« C'était la panique dans l'Église ! » L'historien Yves-Marie Hilaire, coauteur d'un ouvrage publié au Cerf sur l'histoire religieuse de France ces trente dernières années, se souvient de la crise du début des années 1970. « Ils partaient par dizaines chaque année, c'était la débandade... » La pire des années aura été 1972, avec 185 défections de prêtres français séculiers. « Les estimations de départs depuis ces années tournent autour de 3 000 », affirme l'historien, bien que ce nombre lui semble « sous-évalué ». Les pays voisins vivaient le même phénomène, en particulier l'Espagne. Quant aux réhabilitations, difficile de les quantifier. Les cas existent pourtant en France. Ils sont traités individuellement par les évêques qui renvoient vers Rome les candidats au retour qui se sont mariés civilement. Ces volontaires doivent être libres de leurs liens matrimoniaux, et donc veufs ou divorcés. Dans ce dernier cas, le divorce ne devra pas être dû à une faute de leur part. En outre, les enfants éventuels doivent être majeurs et consentants. « En cette période de raréfaction du clergé », Yves-Marie Hilaire n'est « pas étonné » que le Vatican s'intéresse à ces réhabilitations. Elles auraient culminé avant le jubilé de l'an 2000. Et pour lui, le Vatican « pourrait aussi souhaiter se pencher sur la situation de ceux qui sont encore mariés et qui souhaitent pourtant renouer avec leur état de prêtre ». |