5 février 2014

[Notions Romaines] La messe traditionnelle de retour à San Francisco après 50 ans d'absence

SOURCE - Traduction par "Notions Romaines" d'un texte publié en anglais par Regina Magazine - 5 février 2014

Cette ville réputée, la ville d’Amérique autour de la Baie, a maintenant un nouveau joyaux à sa couronne. Son Excellence, Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco, a implanté une messe traditionnelle à la paroisse Étoile de la Mer [NDLR: un des titres de Notre Dame]. Bien qu’il eut des messes traditionnelles célébrées dans l’Archidiocèse depuis quelques temps, c’est la première fois qu’une paroisse située au cœur de San Francisco en ait une à son horaire dominical régulier.

L’abbé Mark Mazza, curé de la Paroisse, célébra sa première messe traditionnelle dans son église lors du dimanche de la Trinité, le 26 mai 2013. Sa messe basse était la première célébrée publiquement dans cette paroisse depuis près de 50 ans.

«La messe traditionnelle était probablement célébrée ici la semaine avant le premier dimanche de l’Avent en 1964», déduisit l’abbé Mazza. «Les dernières messes de Noël selon la forme extraordinaire furent donc célébrées en 1963, il y a 50 ans. Après cela, la messe traditionnelle fut écartée sauf pour des circonstances exceptionnelles.»

L’abbé Mazza fut formé par l’abbé Joseph Previtali, présentement aumônier de la Société pour la messe traditionnelle de San Francisco, basée à la paroisse Étoile de la Mer.

Néanmoins, l’ancien rite n’était pas quelque chose de totalement nouveau pour l’abbé Mazza. Quand il était étudiant dans une école paroissiale de Pittsburgh, l’abbé Mazza assistait à la messe traditionnelle tous les jours de la semaine. Il devint un servant de messe en cinquième année du primaire, apprenant assez de latin liturgique pour faciliter son apprentissage de la messe traditionnelle en 2013.

«Quand l’Archevêque m’a appelé pour me dire qu’il voulait une messe traditionnelle hebdomadaire à la paroisse Étoile de la Mer, je lui aie dit, ”mais qui va la célébrer?”, et il répondait: ”mais vous!”. Quand je lui aie expliqué que je ne l’avais jamais dite en public, sa réponse fut: ”et bien, vous devrez l’apprendre”. J’ai pensé que c’était un projet emballant d’avoir l’opportunité de l’apprendre et de la dire, maintenant presque tous les jours!»

L’abbé Mazza célèbre la messe selon la forme extraordinaire les dimanches à 11h00 et en semaine à 7:30 et les premiers vendredis du mois à 18h30 en plus des messes selon la forme ordinaire qui sont à l’horaire. Tous les sacrements sont disponibles en latin.

La paroisse Étoile de la Mer est située dans l’arrondissement Richmond où la majorité de la population est chinoise. «La messe en latin est en fait à la messe heure que la messe en chinois que nous offrions. J’ai rencontré la communauté chinoise de notre paroisse et ils semblèrent être d’accord que la messe en latin était une bonne chose. Maintenant, ils sont dans le processus d’établir un livret latin-chinois pour la messe», expliqua l’abbé Mazza.

La progression de l’abbé Mazza a été rapide. Le 2 octobre 2013, en l’honneur de son 33e anniversaire d’ordination, il a célébré sa première messe solennelle. L’archevêque, Mgr Cordileone, assista in choro. La chorale catholique et de garçons Golden Gate chante la messe. Le chanoine Olivier Meney et l’abbé Kevin Kerscher de l’Institut Christ-Roi Souverain Prêtre furent respectivement diacre et sous-diacre.

«La chorale, ça ce fut la partie difficile», dit l’abbé Mazza en riant. Mais le problème de réunir une chorale compétente était intimidant. Ce problème fut résolu quand l’abbé Mazza trouva une jeune organiste hongrois, Peter Ujj, qui fut éduqué dans la tradition classique de la musique d’Église. Ujj dirige maintenant la schola Stella Maris qui chante lors des messes chantées.

«J’ai acquis un sens plus profond de la révérence et de la tradition et une compréhension de où se trouvait la liturgie pendant de si nombreux siècles. Un défi est le manque de compréhension. Certains voient la messe traditionnelle comme de la désobéissance, un retour en arrière.»

«Je ne crois pas que nous perdions à offrir les deux formes de la messe. Personne n’a quitté la Paroisse parce que nous avons un horaire régulier de messe selon la forme ordinaire pour ceux qui préfèrent la nouvelle messe. La Paroisse a une panoplie de choix et je crois qu’il est important d’offrir l’option. Nous essayons d’offrir la messe traditionnelle comme un service pour le travail d’évangélisation.»L’abbé Mazza enseigne à ses paroissiens dans le bulletin paroissial et de la chaire que la vieille messe fait «partie de la tradition vivante de l’Église» et que ce «n’est pas une résurrection de quelque chose provenant d’un musée». Il y a un rite romain de la messe, mais avec deux formes, l’ordinaire et l’extraordinaire. «En d’autres termes, la messe traditionnelle est pleinement le rite romain, mais dans sa forme extraordinaire», explique l’abbé Mazza. «La messe introduite par Paul VI est le rite romain dans sa forme ordinaire. Donc, il n’y a plus un ancien et nouveau rite de la messe. Il y a un rite romain avec deux formes.»