SOURCE - Jérôme T. - Posté en commentaire sur le MetaBlog - 8 novembre 2012
Vous avez résumé l'une des difficultés de Vatican II: "A Vatican II l’Eglise s’est ouverte au monde – et voici qu’il lui tourne le dos." Oui, en 1962, il n'y avait pas encore de Révolution culturelle, la libération sexuelle, etc. La morale laïque et la morale religieuse se ressemblaient. L'instituteur positiviste ou le maire franc-mac disaient la même chose sur les questions morales. L'avortement et le divorce étaient mal vus.
On pourrait continuer l'énumération de ces proximités. Aujourd'hui, elles ont disparu: l'instituteur - pardon: ce terme a disparu - a été contesté, si ce n'est agressé. Quant au maire, on peut se demander s'il s'intéresse à la morale naturelle: il est plus sensible aux sondages de la BVA ou, tout simplement, aux remontrances de sa clientèle électorale.
Entretemps, tout a changé. La modernité de 1962 n'est plus celle d'aujourd'hui. La modernité de naguère, c'était encore la modernité du bourgeois, lequel, à défaut d'être toujours pratiquant, mais parfois croyant, et en tout cas bienveillant, respectait l'Eglise, faisant baptiser ses enfants, et allant quelquefois à la messe.
Soyons clairs: l'Eglise a peu, si ce n'est aucun, relais sociologique ou médiatique. Non seulement 2012 n'est pas 1962, mais 2012 n'est pas non plus 1984. En 1984, malgré la crise de l'Eglise, malgré les liturgies douteuses, il y avait encore une majorité d'enfants allant au catéchisme. Enfin, même à l'école publique, en classe de neige, il y avait des animateurs qui accompagnaient les enfants pour aller à l'église (souvenir de 1987). Aujourd'hui, les jeunes parents - ils ne sont pas tous mariés - n'ont aucun bagage religieux, ne baptisent plus leurs enfants... N'allez pas leur demander un court précis de la loi naturelle ! Aujourd'hui, la plupart, voire la quasi totalité des familles, ne sont pas pratiquantes et se retrouvent avec un bagage cultuel nul.
En 1984, les familles - c'était le cas de nos parents - savaient ce que signifiait la messe en latin ou avaient encore les souvenirs de l'"ordre ancien" liturgique et ecclésiastique. Pour des parents âgés de 40 ans dans les années 1980, cela signifiait que, nés dans les années 40, ils avaient encore connu l'Eglise avant Vatican II. C'était encore l'époque où la FSSPX pouvait recruter et attirer une clientèle qui savait ce qu'elle "vendait".
Ce ne sont pas les mêmes familles, ni les mêmes personnes qui sont sur le pavé en 2012. En 1984, il y avait une relative ossature. Entre-temps, il y a eu toute une nouvelle révolution culturelle.
Vous avez résumé l'une des difficultés de Vatican II: "A Vatican II l’Eglise s’est ouverte au monde – et voici qu’il lui tourne le dos." Oui, en 1962, il n'y avait pas encore de Révolution culturelle, la libération sexuelle, etc. La morale laïque et la morale religieuse se ressemblaient. L'instituteur positiviste ou le maire franc-mac disaient la même chose sur les questions morales. L'avortement et le divorce étaient mal vus.
On pourrait continuer l'énumération de ces proximités. Aujourd'hui, elles ont disparu: l'instituteur - pardon: ce terme a disparu - a été contesté, si ce n'est agressé. Quant au maire, on peut se demander s'il s'intéresse à la morale naturelle: il est plus sensible aux sondages de la BVA ou, tout simplement, aux remontrances de sa clientèle électorale.
Entretemps, tout a changé. La modernité de 1962 n'est plus celle d'aujourd'hui. La modernité de naguère, c'était encore la modernité du bourgeois, lequel, à défaut d'être toujours pratiquant, mais parfois croyant, et en tout cas bienveillant, respectait l'Eglise, faisant baptiser ses enfants, et allant quelquefois à la messe.
Soyons clairs: l'Eglise a peu, si ce n'est aucun, relais sociologique ou médiatique. Non seulement 2012 n'est pas 1962, mais 2012 n'est pas non plus 1984. En 1984, malgré la crise de l'Eglise, malgré les liturgies douteuses, il y avait encore une majorité d'enfants allant au catéchisme. Enfin, même à l'école publique, en classe de neige, il y avait des animateurs qui accompagnaient les enfants pour aller à l'église (souvenir de 1987). Aujourd'hui, les jeunes parents - ils ne sont pas tous mariés - n'ont aucun bagage religieux, ne baptisent plus leurs enfants... N'allez pas leur demander un court précis de la loi naturelle ! Aujourd'hui, la plupart, voire la quasi totalité des familles, ne sont pas pratiquantes et se retrouvent avec un bagage cultuel nul.
En 1984, les familles - c'était le cas de nos parents - savaient ce que signifiait la messe en latin ou avaient encore les souvenirs de l'"ordre ancien" liturgique et ecclésiastique. Pour des parents âgés de 40 ans dans les années 1980, cela signifiait que, nés dans les années 40, ils avaient encore connu l'Eglise avant Vatican II. C'était encore l'époque où la FSSPX pouvait recruter et attirer une clientèle qui savait ce qu'elle "vendait".
Ce ne sont pas les mêmes familles, ni les mêmes personnes qui sont sur le pavé en 2012. En 1984, il y avait une relative ossature. Entre-temps, il y a eu toute une nouvelle révolution culturelle.