SOURCE - Patrick Archbold - Creative Minority Report - version française par Notions Romaines - 25 février 2014
À cette heure-ci, probablement que plusieurs d’entre vous avez vu la vidéo de Tony Palmer la semaine dernière qui était si excitante pour plusieurs.
À cette heure-ci, probablement que plusieurs d’entre vous avez vu la vidéo de Tony Palmer la semaine dernière qui était si excitante pour plusieurs.
Lors d’une conférence protestante, Tony Palmer, un prêtre anglican, a présenté de son iPhone une vidéo de salutations du Pape François. Le sujet de la présentation et de l’enregistrement du Pape François était l’unité des chrétiens.
Dans ses remarques, le Pape François fit la déclaration suivante à nos frères séparés concernant la séparation: «Séparés parce que, c’est le péché qui nous a séparé, tous nos péchés. Les malentendus à travers l’Histoire. C’est une longue route jonchées de péchés que nous partageons tous. Qui est à blâmer? Nous partageons tous le blâme. Nous avons tous péchés. Il n’y a qu’un seul qui est sans blâme, le Seigneur.»
Cela est certainement vrai. Indépendamment de la vérité de la doctrine catholique, l’Église a accepté sa part du blâme pour l’incompréhension dont on permit l’intensification et l’endurcissement menant à des siècles de séparation.
Quand j’entendis cela, une pièce écrite par le prédécesseur du Pape François me vint à l’esprit. En 2007, en parallèle à la promulgation du Motu proprio Summorum Pontificum, le Pape Benoît XVI publia une lettre expliquant son raisonnement. Dans cette lettre, il fit la déclaration suivante:
«En regardant le passé, les divisions qui ont lacéré le corps du Christ au cours des siècles, on a continuellement l’impression qu’aux moments critiques où la division commençait à naître, les responsables de l’Eglise n’ont pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir la réconciliation et l’unité; on a l’impression que les omissions dans l’Eglise ont eu leur part de culpabilité dans le fait que ces divisions aient réussi à se consolider. Ce regard vers le passé nous impose aujourd’hui une obligation: faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la retrouver à nouveau. Il me vient à l’esprit une phrase de la seconde épître aux Corinthiens, où Saint Paul écrit: « Nous vous avons parlé en toute liberté, Corinthiens; notre cœur s’est grand ouvert. Vous n’êtes pas à l’étroit chez nous; c’est dans vos cœurs que vous êtes à l’étroit. Payez-nous donc de retour; … ouvrez tout grand votre cœur, vous aussi ! » (2 Co 6,11-13). Paul le dit évidemment dans un autre contexte, mais son invitation peut et doit aussi nous toucher, précisément sur ce thème. Ouvrons généreusement notre cœur et laissons entrer tout ce à quoi la foi elle-même fait place.»
Je suis frappé par le fait que ce moment auquel réfère Sa Sainteté pourrait bien être un de ces moments critiques dans l’Histoire.
Avec la rupture des discussions entre le Saint-Siège et la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) à la fin du pontificat précédent, l’humeur du public durant la première année du pontificat actuel et d’autres événements internes, les catholiques traditionnels, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église, se sont sentis de plus en plus marginalisés. Que cela soit juste ou vrai, je dis et ce sans crainte de contradiction, que c’est le sentiment prédominant.
La perception de marginalisation s’est manifestée à travers une rhétorique stridente et franchement irrespectueuse de la part de certains traditionalistes et de leurs leaders.
Je crains que, sans toute la générosité à laquelle la foi fait place de la part des leaders de l’Église, cette séparation, cette blessure au sein de l’Église, deviendra permanente. En fait, sans une telle générosité, c’est avec certitude que je m’y attends. Une telle séparation permanente et marginalisation sépareront sûrement beaucoup plus d’âmes que celles qui sont déjà associées avec la FSSPX.
J’en suis aussi venu à la conviction que le Pape François est le bon pape pour régler la question. Dans son discours aux évangéliques, il a mis au clair son souci pour l’unité.
Alors voici ce que je demande. Je demande au Pape d’appliquer cette large générosité à la FSSPX et de normaliser les relations et leur statut canonique au sein de l’Église. Je demande au Pape de faire cela même sans un accord complet sur la question du concile de Vatican II. Peu importe leurs désaccords, nous pouvons sûrement arriver, au fil du temps, à une entente avec la FSSPX en ayant celle-ci fermement implantée dans le sein de l’Église. Je pense que l’Église a besoin d’être plus généreuse envers l’unité plutôt qu’insister sur une adhérence dogmatique à l’interprétation d’un concile non-dogmatique. Les problèmes sont réels, mais ils doivent être réglés à la maison et non pas avec la porte barrée à clé.
De plus, l’engagement du Pape François envers les objectifs du concile de Vatican II est hors de tout doute. S’il était aussi généreux envers la FSSPX, personne ne pourrait interpréter cela comme un rejet du Concile. Comment le pourrait-on? Cette perception n’aurait peut-être pas été le cas lors du dernier pontificat. Le Pape François est particulièrement bien qualifié pour ce moment de magnanimité.
Je crois que cette générosité est justifiée et est une pratique normale de l’Église. Nous n’insistons pas pour que des ordres religieux qui se sont écartés encore plus loin dans l’autre direction de signer une copie de Pascendi Dominici Gregis avant qu’ils ne soient de nouveau appelés catholiques. Alors, s’il vous plait, n’insistons pas pour le corollaire pour la FSSPX. Devons-nous insister sur plus encore pour un groupe dont la doctrine n’aurait soulevé aucun problème il y a encore de cela cinquante ans? Ma prière est que non.
Donnez-leur un statut canonique et une structure organisationnelle qui les protégera. Ramenez-les à la maison, par égard à eux et à d’innombrable âmes. J’ai la ferme conviction qu’une telle générosité sera repayée au septuple. Le Pape Benoît XVI a déjà accompli tant de dur labeur, tout ce qui requis est juste un petit effort de plus.
Je vous en prie, Saint-Père, ne laissez pas ce moment passer et cette division devenir un gouffre. Faîtes cette généreuse offre et prévenez davantage de division au sein de l’Église. Faîtes ceci pour qu’aucun de vos successeurs ne puissent dire: «si seulement nous avions fait plus.»