SOURCE - Inaltum - Le Forum Catholique - 15 novembre       2006
Bonsoir Nemo,
Pour illustrer la fidélité liturgique des prêtres de la Frat. St.       Pierre au rite grégorien selon leur constitutions, vous proposez un       parallèle avec la fidélité conjugale. A première vue cela me gêne,       car l'adultère est toujours un péché, alors que la célébration dans       le rite de Paul VI n'est pas mauvaise en elle-même. C'est pourquoi votre       parallèle peut blesser beaucoup de prêtres et de fidèles qui cherchent       à se sanctifier dans le rite de Paul VI.
A y regarder de plus près, je crois cependant que ce parallèle est fondé, non pas pour tout prêtre, mais pour ceux qui se sont engagés dans l'une des deux Fraternités dont les constitutions définitivement approuvées par le Saint-Siège prévoient la célébration exclusive ou fidèle d'un rite romain ou dominicain traditionnel (c'est bien je crois ce que vous envisagiez). Je n'en vois que deux : la Frat. St. Pierre, et la Frat. St. Vincent Ferrier.
A y regarder de plus près, je crois cependant que ce parallèle est fondé, non pas pour tout prêtre, mais pour ceux qui se sont engagés dans l'une des deux Fraternités dont les constitutions définitivement approuvées par le Saint-Siège prévoient la célébration exclusive ou fidèle d'un rite romain ou dominicain traditionnel (c'est bien je crois ce que vous envisagiez). Je n'en vois que deux : la Frat. St. Pierre, et la Frat. St. Vincent Ferrier.
Les constitutions de l'administration apostolique St Jean-Marie Vianney ne       sont encore approuvées qu'à titre provisoire (?) comme celles de       l'institut du Bon-Pasteur ; celles de l'institut du Christ-Roi, également       provisoires (l'ICRSP se considère toujours en période de fondation, ce       qui fait que M. le Supérieur Wach peut gouverner sans interruption ni       élections depuis le moment de leur fondation) sont établies sur le rite       Paul VI avec permission d'utiliser habituellement le rite de St Pie V; je       suis presque certain les constitutions de l'Institut St Philippe Néri de       Berlin sont toujours provisoires.
Si je ne parle pas ici des communautés comme la Fraternité s. Pie X, ce       n'est pas pour dénigrer leur travail apostolique réel, mais parce que       leur situation de dissidence, sans lien juridique avec le Saint-Siège ou       les évêques, les place pour le moment dans une autre catégorie.
A l'heure d'aujourd'hui, pour parler précisément, la Frat. St Pierre est       donc la seule communauté de prêtres dans le monde dont les constitutions       prévoyant la célébration fidèle du rite romain de 1962 ont été       définitivement approuvées par le Saint-Siège (la Frat. St. Vincent       Ferrier ne célèbre pas le rit romain, mais dominicain). Ce caractère       unique expose évidemment la Frat. St Pierre : certains voudraient la       faire pencher d'un côté, d'autres de l'autre côté, car ce qu'elle fera       ou ne fera pas en matière liturgique a valeur de précédent.
Je crois qu'il faut être bien conscient de cette position unique, qui       fait peser sur la Frat. St. Pierre un poids très lourd de responsabilité       et d'exemplarité, et la rend aussi la cible d'attaques et de pressions       très fortes. Dans une telle situation, les critiques de tous bords       doivent être modérées en reconnaissant que le chemin suivi par la Frat.       St. Pierreen matière liturgique n'est pas une autoroute largement       fréquenté, mais une piste qu'elle est la première à ouvrir, avec pour       repères (son GPS céleste!) sa fidélité constante au saint-Siège et       l'intention clairement exprimé de ses fondateurs.
Un petit groupe de prêtres de la Frat. St Pierre (ceux qui ont signé le       recours) n'ont pas voulu célébrer exclusivement le rite de S. Pie V. Ils       ont voulu dire aussi le rite de Paul VI. Ce petit groupe de prêtres       (quasiment tous français) a donc interprété le mot       "fidèlement" dans un sens large: selon eux, cette fidélité       n'est pas rompue par la célébration en rite Paul VI. Plusieurs parmi eux       ont depuis demandé à entrer dans les diocèses. Ils ont eu le courage de       leurs opinions dans le respect du droit. C'est à leur honneur (pas pour       ceux qui sont partis avec les apostolats). Ce qui est dommage, ce sont les       autres, qui n'ont soit pas encore demandé à partir, soit pas encore       obtenu permission de partir, et qui oublient la promesse qu'ils ont faite       presque chaque année pendant leur formation au séminaire de Wigratzbad       jusqu'au jour de leur ordination.
En effet, le pontifical romain (traditionnel) distingue très clairement à       qui l'ordinand fait la promesse d'obéissance. Si l'évêque qui       l'ordonne est son ordinaire, c'est à lui qu'il promet d'obéir (ça,       c'est le cas des 35 prêtres de Campos vis à vis de Mgr Rifan et des       prêtres diocésains vis à vis de leur évêque diocésain). Mais si       (comme c'est toujours le cas pour la Frat. St. Pierre puisqu'ils n'ont pas       encore d'évêque malgré 200 prêtres et 100 séminaristes!) l'évêque       qui ordonne n'est pas l'ordinaire propre de l'ordinand (c'est-à-dire       n'est pas son supérieur direct), alors l'ordinand est invité à       promettre obéissance non pas à l'évêque qui l'ordonne mais au       supérieur général de sa communauté (et à ses successeurs): Abbé       Bisig, puis Devillers, puis Berg. Aucun doute la-dessus. Cela veut pas       dire qu'une fois en ministère ces prêtres ne doivent pas obéir à       l'évêque du lieu. Cela veut dire qu'ils doivent obéissance à       l'évêque du lieu en vertu de leur obéissance à leur supérieur       général, non pas contre leur supérieur général. S'il il y a un       conflit, le prêtre est libre de recourir au Saint-Siège. Mais il ne peut       pas du tout substituer l'obéissance à l'évêque à l'obéissance à son       supérieur général.
A part de petit groupe de prêtres français, de plus en plus petit depuis       quelques années et quelques mois, c'est clair que les prêtres de la       frat. St. Pierre comprennent bien que l'usage "fidèle" du rite       tradi , c'est dire toujours ce rite, parce que c'est celui dans lequel       l'Eglise les a fait prêtres. Ca fait complètement partie de leur       mission.
Et mox unusquisque iterum ad Pontificem accedit et genuflexus ponit manus       suas junctas inter manus Pontificis dicentis cuilibet, si suus est       Ordinanius:
Promittis mihi, et Successoribus meis reverentiam, et obedientiam?
Et ille respondet:
Promitto.
Si vero Pontifex non est suus Ordinarius, cum manus eorum inter       suas tenet, ut praefertur, dicit singulis Presbyteris saecularibus:       Promittis Pontifici Ordinario tuo, etc. Singulis vero       Regularibus Pro Praelato Ordinario tuo, etc.
Promittis Pontifici (vel Praelato) Ordinario tuo pro       tempore exsistenti reverentiam, et obedientiam?
Et ille respondet:
Promitto.
Tunc Pontifex tenens manus illius inter suas, osculatur unumquemque,       dicens:
Pax Domini sit semper tecum.
Et ille respondet:
Amen.   
