27 novembre 2014

[Abbé C. Bouchacourt, fsspx - Lettre aux amis et bienfaiteurs] Travailler avec ardeur à la restauration du règne du Christ Roi,


SOURCE - Abbé C. Bouchacourt, fsspx - Lettre aux amis et bienfaiteurs - Novembre 2014

«Que votre règne arrive, que votre nom soit sanctifié, que votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel».
Ces demandes, chers Amis et bienfaiteurs, nous les prononçons chaque jour, elles sont un programme de vie, elles constituent la feuille de route que l’Eglise a reçue de son divin fondateur Notre-Seigneur Jésus-Christ : établir le règne du Christ Roi dans les âmes, dans les familles et dans la société tout entière. Pour y être fidèles, les martyrs ont versé leur sang et les saints ont tout donné. Ce règne s’est étendu peu à peu pour créer une civilisation : la chrétienté qui est la réalisation visible de l’Evangile édifiée à l’ombre de la Croix.

Cependant, depuis la chute originelle, deux étendards s’affrontent : celui de Dieu et celui de Satan. Ces deux camps sont irréductibles et irréconciliables car tout les sépare : leurs principes, les moyens qu’ils emploient et la fin qu’ils veulent atteindre. L’étendard du Christ Roi veut conduire les âmes au ciel dans la dépendance de Dieu, à l’ombre de la Croix, tandis que celui du prince de ce monde, Satan, veut détourner l’homme de sa fin surnaturelle par l’apologie de l’indépendance et l’exaltation des plaisirs. Cette lutte a atteint son paroxysme, le Vendredi Saint, le jour de la Passion et de la mort de notre Rédempteur, et durera jusqu’à la fin des temps.

Tout au long de l’histoire de l’Eglise, les Papes n’ont cessé de mettre en garde les chrétiens contre l’esprit du monde, et les ont encouragés à travailler avec foi, espérance et charité à l’extension du règne du Christ Roi, notre Créateur et Sauveur qui nous a rachetés au prix de son sang. Mais voici que depuis le dernier Concile, un nouvel esprit s’est introduit dans l’Eglise, voulant réconcilier l’irréconciliable, à savoir l’Eglise avec le monde au moyen d’un aggiornamento. Une véritable révolution intérieure s’est opérée, bouleversant l’Eglise de fond en comble, menaçant, si cela était possible, son existence même. Tout ce que l’Eglise a de plus sacré a été changé : la sainte Messe, le rituel des sacrements, la Bible, le catéchisme, le droit canonique, les concordats avec les Etats, tout, absolument tout pour adapter l’Eglise au monde.

Le printemps annoncé s’est transformé en un hiver glacial. Les séminaires se sont vidés, les églises ont été désertées, la pratique religieuse s’est effondrée et les Etats catholiques ont disparu… Hier, on construisait des églises. Aujourd’hui, on les détruit !

Seuls, deux évêques se sont dressés pour dénoncer ce danger mortel : Monseigneur de Castro Mayer et Monseigneur Lefebvre, notre fondateur. C’est en effet pour sauver la messe, pour sauver le sacerdoce, pour sauver le règne du Christ Roi que la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a été fondée. Reconnue par l’Eglise lors de sa fondation, elle a été ensuite persécutée, calomniée avec son fondateur avec une violence inouïe. Sa seule faute : vouloir rester fidèle à la sainte Tradition ! Avec les congrégations religieuses amies, elle s’efforce de vivre de ce patrimoine reçu, de le défendre, de le transmettre dans son intégrité malgré les fortes oppositions des autorités religieuses. Quel mystère !

Avec douleur, nous voyons la chrétienté se déliter, parce que les hommes d’Eglise jusqu’aux plus hauts sommets doutent de la possibilité de restaurer cette royauté du Christ ou pire, n’y croient même plus. Quelle responsabilité devant Dieu ! Comment expliquer que le pape François, lors de son récent discours au parlement européen n’ait pas prononcé une seule fois le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ alors que nous savons qu’aucune restauration n’est possible sans le Christ.

Nous ne voulons pas et nous ne pouvons pas nous résigner à un tel désastre ! Nous croyons qu’il est possible que le Christ, Dieu incarné, retrouve son trône et nous voulons y travailler de toutes nos forces, faisant nôtres ces paroles que notre patron saint Pie X écrivait dans sa première encyclique :
« tout restaurer dans le Christ et ramener les hommes à l’obéissance divine sont une seule et même chose. Et c’est pourquoi le but vers lequel doivent converger tous nos efforts, c’est de ramener le genre humain à l’empire du Christ.»
La Messe traditionnelle a établi la Chrétienté, elle en est le fruit visible. Grâce à elle, les âmes ont été façonnées, les sociétés transformées. Elle a engendré des saints. Elle est notre étendard et notre force, elle est le moyen privilégié pour étendre la royauté du Christ.

Dans cette tempête, les prêtres de la Fraternité Saint Pie-X veulent travailler avec ardeur à la restauration du règne du Christ Roi dans la fidélité à la sainte Tradition. Pour cette raison, notre Supérieur Général, lors du dernier pèlerinage à Lourdes, lui a consacré ses membres et ses œuvres.

C’est grâce à votre charité, à votre générosité, chers Amis et bienfaiteurs, que le District de France œuvre à cette noble tâche de restauration par ses 160 prêtres au travers de ses 37 prieurés, ses 9 écoles secondaires et 32 écoles primaires. 160 prêtres, 28 religieux frères et une centaine de religieuses se sont consacrés à Dieu pour le donner aux âmes et les conduire à lui.

La tâche est certes difficile tellement les oppositions sont fortes, mais elle est enthousiasmante car nous constatons chaque jour la justesse des paroles de saint Paul : « là où le péché abonde, la grâce surabonde ».

Malgré toutes les difficultés rencontrées, les épreuves traversées, la Tradition ne cesse de se fortifier et de s’étendre.

Quelle magnifique espérance représentent nos 2 125 élèves répartis dans nos écoles primaires, secondaires et notre université, pour l’avenir de la sainte Eglise et celui de notre patrie. Plus que jamais, nous avons besoin du soutien de vos prières et de votre générosité. Votre charité nous aidera à faire briller le phare de la Tradition catholique qui seule ramènera la paix dans l’Eglise et la société.

Chers Amis et bienfaiteurs, restons fermes dans la foi, que l’espérance habite nos âmes et que la charité fasse de nous des missionnaires ardents au service notre divin Roi. Je ne veux pas terminer cette lettre sans remercier Monsieur l’abbé de Cacqueray qui, pendant 12 ans, avec ardeur et abnégation, a travaillé au rayonnement et à la défense de la Tradition dans notre district.

Qu’il sache qu’il peut compter sur nos prières alors qu’il vient de franchir les portes du couvent de nos chers capucins, comme nous sommes convaincus qu’il continuera à prier pour nous.

Que Celle qui a promis à Fatima qu’à la fin son « Cœur triomphera », la Très Sainte Vierge, notre Reine et notre Mère, nous donne force et courage pour travailler sans relâche à hisser haut l’étendard de son divin Fils notre Roi et notre Maître.

Soyez assurés de toutes nos prières et de notre gratitude.

Que l’Enfant-Jésus de la crèche vous comble de grâces tout au long de cette nouvelle année, qu’il récompense au centuple votre charité et vous bénisse !