Le 13 février 2014, le professeur
Roberto de Mattei (sur la photo) a fait paraître sur son site Correspondance
européenne un article intitulé : « 2013-2014 : Motus
in fine velocior » (le mouvement s’accélère quand la fin approche), – dont
on peut lire la traduction française dans nos Documents. Cet article lui a valu d’être exclu de
Radio Maria à laquelle il collaborait depuis plusieurs années en dirigeant
l’émission hebdomadaire, Radici
cristiane (Racines chrétiennes).
Ainsi donc,
Roberto de Mattei connaît à son tour le sort qui fut celui de deux autres
intellectuels catholiques, Alessandro Gnocchi et Mario Palmaro,
évincés par la direction de Radio Maria, le 11 octobre 2013, deux jours après
la publication d’un article qu’ils avaient cosigné dans Il Foglio. (voir DICI n°284 du 08/11/13).
Au Père Livio
Fanzaga, responsable de Radio Maria qui lui a reproché cet article et une
position de plus en plus critique à l’égard du souverain pontife, le professeur
de Mattei a rappelé la doctrine catholique qui enseigne que l’infaillibilité
pontificale ne s’exerce que dans des cas déterminés ce qui n’exclut pas, en
dehors de ces cas, des erreurs dans le domaine de la politique ecclésiastique,
les choix stratégiques, l’action pastorale ou le magistère ordinaire.
L’universitaire italien a affirmé que ce n’est pas un péché, mais un devoir de
conscience catholique que de faire remarquer ces erreurs, avec tout le respect
et l’amour qui sont dus au souverain pontife. Ainsi firent les saints. Ne pèche
pas celui qui, en toute révérence, souligne les manquements de la hiérarchie. Pèche
au contraire celui qui se tait.
Pour ce qui le
regarde, Roberto de Mattei a déclaré vouloir continuer à exercer sa liberté de
chrétien pour la défense de la foi qu’il a reçue de son baptême et qui
constitue son bien le plus cher ; il ne cessera jamais de dire la vérité,
avec l’aide de l’Esprit-Saint, et ce toujours plus fort, tant est grand le
silence de celui qui devrait en être la voix.
Roberto de Mattei
est professeur d’Histoire moderne et d’Histoire du christianisme à l’Université
européenne de Rome, où il dirige le département des Sciences historiques.
Il préside également la Fondation Lépante qui se propose
de défendre les principes et les institutions de la civilisation chrétienne, au
travers de nombreux ouvrages, publications et actions publiques. De 2003 à
2011, il a été vice-Président du Conseil National de Recherches et Membre du Board of Guarantees de l’Italian Academy
à la Columbia University de New York. De 2002 à 2006, il fut conseiller de
l’Etat italien aux Affaires Etrangères.
Il donnera à
Paris, le 11 mars 2014, à 20 h, une conférence sur le thème « L’influence
de Vatican II sur le pontificat actuel ; la pastorale de Jean XXIII à
François », à la crypte de la Chapelle Notre-Dame de Consolation – 23 rue
Jean-Goujon – 75008 Paris. A l’issue de la conférence, il dédicacera son livre Vatican
II, une histoire à écrire, Muller éd., 499 pages (25 €). Dans cet ouvrage très
solidement documenté, le Pr de Mattei a choisi un point de vue original sur les
travaux conciliaires : celui de la minorité conservatrice, ce qui fait que son
étude constitue une véritable révolution dans l’historiographie contemporaine.
– Libre participation aux frais. Renseignements : 06 28 73 77 79.
(Source :
Correspondance européenne – DICI n°291 du 28/02/14)