SOURCE - Bénédicte Lutaud - Le Figaro - 03 mars 2011
Muté sur ordre de sa hiérachie mais soutenu par 4000 pétitionnaires, le père Michel refuse de renoncer à sa paroisse de Normandie. Il risque maintenant l'excommunication.
Le conflit qui oppose le père Francis Michel, 62 ans, et l'évêque d'Evreux, Mgr Christian Nourrichard, dure depuis deux ans. En décembre, le Tribunal suprême de la signature apostolique au Vatican a tranché : le recours déposé par le père Michel a été rejeté. Malgré cette décision, le curé , qui officie en latin depuis 24 ans à Thiberville et porte la soutane, refuse de partir. Au risque d'être excommunié : «Dans la mesure où il reste sur place et continue à officier, on va malheureusement dans la direction d'une excommunication qui toucherait aussi ceux qui le suivent», a prévenu Mgr Christian Nourrichard.
Le conflit qui oppose le père Francis Michel, 62 ans, et l'évêque d'Evreux, Mgr Christian Nourrichard, dure depuis deux ans. En décembre, le Tribunal suprême de la signature apostolique au Vatican a tranché : le recours déposé par le père Michel a été rejeté. Malgré cette décision, le curé , qui officie en latin depuis 24 ans à Thiberville et porte la soutane, refuse de partir. Au risque d'être excommunié : «Dans la mesure où il reste sur place et continue à officier, on va malheureusement dans la direction d'une excommunication qui toucherait aussi ceux qui le suivent», a prévenu Mgr Christian Nourrichard.
Ceux qui le suivent, ce sont ses paroissiens et des élus locaux, soit environ 4000 signataires d'une pétition demandant son maintien à Thiberville (1537 habitants), selon le maire de la commune. Certains ont été jusqu'à empêcher le nouveau curé de célébrer l'office : dimanche, il n'a pas pu pénétrer dans l'église, car les serrures avaient été bouchées par de la mousse expansée.
Une plainte pour abus de confiance et détournements de fonds
Selon l'évêque d'Evreux, la mutation du père Michel s'explique par une simple réorganisation paroissiale : «sa paroisse était la plus petite du diocèse, avec seulement 5.000 habitants sur 13 villages, ce qui lui permettait certes d'être très présent mais ne correspondait pas aux besoins». Pourtant, il ajoute avoir « été alerté sur des choses plus graves », sans entrer dans les détails.
Une plainte pour abus de confiance et détournements de fonds
Selon l'évêque d'Evreux, la mutation du père Michel s'explique par une simple réorganisation paroissiale : «sa paroisse était la plus petite du diocèse, avec seulement 5.000 habitants sur 13 villages, ce qui lui permettait certes d'être très présent mais ne correspondait pas aux besoins». Pourtant, il ajoute avoir « été alerté sur des choses plus graves », sans entrer dans les détails.
C'est le procureur de la République d'Evreux, Mme Dominique Laurens, qui apportera plus de détails sur ces éléments «plus graves» évoqués par l'évêque d'Evreux. Selon elle, une information judiciaire contre X a été ouverte le 14 octobre, après une plainte déposée par l'association diocésaine contre le père Michel.
«Cette plainte a été déposée pour abus de confiance et détournement de fonds», a confirmé Me Laurence De Palma-Papet, avocate de l'association diocésaine. Selon elle, Mgr Nourrichard «a été alerté par des fidèles d'un comportement trouble du père Michel par rapport aux finances de la paroisse et une plainte a été déposée par un fidèle à la gendarmerie de Bernay». Le père Michel «a toujours refusé de mettre en place un conseil financier», a précisé l'avocate. Sans conseil financier, il était donc seul à décider de la destination des fonds de la paroisse. En outre, il n'a jamais souhaité «fournir des comptes certifiés, ce qui est obligatoire depuis 2005 », a ajouté Me De Palma-Papet.
Par Bénédicte Lutaud
«Cette plainte a été déposée pour abus de confiance et détournement de fonds», a confirmé Me Laurence De Palma-Papet, avocate de l'association diocésaine. Selon elle, Mgr Nourrichard «a été alerté par des fidèles d'un comportement trouble du père Michel par rapport aux finances de la paroisse et une plainte a été déposée par un fidèle à la gendarmerie de Bernay». Le père Michel «a toujours refusé de mettre en place un conseil financier», a précisé l'avocate. Sans conseil financier, il était donc seul à décider de la destination des fonds de la paroisse. En outre, il n'a jamais souhaité «fournir des comptes certifiés, ce qui est obligatoire depuis 2005 », a ajouté Me De Palma-Papet.
Par Bénédicte Lutaud