8 février 2014

[Credidimus Caritati] Mgr Lefebvre : Au lieu de critiquer ou blâmer, soutenons les prêtres !


SOURCE - Credidimus Caritati - 8 février 2014

Dans un précédent article, nous avions montré à quel point Mgr Lefebvre avait le souci des prêtres extérieurs à la Fraternité au point que dans ses statuts, il a pris soin de placer cet apostolat sacerdotal avant même les œuvres des prieurés et des écoles. Un réflexe bien humain pourrait laisser penser qu’en se rapprochant d’autres prêtres, ceux de la Fraternité pourraient se laisser influencer et se faire emporter par les sirènes qui animent le monde actuel. N’est-ce pas ce même argument bien trop humain qu’on aurait pu objecter aux douze apôtres qui se sont séparés, en sortant du Cénacle, pour gagner les quatre coins du monde et s’exposer à toutes sortes de danger ? Eux aussi, transis de peur auraient pu être gagnés par les scrupules d’une fausse présomption et auraient pu rebrousser chemin. Ils ne raisonnaient pas avec des conjectures pusillanimes. Forts dans la foi, animés par l’invincible esprit de la Pentecôte, ils savaient pertinemment que leur force de conviction ne reposait pas sur leur petit être mais sur la personne même de Jésus-Christ. « Ma grâce te suffit, c’est dans la faiblesse que ma puissance donne toute sa mesure » (IIe épitre aux Corinthiens, XII, 9). C’est fort de cette inébranlable confiance en Dieu que Mgr Lefebvre osait prononcer en 1975 cette vibrante conférence missionnaire en faveur des prêtres diocésains :
« Je pense que l’un des premiers buts de la Fraternité sacerdotale c’est la formation de prêtres. Il faudrait que nous puissions avoir un grand séminaire dans tous les pays du monde. Nous n’y sommes pas encore. Et puis non seulement la formation des prêtres mais aussi le soutien spirituel des prêtres qui sont encore dans les diocèses. Beaucoup de prêtres sont désemparés actuellement, absolument désemparés.
  
On ne peut pas dire que tous les prêtres – sous prétexte qu’ils ne disent pas la messe de toujours – sont de mauvais prêtres. Ce serait exagéré de dire cela. Beaucoup souffrent, ils se rendent compte que la messe qu’ils disent ne leur donne plus le soutien qu’ils avaient autrefois, ils souffrent dans leur vie spirituelle, ils souffrent par l’exemple des prêtres qui autour d’eux abandonnent, qui ne sont plus de vrais prêtres. Tout cela les fait souffrir. Alors au lieu d’être dur avec ces prêtres, de les critiquer et de les blâmer, essayons au contraire de les soutenir, de les amener à être de saints prêtres, de les amener à retrouver ce qui faisait leur joie autrefois, ce qui faisait leur vie sacerdotale, ce qui faisait leur soutien spirituel. Et même, ces prêtres peuvent venir passer chez nous, dans nos maisons, trois jours, quatre jours, cinq jours s’ils le désirent, eh bien invitez-les ! Qu’ils sentent qu’ils retrouvent chez nous vraiment la foi de leur jeunesse, la foi de leur sacerdoce. On sent ce besoin, et je ne serais pas étonné que le jour où nous aurons des maisons répandues comme cela dans divers pays, des prêtres viendront demander s’ils ne peuvent pas demeurer et travailler avec nous parce qu’ils ne se sentent plus le courage de travailler là où ils sont, critiqués par d’autres. Ou bien on essaye de les recycler, ou bien on leur donne des orientations dont ils ne veulent pas. Ils seraient probablement heureux de venir travailler avec nous. »