SOURCE - Abbé Jérôme Bakhmeteff, fsspx - L'Acampado (bulletin) - novembre 2014
La mort ne vient pas sans son cortège de souffrances. Suivant le rang social du défunt et les oeuvres accomplies, le retentissement est plus ou moins important, la douleur plus ou moins vive pour ses proches, ses amis, ceux qui lui doivent quelque reconnaissance. Découle de cela un besoin, dans la même proportion, de faire mémoire du défunt, de l’entourer d’une certaine affection, de manifester à son égard notre attachement. C’est pourquoi de tout temps la mort est entourée de cérémonies. Nous voyons dès avant le christianisme l’habitude d’entourer les morts de célébrations à date anniversaire comme le neuvième jour ; puis le temps faisant son office la douleur se calme et le besoin naturel de rappeler la mémoire du défunt s’estompe, jusqu'à tomber parfois dans l’oubli le plus total.
La mort ne vient pas sans son cortège de souffrances. Suivant le rang social du défunt et les oeuvres accomplies, le retentissement est plus ou moins important, la douleur plus ou moins vive pour ses proches, ses amis, ceux qui lui doivent quelque reconnaissance. Découle de cela un besoin, dans la même proportion, de faire mémoire du défunt, de l’entourer d’une certaine affection, de manifester à son égard notre attachement. C’est pourquoi de tout temps la mort est entourée de cérémonies. Nous voyons dès avant le christianisme l’habitude d’entourer les morts de célébrations à date anniversaire comme le neuvième jour ; puis le temps faisant son office la douleur se calme et le besoin naturel de rappeler la mémoire du défunt s’estompe, jusqu'à tomber parfois dans l’oubli le plus total.
Dieu qui nous a créés, n’entend pas détruire notre nature, mais par le secours de l’Église nous donner ce qui nous est nécessaire pour surmonter toutes les épreuves de la vie et parvenir ainsi à la vie du ciel. l’Église a apporté la lumière de la vérité dans le monde et gardant les coutumes naturellement bonnes, elle les a sanctifiées en leur donnant la dimension surnaturelle qui leurs manquait.
C’est pourquoi dès le début du christianisme nous voyons les fidèles prier pour les défunts et se réunir pour entourer d’honneur ceux qui sont morts dans le Seigneur, répondant ainsi à la coutume des siècles et à la Foi qui nous enseigne que l’âme du défunt immédiatement jugée par Dieu, si elle n’est pas tout de suite damnée ou admise au Ciel, se trouve dans le lieu de purification : le purgatoire, où elle a besoin de nos prières pour être soulagée et délivrée des peines qu’elle subit.
la messe est donc célébrée le jour de l’enterrement. On parle déjà d’une messe pour l'anniversaire de la mort dans les Actes de saint Polycarpe (156). Peu à peu, on fait un nouveau service les troisième, septième ou neuvième, trentième ou quarantième jours ; dans les Constitutions Apostoliques les jours consacrés à la mémoire des défunts sont le troisième, neuvième, trentième ou quarantième après la mort et l'anniversaire. Dans l'oraison funèbre de Théodose, saint Ambroise (333-397) parle encore du quarantième jour ; il parle du septième dans le sermon sur la mort de son frère.
De multiples raisons symboliques sont avancées pour le choix de ces dates.
Amalaire appuie ce choix sur l'Écriture : le troisième jour est choisi à cause de la résurrection de Notre-Seigneur Or le corps repose en terre dans l’attente de la résurrection à la fin du monde; le septième, à cause des sept jours de deuil pratiqués dans l'ancienne loi, pour Joseph en particulier ; le trentième est en souvenir de Moïse et d'Aaron, qui furent pleurés trente jours. le trentième vient aussi répondre au trentain grégorien, série de trente messes célébrées pour l'âme d'un défunt dont l'origine est un fait de la vie de saint Grégoire. Un moine nommé Justus avait caché quelques pièces d'or. Après sa mort, Grégoire, pour le punir et effrayer les moines, avait fait enfouir son corps sans honneur dans une fosse quelconque, tout en célébrant la messe pour lui pendant un mois, après quoi le moine apparut pour dire qu'il était délivré du purgatoire. On l'accompagnait de jeûnes, de prières, d'aumônes spéciales ; les troisième et septième
jours étaient particulièrement remarqués.
Le septième parait à saint Augustin autorisé par l'Écriture parce qu'il est le jour du repos, il est donc tout indiqué pour les cérémonies funèbres.
Durand de Mende fête par une neuvaine le jour des âmes pour qu'elles soient associées aux neuf Choeurs des anges. Nous retrouvons la pratique de la neuvaine de nos jours, soit par la neuvaine de messes pour le repos de l’âme du défunt, soit par la neuvaine des défunts que célèbrent par exemple les confréries de Bonifacio tous les ans avant le 2 novembre.
Le quarantième jour, que l’église grecque a conservé, symbolise la pénitence qu’il faut faire pour réparer ses péchés et mériter le Ciel, comme pour demander à Dieu après quarante jours de purgatoire de mener au ciel cette âme comme il mena au Ciel tous les élus au jour de l’Ascension quarante jours après sa résurrection.
Un an après la mort l'anniversaire se célébrait avec grande solennité parce qu'il était considéré comme le renouvellement de la mort et de la sépulture : Origène, Cassien, racontent qu'il y avait grand concours de peuple.
Aujourd’hui le missel romain ne donne une oraison spéciale que pour le troisième, le septième et le trentième jour après le décès ou la sépulture et pour le jour anniversaire.
Ainsi tout en respectant ce rythme de l’apaisement naturel qui est le nôtre, l’Eglise nous fait-elle remplir nos devoirs de charité envers nos frères dans la foi en cherchant avant tout à délivrer, si elle y est, l’âme du purgatoire.