15 mars 2011

[Lettre à nos frères prêtres / FSSPX] Une nouvelle réunion à Assise...

SOURCE - Lettre à nos frères prêtres n°49 - Mars 2011

Lettre trimestrielle de liaison de la Fraternité Saint-Pie X avec le clergé de France
Directeur de Publication : abbé Régis de Cacqueray. Rédacteur en chef : abbé Grégoire Celier

Le pape Benoît XVI a donc convoqué une nouvelle « réunion interreligieuse de prière pour la paix » à Assise en octobre prochain, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la première réunion suscitée par le pape Jean-Paul II.

Il est de notoriété publique que la Fraternité Saint-Pie X s’est élevée avec vigueur contre la réunion de 1986. Et, de même qu’en 2002, pour sa première réitération, la Fraternité Saint-Pie X manifeste publiquement son opposition radicale au renouvellement de cette réunion en 2011.
 
Et cela, pour une raison théologique fondamentale. La grâce de Dieu peut, c’est un dogme certain de la foi, mouvoir chaque âme invisiblement, en sorte que, même si extérieurement tel homme paraît éloigné de l’Église, il peut aux yeux de Dieu en faire réellement partie. De plus, cette même grâce surnaturelle peut pousser à chaque instant le pécheur ou l’infidèle à prier Dieu dans le secret de son coeur. C’est pourquoi, il peut être légitime d’appeler, par exemple, « toutes les âmes de bonne volonté » à prier pour des intérêts élevés : or, il ne fait pas de doute que, si la paix entre les nations reste un bien seulement temporel, ce bien est hautement désirable.
 
Mais il en est tout à fait autrement lorsque l’on sollicite, non plus génériquement les prières des âmes de bonne volonté (que, bien sûr, nous ne pouvons pas discerner, mais qui existent de façon certaine), mais  spécifiquement les représentants des fausses religions en tant que telles. Là, nous lançons un appel, non plus à ce qu’il peut y avoir secrètement de bien proprement surnaturel dans l’homme, même si extérieurement il n’est pas catholique, mais clairement à ce qui se définit en opposition directe à la foi catholique.
 
Un tel appel est une remise en cause du premier commandement, qui nous ordonne de prier le seul vrai Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Comme le dit avec clarté saint Jean dans sa première épître (2, 22-23) : « Qui est menteur, si ce n’est celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils, n’a pas non plus le Père ».
 
Or, est-il possible de dire que les représentants du judaïsme moderne, de l’islam, de l’hindouisme, etc., que l’on convoque à Assise ex professo, ne nient pas que Jésus est le Christ et le Fils de Dieu, et ce publiquement?

Pour notre part, nous ne voyons pas comment la future réunion d’Assise, à l’image de celle de 1986, pourra échapper à cette contradiction et à ce scandale.

Abbé Régis de CACQUERAY