14 novembre 2014

[Abbé Daniel Vigne, fsspx - L'Acampado (bulletin)] Le combat des Anges

SOURCE - Abbé Daniel Vigne, fsspx - L'Acampado (bulletin) - novembre 2014

La vie ne peut s’épanouir ici-bas que dans le combat contre l’Ennemi qui guette le moindre relâchement. Saint Paul nous met en garde sur sa force. Nous n’avons pas à nous battre contre des hommes mais contre les puissances des enfers. Si nous n’avions aucune faille comme la Sainte Vierge, il ne pourrait rien. Mais il nous atteint à cause de nos péchés. En effet l’amour propre, point commun avec le péché de l’ange, constitue une prise du démon dans notre âme. Il y a de quoi être effrayé.

Evidemment les forces d’un homme pécheur sont ridicules dans cette lutte de géants. La révélation de la création des anges suivie du combat, dès le début de l’univers, n’est pas pour satisfaire notre curiosité sur l’au-delà, mais pour nous prévenir de l’enjeu du choix de notre camp. Soit nous nous unissons à nos alliés, les bons anges, soit nous servons consciemment ou inconsciemment le démon. Heureusement Dieu a mis l’armée victorieuse des bons anges, dont le chef est Saint Michel, à la disposition de notre Mère, au service du salut de nos âmes.

L’ange dès sa création a été gratifié d’une pleine mesure de grâce en proportion de l’excellence de sa nature. Il ne lui manquait plus que la gloire y correspondant. Pour l’avoir, l’ange n’avait plus qu’à consentir à la grâce qu’il possédait déjà. C’est comme si un bienfaiteur nous demandait d’accepter le don qu’il nous fait. Quel est l’enfant qui refuserait de prendre possession d’un cadeau qu’on lui offre pour son bien ? Aucun.

Ce consentement ne pouvait se faire qu’en posant un acte libre de soumission à Dieu. C’est pourquoi Dieu leur proposa dès leur création l’épreuve la plus facile : accepter les dons en tant qu’ils viennent de lui et non de soi-même. Ce qu’un enfant des hommes aurait réussi facilement, la créature la plus intelligente, lucifer, refusera : “non serviam“. Il n’y a pas plus absurde que cet orgueil. D’où la réaction de Saint Michel : Qui est comme Dieu ? En d’autres mots : qui peut se dresser contre la bonté infinie de Dieu ? la chute fut immédiate avec tous les anges qui suivirent l’exemple de lucifer devenu Satan. Cette chute a été un arrachement dans le Coeur de Dieu des êtres qu’Il aimait tant. Mais comme l’amour divin ne peut rester insatisfait, immédiatement le Créateur va se consoler en voulant les remplacer par les enfants des hommes. Nous sommes donc aimés comme des anges. A l’absurdité de l’orgueil succède l’incompréhensible libéralité divine qui achève le malheur de ces esprits réprouvés. Ces derniers, voyant leur bonheur attribué à des êtres aussi petits que les hommes, se plongent dans une haine qui est leur pire peine après la privation de Dieu. Malheureusement cette haine se déchaîne sur notre terre. La valeur de la vie d’un homme se mesure donc à l’amour que Dieu lui porte et à laquelle correspond la haine de tout l’Enfer. La leçon gravissime à retenir pour notre destinée est la plus grande crainte de l’orgueil et l’amour de l’humilité. Tout mouvement d’orgueil non réprimé soit par rapport à Dieu, à sa Providence, ou au prochain est un pas vers les griffes du tyrannique Satan. Tout mouvement d’humilité, possible uniquement dans les humiliations, est un pas vers les entrailles divines défendues victorieusement par toute l’armée céleste.

Qui est comme l’homme, l’objet de tant d’attention aussi bien de Dieu que du diable?

La foi sur cette réalité doit changer notre vue sur la fidélité du combat. Comment pourrions-nous baisser les bras un seul instant ? Nous devons être avides du précieux Sang découlant du Coeur divin et qui doit nous emporter dans le Ciel. Cette avidité se traduira par l’amour des humiliations. Si l’humilité n’est pas la plus importante des vertus elle en est l’unique porte. Elle seule nous rendra vainqueur de l’absurdité de l’orgueil, notre pire ennemi.