SOURCE - Romano Libero - Golias - 17 mars 2011
Voici un dialogue intéressant et passionné au sein de la galaxie traditionaliste entre les tenants de la confiance à Benoît XVI et ceux d’une position de réserve. Sur son site, /La Revue Item, la tradition sans peur/, l’abbé Paul Aulagnier répond longuement à un article de l’abbé Régis de Cacqueray, supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pie X (ex-lefebvristes), paru dans la revue /Fideliter/ puis sur le site de /La Porte latine/.
En substance, l’abbé de Cacqueray estime qu’il faut continuer le combat. Il justifie la position de prudence et même de défiance de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X en ce qui concerne un accord avec Rome. Après avoir admis dans une certaine mesure les arguments avancés par ceux qui en dehors de la Fraternité Saint-Pie X s’interroge sur son refus actuel des accords avec Rome, comme ceux d’un rapprochement du Pape de la cause de la tradition, surtout en matière liturgique, l’abbé Régis de Cacqueray affirme que si le verre est à moitié plein, pour reprendre son expression, il est aussi à moitié vide. Argument bien entendu réversible car on peut choisir de voir plutôt un aspect ou l’autre.
L’abbé intégriste se justifie en ces termes : "la crise de l’Église est fort loin d’être terminée. La reconnaissance officielle des erreurs prendra encore du temps. En priant pour que Dieu vienne sauver son Église (sans jamais prétendre que c’est nous qui, par nos propres forces, pourrions le faire), continuons donc fidèlement à faire ce que la Providence, dans sa miséricorde, nous a appelés à faire : témoigner envers et contre tout de la Tradition de l’Église".
L’abbé Paul Aulagnier, quant à lui, semble préférer voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. Bien entendu il ne conteste pas certaines objections avancées par de Cacqueray. Mais il veut avoir confiance en la Providence qui conduit l’Eglise et estime que cette situation n’empêche nullement de vouloir des accords avec Rome et que c’est même là ce qu’aurait souhaité et ce qu’a toujours essayé de faire Mgr Lefebvre.
Il est intéressant de lire ce que PAul Aulagnier, qui n’a jamais été un dur parmi les lefebvristes, mais a pourtant approuvé en 1988 la décision du Prélat d’Ecône d’ordonner quatre évêques sans l’accord de Rome, sans mandat pontifical, au sujet de la prochaine rencontre des religions à Assise voulu par Benoît XVI. Et qui est évidemment au coeur des débats : "Sans doute, cette annonce nous a tous surpris : il était de notoriété publique que le cardinal Ratzinger n’avait guère apprécié l’initiative de Jean-Paul II en 1986. Pourtant, cette annonce, si elle est quelque peu inattendue, n’est en rien illogique. Car les principes qui fondent la démarche d’Assise sont ceux de Vatican II, coeur de la pensée de Benoît XVI. Si le cardinal a été réticent dans le passé, c’est peut-être sur la forme, pas pour le fond : Benoît XVI, il l’a dit et redit, veut promouvoir le dialogue interreligieux, et « Assise III » en sera une des étapes ». M l’abbé de Cacqueray, vous dis-je, en conclut qu’il faut suivre la bonne ligne de « toujours », ne pas changer de cap. Mgr Lefebvre ne concluait pas ainsi. Assise I venait d’avoir lieu. Cet acte l’a scandalisé. Il voyait le pape humilié dans sa fonction de « Vicaire du Christ ». De là il décida de procéder aux sacres épiscopales, il voulait sauver et la messe et le sacerdoce catholique. Sans lui, nous n’aurions plus le libre usage de la messe tridentine. Sans sa résistance opiniâtre, nous n’aurions même pas eu la joie du Motu Proprio de Benoît XVI…Et pourtant, il souhaitait la visite apostolique de Rome, la seconde, il l’eut. Il en profita pour remettre au cardinal Gagnon sa « lettre-solution » au problème de la FSSPX dans l’Eglise ; Et pourtant le phénomène d’Assise n’avait guère plus qu’un an. Il était encore dans tous les esprits".
Un rappel historique mais un peu à double-tranchant, car c’est précisément l’épisode d’Assise en octobre 1986 qui cassa quelque chose dans ce que Marcel Lefebvre gardait de confiance en Jean-Paul II. Le débat va certainement devenir plus vif au fur et à mesure qu’approche la rencontre Assise III de l’automne prochain.
En substance, l’abbé de Cacqueray estime qu’il faut continuer le combat. Il justifie la position de prudence et même de défiance de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X en ce qui concerne un accord avec Rome. Après avoir admis dans une certaine mesure les arguments avancés par ceux qui en dehors de la Fraternité Saint-Pie X s’interroge sur son refus actuel des accords avec Rome, comme ceux d’un rapprochement du Pape de la cause de la tradition, surtout en matière liturgique, l’abbé Régis de Cacqueray affirme que si le verre est à moitié plein, pour reprendre son expression, il est aussi à moitié vide. Argument bien entendu réversible car on peut choisir de voir plutôt un aspect ou l’autre.
L’abbé intégriste se justifie en ces termes : "la crise de l’Église est fort loin d’être terminée. La reconnaissance officielle des erreurs prendra encore du temps. En priant pour que Dieu vienne sauver son Église (sans jamais prétendre que c’est nous qui, par nos propres forces, pourrions le faire), continuons donc fidèlement à faire ce que la Providence, dans sa miséricorde, nous a appelés à faire : témoigner envers et contre tout de la Tradition de l’Église".
L’abbé Paul Aulagnier, quant à lui, semble préférer voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. Bien entendu il ne conteste pas certaines objections avancées par de Cacqueray. Mais il veut avoir confiance en la Providence qui conduit l’Eglise et estime que cette situation n’empêche nullement de vouloir des accords avec Rome et que c’est même là ce qu’aurait souhaité et ce qu’a toujours essayé de faire Mgr Lefebvre.
Il est intéressant de lire ce que PAul Aulagnier, qui n’a jamais été un dur parmi les lefebvristes, mais a pourtant approuvé en 1988 la décision du Prélat d’Ecône d’ordonner quatre évêques sans l’accord de Rome, sans mandat pontifical, au sujet de la prochaine rencontre des religions à Assise voulu par Benoît XVI. Et qui est évidemment au coeur des débats : "Sans doute, cette annonce nous a tous surpris : il était de notoriété publique que le cardinal Ratzinger n’avait guère apprécié l’initiative de Jean-Paul II en 1986. Pourtant, cette annonce, si elle est quelque peu inattendue, n’est en rien illogique. Car les principes qui fondent la démarche d’Assise sont ceux de Vatican II, coeur de la pensée de Benoît XVI. Si le cardinal a été réticent dans le passé, c’est peut-être sur la forme, pas pour le fond : Benoît XVI, il l’a dit et redit, veut promouvoir le dialogue interreligieux, et « Assise III » en sera une des étapes ». M l’abbé de Cacqueray, vous dis-je, en conclut qu’il faut suivre la bonne ligne de « toujours », ne pas changer de cap. Mgr Lefebvre ne concluait pas ainsi. Assise I venait d’avoir lieu. Cet acte l’a scandalisé. Il voyait le pape humilié dans sa fonction de « Vicaire du Christ ». De là il décida de procéder aux sacres épiscopales, il voulait sauver et la messe et le sacerdoce catholique. Sans lui, nous n’aurions plus le libre usage de la messe tridentine. Sans sa résistance opiniâtre, nous n’aurions même pas eu la joie du Motu Proprio de Benoît XVI…Et pourtant, il souhaitait la visite apostolique de Rome, la seconde, il l’eut. Il en profita pour remettre au cardinal Gagnon sa « lettre-solution » au problème de la FSSPX dans l’Eglise ; Et pourtant le phénomène d’Assise n’avait guère plus qu’un an. Il était encore dans tous les esprits".
Un rappel historique mais un peu à double-tranchant, car c’est précisément l’épisode d’Assise en octobre 1986 qui cassa quelque chose dans ce que Marcel Lefebvre gardait de confiance en Jean-Paul II. Le débat va certainement devenir plus vif au fur et à mesure qu’approche la rencontre Assise III de l’automne prochain.