterait en ce qu’un nombre suffisant de prêtres et de fidèles se lèvent 
pour préserver l’héritage de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, qui 
n’est autre que la conservation de la fermeté dans la Foi ; en ce que 
Mgr Fellay se réveille de sa stupeur, se rende compte qu’il a été trompé 
par le démon et revienne au ferme enseignement de la vérité, à la ferme 
condamnation de l’erreur et à notre confirmation dans la vérité ; en 
ce qu’il persiste à condamner les erreurs et à conserver l’héritage de 
Mgr Marcel Lefebvre, à savoir la Fraternité Saint-Pie X, de même que tout ce 
qui est nécessaire au maintien de notre Sainte Église : la Foi, encore la 
Foi, toujours la Foi et rien d’autre.
  
Nous conclurons sur ces remarques. Que Dieu vous bénisse 
au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
  
Amen.
