28 février 2014

[DICI] Roberto de Mattei écarté de Radio Maria

SOURCE - DICI - 28 février 2014

Le 13 février 2014, le professeur Roberto de Mattei (sur la photo) a fait paraître sur son site Correspondance européenne un article intitulé : « 2013-2014 : Motus in fine velocior » (le mouvement s’accélère quand la fin approche), – dont on peut lire la traduction française dans nos Documents. Cet article lui a valu d’être exclu de Radio Maria à laquelle il collaborait depuis plusieurs années en dirigeant l’émission hebdomadaire, Radici cristiane (Racines chrétiennes).

Ainsi donc, Roberto de Mattei connaît à son tour le sort qui fut celui de deux autres intellectuels catholiques, Alessandro Gnocchi et Mario Palmaro, évincés par la direction de Radio Maria, le 11 octobre 2013, deux jours après la publication d’un article qu’ils avaient cosigné dans Il Foglio. (voir DICI n°284 du 08/11/13).

Au Père Livio Fanzaga, responsable de Radio Maria qui lui a reproché cet article et une position de plus en plus critique à l’égard du souverain pontife, le professeur de Mattei a rappelé la doctrine catholique qui enseigne que l’infaillibilité pontificale ne s’exerce que dans des cas déterminés ce qui n’exclut pas, en dehors de ces cas, des erreurs dans le domaine de la politique ecclésiastique, les choix stratégiques, l’action pastorale ou le magistère ordinaire. L’universitaire italien a affirmé que ce n’est pas un péché, mais un devoir de conscience catholique que de faire remarquer ces erreurs, avec tout le respect et l’amour qui sont dus au souverain pontife. Ainsi firent les saints. Ne pèche pas celui qui, en toute révérence, souligne les manquements de la hiérarchie. Pèche au contraire celui qui se tait. 

Pour ce qui le regarde, Roberto de Mattei a déclaré vouloir continuer à exercer sa liberté de chrétien pour la défense de la foi qu’il a reçue de son baptême et qui constitue son bien le plus cher ; il ne cessera jamais de dire la vérité, avec l’aide de l’Esprit-Saint, et ce toujours plus fort, tant est grand le silence de celui qui devrait en être la voix.

Roberto de Mattei est professeur d’Histoire moderne et d’Histoire du christianisme à l’Université européenne de Rome, où il dirige le département des Sciences historiques.

 Il préside également la Fondation Lépante qui se propose de défendre les principes et les institutions de la civilisation chrétienne, au travers de nombreux ouvrages, publications et actions publiques. De 2003 à 2011, il a été vice-Président du Conseil National de Recherches et Membre du Board of Guarantees de l’Italian Academy à la Columbia University de New York. De 2002 à 2006, il fut conseiller de l’Etat italien aux Affaires Etrangères.

Il donnera à Paris, le 11 mars 2014, à 20 h, une conférence sur le thème « L’influence de Vatican II sur le pontificat actuel ; la pastorale de Jean XXIII à François », à la crypte de la Chapelle Notre-Dame de Consolation – 23 rue Jean-Goujon – 75008 Paris. A l’issue de la conférence, il dédicacera son livre Vatican II, une histoire à écrire, Muller éd., 499 pages (25 €). Dans cet ouvrage très solidement documenté, le Pr de Mattei a choisi un point de vue original sur les travaux conciliaires : celui de la minorité conservatrice, ce qui fait que son étude constitue une véritable révolution dans l’historiographie contemporaine. – Libre participation aux frais. Renseignements : 06 28 73 77 79.

(Source : Correspondance européenne – DICI n°291 du 28/02/14)