27 novembre 2014

[Antonio Mastino] Le pape qui n'aime pas les prêtres

SOURCE - Antonio Mastino - version française par le blog "Benoit et moi", qui fait précéder le texte d'un avertissement - 27 novembre 2014

Après des mois je brise mon silence sur ce pontificat et sur l'Eglise; sur le Synode non plus je n'ai pas prononcé un mot. Je le brise et après je le rétablis, me taisant à nouveau. J'ai mes raisons. 
Samedi matin, à 7 heures, j'ai en effet écrit sur ma page Facebook:
«Je me suis levé, décidé à faire une chose.. 
Je suis anticlérical, d'accord. J'ai peut-être du mépris pour le clergé, je critique le clergé tout en admirant les petits prêtres qui font ce qu'ils peuvent, j'aime leur innocence. Mais je les critique. Pourvu que je sois le seul à le faire: lorsque les autres le font... je ne le supporte pas, surtout s'ils sont des ennemis de l'Église. Déjà quand j'étais au PDS et que c'étaient les camarades qui critiquaient les prêtres, je m'insurgeais: moi je pouvais, eux non. Car - je l'ai enfin découvert - je reste leur ami. Et, comme à des amis, je leur veux du bien. Dieu sait s'ils ont besoin d'amis sincères en ces temps où ils semblent être restés vraiment seuls: des amis pour les encourager dans leur ministère, et pas pour flatter leur laxisme avec la condescendance d'une âme corrompue.

Et donc je me suis levé ce matin-là décidé à faire ce que je ne fais pas depuis des mois, et publiquement (à l'exception de quelques sortie sur fb, pour quelques élus): écrire un article. Sur le pape, carrément. N'a-t-il pas pour la énième fois démasqué les prêtres? Eh bien, à mon petit niveau, je vais le lui faire payer, car ils sont mes amis. Lui, d'après ce que je sais, il n'en a pas beaucoup, d'amis prêtres; il s'est fait seulement des ennemis prêtres. Il est le Pape, je le reconnais en tant que Pierre, on ne se sépare pas de Pierre à moins de tomber dans les griffes de Lucifer; on peut et on doit toutefois critiquer Pierre s'il semble se détacher de Pierre, pour n'être que Simon.…».

CALIGULA


Ce devait être fin octobre, à midi. Cour des miracles et foire aux vanités de Sainte Marthe. 
Le Pape Bergoglio, gros mangeur, entre au restaurant avec sa cohorte d'arrivistes cléricaux, à demi apostats afin de mieux grimper sans le fardeau de la foi sur les épaules. Il avance tumultueux et impérieux. Soudain il ralentit et jette son regard sur un pauvre petit prêtre en soutane, qui prend son repas assis à une table. Il le passe au scanner de ce regard froid que ceux qui lui sont proches mais pas intimes connaissent, lorsque les caméras s'éteignent, et puis d'un coup, poursuivant sa marche, et se tournant vers un des prétoriens il ordonne: «Ce prêtre-là ne me plaît pas! Que je ne le voie plus ici». Caligula. Qui n'ayant pas cette fois de cheval à gratifier du titre de consul (cf. fr.wikipedia.org/wiki/Incitatus ), se contente de priver l'anonyme petit prêtre de son avoine. Ce qui est curieux, ou triste plutôt, c'est que - en ce lieu où même le pape se balade en civil, à ce qu'on dit - ce pauvre petit prêtre en soutane qui mangeait son plat de pâtes, il ne savait même pas qui c'était. Ce devait certainement être un saint. Quelque chose s'est retourné dans l'estomac de Bergoglio. Qu'est-ce qui se passe? Des choses comme ça, qu'il s'agisse de prêtres ou d'évêques, il en arrive tous les jours à Sainte Marthe; je connais des évêques qui sont sortis en larmes de la suite impériale, et pas par émotion. 

En ces jours où je dois prendre (et peut-être où j'ai pris) une décision difficile à ce sujet, je pense à une remarque de Sainte Catherine de Sienne. Lorsqu'on parlait de comment il fallait réagir face à un pape difficile à suivre, et pas par la faute des fidèles, mais du pape lui-même, elle répondait à son confesseur: «il y a des choses que nous pouvons dire du pape, et d'autres que nous ne pouvons pas dire car il est le pape légitime (ce qui était par ailleurs difficile à établir en ces temps avignonnais), mais si nous ne pouvons pas parler nous pouvons prier». 
Une leçon qu'aussi le pape Bergoglio devrait apprendre pour lui-même: il parle trop et - il l'admet lui-même - il ne lui reste pas beaucoup de temps pour prier, et quand il le fait il s'endort facilement. Qu'il essaye de le faire à genoux, il resterait peut-être éveillé. 

«Luttez, luttez!» a-t-il dit aux anarcho-communistes des centres sociaux, «faites du bruit, rebellez-vous, critiquez», a-t-il dit aux paisibles jeunes catholiques dans l'église salésienne de Termini à Rome. «Les critiques font du bien», a-t-il à Mario Palmaro, que Dieu ait son âme. Lui-même, quand il venait à Rome comme cardinal, il se faisait raconter tous les ragots du «Palais», et nous savons à présent que ce n'était pas que de la curiosité. Il voudra bien nous excuser, alors, le Pape Bergoglio si nous aussi, nous nous joignons au «bavardage» qu'il blâme tout en bavardant, et que lui-même déclenche, bien entendu. Comme l'a admis le cardinal Burke, il le fait exprès, et ensuite il reste les bras croisés à jouir du spectacle des diatribes qu'il a déclenchées le lendemain avec des choses contredisant ce que «par hasard» il avait déclaré la veille. Ce n'est pas que du divertissement: c'est un usage scientifique du bavardage. Je vous dirai un jour pourquoi il le fait.

(...)

IL N'AIME PAS LES PRÊTRES... SURTOUT S'ILS SONT ITALIENS
Nous le savons: Il n'aime pas l'Eglise catholique comme elle est et comme elle était, il n'aime pas Rome, il n'aime pas nos coutumes, il déteste nos compatriotes évêques, il n'aime pas les religieuses cloîtrées (il a donc donné l'ordre de démanteler progressivement la clôture), il n'aime pas les trop dévots, il n'aime pas le catholicisme identitaire, il n'aime pas les messes en latin, il n'aime pas les luttes-marches-rosaires pro-life; pratiquement, il n'aime pas les catholiques. Il n'aime rien de rien sauf les extravagantes, superficielles idées libéral-pentecôtistes qu'il a dans la tête et qui ont déjà prouvé être en faillite; il aime le sentimentalisme, dans le sens proprement latino-américain, c'est à dire pas les sentiments mais leur représentation emphatique et théâtrale. Dans d'autres contextes on parlerait d'hypocrisie, si on ne savait pas que les sentimentalismes cachent des nerfs faibles plutôt qu'un bon cœur.

Mais surtout il n'aime pas les prêtres: le prêtre classique. Grandes accolades et bon ramadan aux imams, visites pastorales aux pasteurs évangéliques, baisers aux mains des rabbins, mais pour les prêtres catholiques que des coups de pieds dans les dents. Tous les matins! Et maintenant il les chasse même du restaurant de Sainte Marthe. Mamma mia, comme il les arrange chaque jour dès que le soleil se lève, dans ce qu'on fait passer pour des prêches et qui ne semblent parfois être que de la diffamation quotidienne, scientifique, systématique des prêtres qu'il devrait comme pontife encourager et protéger! Il les tiraille, les insulte, il se moque d'eux et les ridiculise devant tout le monde, les traite parfois de «pédophiles», de serviteurs idiots, de paillassons.
Il ne s'est incliné que devant deux prêtres, leur baisant littéralement mains et pieds: à cet entrepreneur du politiquement correct de gauche qu'est don Ciotti, et à un autre vieux prêtre de 90 ans connu pour son homosexualisme et pour avoir été le mégaphone de toutes les modes idéologico-cléricales du moment, du communisme au gender.

Un prêtre de Gênes m'écrit: «On m'a appris que coram populo on défend toujours et en toute occasion sa propre famille, son entreprise, ses collaborateurs, ses subordonnés, etc. Après, dans le lieu approprié, on lave le linge sale, on le désinfecte même. Mais on ne sabote pas l'institution dont on est le chef».


L'USINE DES NON-NOUVELLES: SAINTE MARTHE


L'autre matin, à nouveau. Il est monté sur le piédestal des vanités à Sainte Marthe, et oubliant qu'il est lui-même un prêtre comme tous les autres il a osé, et affirmé, entre autres: «Nous savons ce que dit Jésus à ceux qui sont cause de scandale: "Il vaut mieux être jetés à la mer"». Et donc les journaux de titrer littéralement: «Le Pape: que les prêtres se jettent à la mer".
Il parle tout le temps d'argent: il en est obsédé.
A part le fait que Jésus n'a dit à personne de jeter quelqu'un à la mer, mais qu'il s'y jette par lui-même, de quoi parle-t-il au juste? Où ces choses se passent-elles? Je ne les ai vues nulle part, et Dieu sait je m'y connais en Eglise, et si je ne fustige souvent et volontiers tout ce qui est dénonçable: elles n'existent pas. 
Bergoglio parcourt les journaux tous les jours, il lit de façon maniaque toutes les nouvelles qui le concernent, puis il souligne les articles, souvent des journaux anticléricaux, ceux qui montent des canulars sur les prêtres, ou au moins déforment ou exagèrent les histoires les concernant. Il les mémorise, les remanie, et ensuite les utilise (à des fins qui lui sont bien connues, et à moi aussi désormais). En faisant d'une non-nouvelle une donnée collective, d'une réalité artificielle et hypothétique un événement incontestable, endémique. C'est la dé-réalité d'un pontificat qui se joue tout entier sur les effets spéciaux et les jeux de miroirs médiatiques. Un festival des pires lieux communs de bar, projeté sur celui de Sainte Marthe.

Des non-nouvelles jetées comme des pierres sur les consacrés, qui une fois dispersées, ne laissent qu'un grand vide, vide comme cette sacoche (qu'y avait-il dedans? Rien, que des vieux papiers) que Bergoglio amenait sur les avions dans les voyages papaux. A quoi lui servait-elle, cette serviette vide? A paraître, simuler, créer artificiellement une rumeur, ajouter une brique au monument, une ciselure au veau d'or, afin de se représenter médiatiquement lui-même. Et l'Eglise qui vit dans son imagination post-catholique, qu'il entend bien concrétiser, au travers des médias. On crée artificiellement et on met de côté, pour quand le moment qu'il a dans sa tête sera arrivé. 
«Mais Dieu avait d'autres projets», est-il écrit dans les présumée prophéties d'Anne Catherine Emmerick.

JORGE MARIO LUTHER: LA NOUVELLE "VENTE DES INDULGENCES
Dans le même article tiré de l'«homélie», je lis: «C'est un scandale lorsque le Temple, la maison de Dieu, devient une maison d'affaires, comme ce mariage: on loue l'église». 
Il est curieux que celui qui parle est le même qui, il y a quelques semaines, sans demander à personne, motu proprio, a loué rien de moins que la Chapelle Sixtine, qui est l'Eglise des églises, à Porche, l'entreprise d'automobiles: afin qu'elle y tourne ses publicités commerciales.
«Je voudrais une église plus pauvre», affirma-t-il au début du pontificat: comme d'habitude les bons sentiments (c'est à dire les démagogies crypto-marxistes) favorisent toujours les bonnes affaires. Comme ils le savent bien, ces derniers temps, à l'IOR et au Vatican, devenu le paradis des lobbies financiers étrangers - de cette petite banque pour les prêtres qu'elle était - grâce à Bergoglio et aux amis à qui il doit son élection.
«Ils ont transformé la maison de prière en un repaire de voleurs», disait-il avant-hier, donc. Les prêtres toujours, c'est de leur faute: paroles de quelqu'un qui n'a jamais été curé, préférant faire le caudillo des autres jésuites argentins, par qui il fut finalement éloigné, après les désastres et la rébellion générale qu'il avait suscités, avec ses méthodes brutales mêlées de superficialité. Et il ajoute: «Combien de fois voyons-nous, en entrant dans une église, encore aujourd'hui, qu'il y a la liste des tarifs».

A quoi se réfère-t-il précisément? Il ne parle de personne, ce qui est pire, il ne fait référence à aucun événement: il s'empare et surfe sur un buzz médiatique, un lieu commun laïciste, une légende urbaine et se renforce avec l'onde médiatique de retour. A quoi lui sert toute cette force qu'il aspire hors des choses, les laissant progressivement inanimées? Moi je le sais, je l'ai compris, mais je ne le dirai pas ici.

D'où a-t-il sorti ces choses? C'est clair, des journaux reportant le demi-canular et la demi-blague d'un curé, un non-événement qui s'est passé en Lucanie. Ce n'est pas que les prêtres vénaux n'existent pas: des voleurs il y en a et il y en aura toujours partout et dans toutes les catégories: dernièrement, en Toscane, un prêtre a demandé 800 euros pour célébrer un mariage, dans sa belle église. Il n'avait pas affiché les prix, pour pouvoir empocher illégalement les sous. En douce. Comme le font les escrocs. Mais peut-on faire d'un seul cas une affaire collective?
Faudrait-il dire que, puisque le pape a promu dans sa cour un monseigneur dont l'unique gloire de son CV est ses coucheries, certifiées par la police lorsqu'il fut tabassé dans une sordide boîte gay, faudrait-il donc dire que le pape soutient la prostitution masculine? Ou bien, puisqu'il a appelé à Rome un prêtre espagnol non seulement ultra-progressiste mais aussi pornocrate - s'en vantant dans les journaux - devrions nous dire que tous au Vatican, à commencer par le pape, sont des vicieux?
Il faut dire que les prêtres voleurs, lorsqu'il y en a, sont tous affiliés dans les rangs les plus libéraux et progressistes du clergé, c'est à dire les plus grands sponsors du pape Bergoglio et de son culte.

Dans ma vie, et pendant longtemps, j'ai été le genre d'enfant de chœur à contrôler de près la paroisse et le curé, j'ai vu des curés comme le mien qui disait aux mariés: «les dépenses pour le mariage sont de 50 mille lires (25€), mais si vous ne les avez pas, ça ne fait rien». Un jour il écrivit sur le tronc à offrandes: «celui qui en a, qu'il en mette, celui qui n'en a pas, qu'il en prenne». C'était un prêtre fervent, marial, et conservateur en matière de mœurs. Un prêtre catholique comme la plupart, la majorité des bons prêtres. Mais que lui importe, à Bergoglio, qui déclare haïr toute idéologie, confondant même celle-ci avec la Doctrine, et montrant par-là que le premier à être idéologisé, c'est lui?

Je lis et relis cette phrase centrale d'un texte qui avant d'être de la grande littérature est la prophétie d'un géant intellectuel, Soloviev, Le récit de l'Antéchrist: «Il croyait en Dieu, mais au fond de son cœur il préférait lui-même».
IMAGINER DES LISTES DES TARIFS EN ITALIE, NE PAS VOIR LA SIMONIE EN ALLEMAGNE
L'ancien archevêque de Buenos Aires, diocèse ruiné précisément par Bergoglio, poursuit: «Lorsque ceux qui sont dans le Temple - qu'ils soient prêtres, laïcs, secrétaires, mais qui doivent gérer dans le Temple la pastorale du Temple - lorsqu'ils deviennent des affairistes, le peuple en est scandalisé. Nous en sommes responsables. Les laïques aussi, eh, tous. Car si je vois que dans ma paroisse on fait cela, je dois avoir le courage de le dire en face au curé. Les gens souffrent du scandale. C'est curieux: le peuple de Dieu sait pardonner à ses prêtres quand ils ont une faiblesse, quand ils glissent dans le péché... il sait pardonner».

Avez-vous compris le message codé? Que les prêtres ne s'obstinent pas avec les "sacrements", qu'ils soient condescendants comme les laïcs le sont avec eux, et avec eux-mêmes. Est-ce que ça se comprend ou pas qu'il vise le chien pour toucher le maître (parla a nuora perché suocera intenda)? Et qu'il n'arrive pas à avaler la pilule amère du synode? Il ne manquait plus que cela maintenant: les prêtres, sans pitié, qui «ne pardonnent pas», et les laïcs, les pauvres, qui non seulement sont appelés à les juger, mais aussi à les pardonner magnanimement. Des bavardages qui n'ont rien à voir avec la réalité.

Pensons que c'est le même pape qui, depuis qu'il a momentanément perdu la partie du synode, ne se console pas et apaise son courroux cherchant des têtes à couper (...) 
C'est le même pape élu par les cardinaux progressistes allemands, qu'il instrumentalise tout en se laissant instrumentaliser par eux qui ont fait du dieu Mammon et de la simonie leur principale divinité et leur unique sacrement: église parmi les plus riches et progressistes du monde, l'allemande, avec des millier de fonctionnaires et des prêtres qui gagnent jusqu'à 4 mille euros par mois et qui ont osé l'inosable?.
Comme je l'ai déjà écrit, l'ami Antonio Socci, lui aussi l'a répété hier dans sa page FB:
«Argent et sacrements? Cher pape Bergoglio, veuillez contester les choquantes décisions des évêques allemands (comme le fit Ratzinger) au lieu de dénigrer nos curés. Celles-là sont la vraie honte!
...
[suit cet article: Pas de commerce dans l'Eglise]

«JE VAIS LE LUI DIRE, A BERGOGLIO!»


Ce n'est pas un hasard si, durant le synode, dans la salle, après la publication de la vidéo où Kasper, en bon allemand, manifestait tout son mépris racial à l'égard des évêques africains opposés à ses thèses, qui étaient aussi celles de Bergoglio, et dont il avait nié l'existence: (loi du contrapasso [cf. "La Divine Comédie", principe selon lequel les peines infligées sont une analogie ou un miroir des péchés commis]: on affirme qu'au temps du Motu Proprio ce fut lui qui fit circuler la vidéo de Mgr Williamson), il a piqué sa crise.

En résumé, pendant que le cardinal Burke discute dans un groupe (ndt : « fa capannello » jolie expression qui montre un petit groupe de personnes debout et en cercle, discutant entre eux et formant ainsi comme une petite cabane, mais il n'y a rien de semblable en français) avec d'autres confrères, passe le cardinal Kasper qui, furieux, s'immisce entre eux, pointe un doigt sur son confrère Burke et l'apostrophe: «C'était vous n'est-ce pas qui avez fait circuler cette vidéo?!». Burke se retourne et glacial lui répond: «Eminence, c'est vous qui avez donné l'interview». A ce moment-là la fureur de Kasper a explosé et on le sait, de même que in vino veritas, dans les accès de fureur aussi, on laisse échapper la vérité, pour infantile qu'elle soit: «Vous allez voir! Vous allez le payer! Je vais le dire à Bergoglio!». 
Il dit «à Bergoglio», lui, même pas au «Saint père»: «à Bergoglio». C'est comme dire «à mon ami à moi», il est un des nôtres:cosa nostra. Tout est à eux, même l'Eglise semble devenue un bien immobilier de leur propriété, comme les sacrements, la vérité: elle est à eux et ils en disposent à leur gré. Surtout en Allemagne, contre paiement.

En effet, quelques jours plus tard, Bergoglio appelle Burke et lui confirme: «Vous changez d'Office!». Terminé.


JUDAS, LE MORALISTE VOLEUR


Il Foglio, encore lui, écrit: «François a donc expliqué pourquoi Jésus en veut à l'argent: "Car la rédemption est gratuite"; Il vient nous apporter la gratuité de Dieu, la gratuité totale de l'amour de Dieu. Quand l'Eglise ou les églises deviennent affairistes, on dit que, …eh… il n'est pas si gratuit le salut… Voilà pourquoi Jésus prend le fouet pour faire ce rite de purification dans le Temple».

A part le fait que les raisons profondes de la «raclée» au Temple étaient bien autres que cela; à part le fait que Jésus n'en voulait pas du tout à l'argent étant lui-même aisé et avec des amis tous riches, et aisés étaient les apôtres qu'il se choisit, à part tout cela, qu'on rappelle à Bergoglio que Jésus ordonna aux apôtres de tenir une caisse, pour leur propre subsistance et pour soutenir la «cause».

Certes, c'est vrai, le caissier était un voleur. Judas. Un voleur qui, comme les progressistes d'aujourd'hui, prêchait bien et pratiquait mal: il se plaignait lorsqu'on «gaspillait» les huiles précieuses pour essuyer les pieds de Jésus, «alors qu'on aurait pu les vendre et donner aux pauvres le bénéfice», comme Bergoglio l’a dit aussi une fois à propos des églises. Mais Jean raconte et explique: «Ainsi disait l'Iscariote. Non pas parce qu'il était bon, mais parce que il était voleur et s'appropriait du contenu de la caisse des apôtres». Pouvons-nous affirmer que tous les apôtres étaient des «voleurs», comme le pape le fait comprendre des prêtres, parce que le caissier Judas l'était? Judas était un moraliste, et comme avec tous les moralistes son iniquité fut découverte à la fin. Qu'il réfléchisse plutôt à cela, Bergoglio.

CE N'EST PAS CE QUI EST VRAI, QUI LUI IMPORTE, MAIS CE QUI LUI SERT
Ce matin, un excellent, doux et pieux prêtre sicilien don Giovanni Salvia écrit, montrant ses griffes pour un moment, avec toutes les bonnes raisons du monde:
«A François, l'homme vêtu de blanc, avec tout mon respect, je demande: avez-vous jamais été curé? Qui paye l'électricité de l'église, le chauffage, les frais ordinaires et extraordinaires, les activités pastorales, le mobilier de l'église (arredi sacri, ce n'est pas que le mobilier), la restauration des œuvres d'art, l'organiste, les collaborateurs? Le Code de Droit canonique n'affirme-t-il pas comme un devoir des fidèles de subvenir aux nécessités de l'Eglise? Aujourd'hui, grâce à la collecte des fidèles j'ai pu faire une offrande aux missionnaires engagés en Albanie en faveur des enfants adoptés. Les journées de collecte que le Pape nous demande de faire pour recueillir de l'argent, comme la Journée Mondiale Missionnaire, et celle de la charité le 29 juin, ne parlons pas de toutes le journées en faveur de l'Eglise diocésaine, pour le journal l'Osservatore Romano, l'Avvenire (des Evêques italiens), le journal diocésain, pour le Séminaire, la journée pour les émigrants, pour les catastrophes naturelles, et je pourrais continuer la liste - de qui pouvons-nous prendre l'argent pour gérer une activité administrative ordonnée comme nous le commande le Code de droit Canonique ? Peut-être, et c'est ma faute, que je n'ai pas bien compris son message».
Tu as très bien compris, mais à Bergoglio peu lui importe la vérité des choses, comme de la théologie: il n'existe que ce qui lui sert. Et ce qui lui sert, sert aussi aux médias, afin d'alimenter artificiellement «l'effet Bergoglio» qui n'existe que comme une équivoque, calculé lui aussi. Car cet effet sert à Bergoglio. Et il lui sert pour un dessein qu'il a bien clair en tête et qu'il ne va pas tarder à nous montrer.

Qu'importe des difficultés quotidiennes du petit curé de périphérie, il ne lui «sert» pas de le savoir, et s'il le sait, cela lui est égal. Ce qui compte est l'«effet», l'aspect médiatique de ses gestes, mots, pensées, aussi apparemment superficiels et sans grammaire théologique qu'il soient. Tout, en son temps, va lui servir: il sème et sédimente «effet» sur «effet», lui il saura, après, quand le moment sera venu de la «récolte» sur les couches géologiques des «effets». Froid et déterminé, il vise ce but, mystérieux au plus grand nombre.

DES PRÊTRES DÉSORIENTÉS... PAR CELUI QUI DEVRAIT LES GUIDER.


«Désormais, c'est comme une course entre Renzi et Bergoglio», affirme quelqu'un. 
Mais Bergoglio n'est pas Renzi. A parité de confusion, alors que celle de Renzi est réelle, celle de Bergoglio n'est qu'apparente: il a très clair dans la tête ce qu'il veut faire et, quoi qu'il arrive, il y parviendra, le monde dût-il s'effondrer. «Mais Dieu avait d'autres projets» disions-nous il y a un instant. Ce n'est pas de la fumée quelconque qu'il déverse chaque jour, c'est de l'opium.
Les prêtres, pauvres cibles quotidiennes de Bergoglio: pas ceux à la page, à la mode (modaioli), conformistes et souvent pleins d'argent. Plutôt les simples petits prêtres qui essayent comme ils le peuvent de rester fidèles à la mission confiée par l'Eglise, lorsqu'elle en avait une. En son absence ils s'accrochent au catéchisme et à l'Evangile. Un de ceux à qui un évêque de Toscane, lorsqu'il le vit il y a quelques mois, déclara, alors qu'il devait en être père: «Lorsque les prêtres comme vous auront disparu ou auront été éradiqués de l'Église, nous aurons résolu 50% de nos problèmes». «Que le Seigneur vous bénisse, Excellence, bien que vous refusiez d'être un père pour moi». Il avait osé se mettre en soutane, le petit prêtre. L'évêque, c'était un de ceux qui étaient devenus prêtres dans les années folles où Bergoglio lui-même le devint, lui qui aurait voulu partir au Brésil, pour les JMJ, en clergyman (on le raconte, mais je ne sais pas si c'est vrai) s'il n'y avait pas eu le cardinal Sodano qui lui remit de force la soutane. Il se contenta du sac vide.

Un laïc «anonyme», protecteur de tant de prêtres en difficulté, vrai mécène des âmes consacrées, leur redonnant du courage pour faire face au ministère, malgré le vent contraire qui veut les plier, me disait que ceux qui se remettent à son aide ont augmenté exponentiellement ces dernier mois: des prêtres désorientés, démotivés, frustrés par celui qui justement devrait les encourager et soutenir. Une amie très catholique conseillait d'accepter l'épreuve à laquelle, avec ce Pape, le Seigneur «nous soumet». Je constate moi-même chaque jour cette confusion, chez les jeunes prêtres qui m'écrivent. Un parmi eux, consacré depuis peu à Milan, m'écrit: 
«Je n'arrive plus à prononcer pendant la messe les mots "en union avec notre pape François"».
Il m'a fait de la peine, et je lui ai conseillé un compromis: «Tu n'as qu'à dire: "en union avec notre pape François, et Benoît"». Tant il est vrai que désormais, dans la messe, chacun dit ce qu'il veut. Même problème avec un autre à qui j'ai conseillé d'opter pour un générique «en union avec Pierre».
Je sais bien comme il est dangereux de s'éloigner de cet ancre de sauvetage qu'est Pierre, le pape, quel qu'il soit: le démon utilise les mauvais papes juste dans le but d'éloigner les fidèles et les prêtres de Rome. Aujourd'hui, il n'est qu'à un pas… 
«IL N'ÉTAIT PAS UN VICAIRE, IL ÉTAIT LUI-MÊME»

Je parcours mes messages Facebook et me rends compte que quelque chose était dans l'air depuis un moment: après que la morosité ait gagné un tiers du noyau dur du Sacré Collège, après qu'il se soit aliéné progressivement la sympathie de moitié de l'épiscopat, la capacité de tolérer les folies de Bergoglio est arrivée à sa limite même parmi le menu clergé. De plus en plus rarement je rencontre un prêtre qui en dise du bien, humilié et désorienté qu'il est par ses jeux médiatiques. Je prends au hasard le message d'un prêtre, que j'aime car il est d'un fond innocent, surtout il est pur dans son cœur. Je me souviens quand il m'écrivait, tout tremblant, avançant quelques doutes à propos du nouveau pape. Des doutes qui au fur et à mesure ont été remplacées par des certitudes que je lui avais alors annoncées, connaissant moi-même Bergoglio depuis des années. Aujourd'hui il m'écrit donc:
«Je n'arrête pas de rire à cause des imprécations que j'ai entendues par un de mes chers confrères à l'encontre du romain pontife. Quelqu'un comme lui! Tu penses qu'au séminaire jamais un gros mot! Il était comme la réincarnation du curé d'Ars. Eh bien ce soir je l'appelle pour sentir les humeurs après la dernière sottise de Bergoglio sur les tarifs à l'église. Et lui, au téléphone, il commence par l'envoyer promener, me donnant aussi les raisons de sa juste colère. Il est, dans la banlieue de Milan, contraint de se serrer la ceinture, entre l'emprunt, les factures et le je-m'en-foutisme des gens, et il s'entend taquiner par une andouille de paroissien à propos "des tarifs" dont parle Bergoglio, alors il est entré dans une colère noire. Peut-être qu'en mentionnant l'argent le pape a vraiment fait mouche. Maintenant, il est indéfendable aux yeux de la majorité des prêtres. Mais quelle tristesse! A quel niveau sommes-nous descendus!».
Je me suis en effet étonné de l'évident enhardissement de ce jeune prêtre dont j'ai toujours admiré la délicatesse, l'innocence justement.
«De toute façon Bergoglio est un religieux! Il parle.. il parle de l'argent car comme tous les religieux il recourait à la caisse commune. Il est un utopiste. Vive les prêtres qui ont vraiment l'habitude de partager la vie des brebis, même en trafiquant avec 'le crottin du démon' (l'argent) Ce qui malgré tout nous garde avec les pieds bien au sol ».
C'est l'école de Giussani (fondateur de Communion et Libération): qui, pour sa chance, est mort catholique, ayant trépassé il y a une décennie.
---
Au printemps, je rencontrai un jeune prêtre qui avait vu le pape: il m'en fit voir la photo. Bon, alors, lui demandais-je, comment l'as-tu trouvé, Bergoglio, de près? Je sais que tu es un 'sensitif'».
«J'ai vu Benoît XVI de près, et lui ai parlé: toujours j'ai eu l'impression d'un homme qui te pénétrait avec son regard, te comprenait, t'acceptait et t'aimait quel que tu sois; même après une journée de déplacements et de rencontres, il était toujours disponible à accueillir. En cette minute où j'ai été avec François, par contre, il ne m'a posé que les questions rituelles: comment t'appelles-tu d'où viens-tu que est-ce que tu étudies où fais-tu la pastorale. J'ai répondu mais je comprenais qu'il s'en fichait. Quand je lui ai dit que pour la pastorale j'allais chez les clochards de Rome à Termini, tu sais ce qu'il m'a dit? «Bon, merci, prie pour moi, au revoir». Il ne m'écoutait même pas. Je lui ai dit qu'ils le saluaient, qu'ils l'attendaient. Rien: si je lui avais dit qu'au lieu de faire la pastorale j'allais avec les prostituées ç'aurait été la même-chose. Froid, de cette froideur de l'homme supérieur qui ne t'écoute même pas (non ti si fila), car qui que tu sois, tu seras toujours inférieur. Avec Benoît c'était toujours une surprise: Tu étais devant lui et tu comprenais que la personne importante c'était moi, c'était toi! Un jour je m'approchais et lui dis: Sainteté, savez-vous que dans une semaine je deviens prêtre? Il m'a regardé ému, s'arrêtant, et parmi tant de choses m'a dit: Félicitations, quand tu célébreras ta première messe, à la fin, tu impartiras ma bénédiction à tes proches et à tes amis ».
J'insiste, sournois, «mais alors en regardant François, qui as-tu vu?»
«Antonio, tu sais que je suis très sensitif. Quand je rencontre une personne, je ne dis pas que je suis comme Padre Pio, loin de moi cette idée, mais quand je la rencontre j'ai souvent la perception des péchés qu'elle a commis; cela m'arrive très souvent au confessionnal, mais à part cela je croyais t'avoir déjà répondu: ma perception a été de ne pas être en face du Vicaire du Christ, mais d'un homme ivre de soi, il n'était pas un Vicaire, il était lui-même».
Il est temps que la Curie commence à faire le travail qui lui réussit le mieux: neutraliser. Mieux vaut prévenir que guérir. D'ailleurs l'invisibilité du Secrétaire d'Etat Parolin en dit long sur le sentiment qui s'insinue et monte dans ces chambres mi- abandonnées. Cependant, un roi de la Curie, vieux renard de cardinal, déjà grand électeur de Bergoglio, en discutant avec le cardinal Ruini, a lancé sans préciser «en effet, pendant le conclave il y a eu des embrouilles». Que celui qui veut comprendre comprenne.