[...] Je crois que l'on peut certes dire que la charité fait défaut à la FSSPX, mais surtout dans le sens où la charité fait partout défaut ; il n'y a jamais d'excès dans la pratique des vertus théologales.
Mon expérience vaut ce qu'elle vaut, mais plusieurs des personnes qui m'édifient le plus par leur charité, leur profond amour de Dieu et du prochain en Dieu, sont des fidèles de la FSSPX.
A mon sens, le principal problème d'une partie de la FSSPX, sa principale manière de manquer à la charité (les autres instituts, chapelles, prêtres etc ayant chacun des vices propres) est une certaine tendance à l'esprit de parti, à nier par principe la valeur de tout ce qui se fait hors de la "bonne" chapelle, à vouloir absolument montrer que l'on n'est pas "comme les ralliés" (parfois, "la doctrine" renvoie uniquement à un catalogue d'arguments à faire valoir contre les "ralliés", ce que je trouve assez triste), à faire, dans les cas les plus extrêmes, de l'intransigeance une fin en soi. Il peut en résulter une certaine dureté, et des envolées rhétoriques pour le moins excessives, qui ont pu hélas égarer certaines âmes, comme on l'a vu récemment sur la toile.
C'est en quelque sorte le revers de la médaille du combat traditionaliste : certaines âmes, ayant combattu jusqu'au bout le bon combat, s'y sont sanctifiées, quelques-unes se sont enfermées dans le zèle amer. Mais je ne crois pas que l'on puisse en faire une généralité, et nous manquons tous régulièrement à la charité, chacun selon nos vices et nos mauvais penchants. [...]