France 5 - 20 novembre 2006
L’Eglise retrouve son latin ?       Le monde catholique s’attend à ce que, dans les prochains jours ou       semaines, le pape publie un Motu proprio, un décret papal, qui devrait       permettre à n’importe quel prêtre de célébrer la messe en latin, si       un certain nombre de fidèles le demande. Une façon de faire revenir les       intégristes dans le giron de l’Eglise. Emoi chez certains catholiques       en France, notamment parmi les évêques de l’Est. Le pape Benoît XVI       veut-il réunifier la famille catholique ou, comme certains le pensent,       assiste t-on à un débat droite/gauche dans l’Eglise catholique. Après       plus de quarante ans d’absence, la messe en latin va faire son grand       retour. Elle avait été abandonnée depuis le concile de Vatican II. Pour       la première fois depuis le schisme de 1988, les lefebvristes, bêtes       noires de l’Eglise, sont en train de se réconcilier avec Rome, après       vingt ans de longues négociations. Jean-Paul II dans un souci d’unité       de l’Eglise avait engagé les pourparlers et ce serait Benoît XVI qui       pourrait finaliser cet accord.
La principale critique des lefevristes envers Vatican II était son       ouverture vers les autres religions. Selon eux, seule le catholicisme       détient la vérité.
Mais pour certains, cette main rendue vers les intégristes peut       provoquer le départ de nombreux catholiques du giron de l’Eglise       catholique. Donc, principe d’unité, mais à quel prix ? Ce retour à la       lecture de la liturgie en latin ne serait-il pas un retour en arrière ?
L’enjeu dans cette histoire n’est une fois de plus pas la messe en       latin mais le retour à la messe avant le concile de Vatican II, c’est-à-dire       une autre lecture de la liturgie, et cela poserait un véritable problème       pour bon nombre de catholiques.
Invités 
Abbé Laguérie
Ancien curé de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, dans le Ve       arrondissement de Paris, occupée de force par les catholiques       intégristes, l’abbé Laguérie officie aujourd’hui en l’église       Saint-Eloi de Bordeaux et est supérieur de l’institut du Bon-Pasteur,       une société de vie apostolique.
Michel Kubler
Prêtre de formation, Michel Kubler est rédacteur en chef religion de       la Croix.   
