SOURCE - Abbé Philippe Laguérie - 25 février 2010
Ce matin, de passage à ma banque, le Crédit Agricole en face de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, je traverse la rue et fais une courte visite en mon ancienne paroisse. Pour saluer le Bon-Dieu, comme de juste, mais aussi dans le secret espoir que le prêtre de garde ait l’amabilité de m’indiquer où se trouve l’abbé Schaeffer. J’avais une heure devant moi, avant ma messe de 12h30 au Centre Saint-Paul, ce qui n’est pas habituel.
Et là, bonne surprise ! C’est l’abbé Schaeffer lui-même qui monte la garde, m’aperçoit, me sourit, sort de sa guérite (mes excuses à cette brave guadeloupéenne qui prenait ses conseils et au jeune-homme qui attendait sa confession) et me fait l’abrazo espagnol. Quelle joie.
Je tombe de haut ou plutôt je remonte de loin. A lire les nouvelles de cet excellent confrère sur le net, je me l’imaginais à l’hôpital, comme l’abbé Berche (dont il me demande des nouvelles), toujours entre deux soins lourds, alité, chauve et pas vraiment le sourire...
En réalité, c’est sa force d’âme et son esprit surnaturel qui font la différence. Il est au plus mal et ça ne se voit pas. Il est encore plus souriant et débonnaire que jamais, c’est dire ! "Je me laisse pousser les cheveux, vous ne les avez jamais vus si longs". Lui qui se plaignait gentiment de ses rhumatismes, de ses troubles digestifs ou autres babioles (comme dit l’abbé Lorans : "passée la cinquantaine, on doit vérifier chaque matin que quelque misère inconnue n’ait point") il resplendit littérallement d’abandon à la Providence et de bonté communicative. Chapeau, M. l’abbé !
Non pas que la bonté de l’abbé me prenne au dépourvu. Il y a longtemps que j’en goutais les fruits à Saint-Nicolas et par après. Un homme bon se bonifie encore et un mauvais empire toujours. Comme dit l’ Apocalypse : "que l’injuste fasse encore le mal, que l’impur se souille encore ; que le juste pratique encore la justice et que le saint se sanctifie encore" (22, 11).
Mais un tel degré de sérénité est particulièrement réconfortant. (Quod isti, quod istae, cur non ego ?). " J’ai eu un grave accident de voiture il y a deux ans ; j’aurais pu paraître devant Dieu à l’improviste. Tandis que maintenant j’ai le temps de faire face, de me préparer". Je songe à la phrase de l’Ecriture, toujours vérifiée : "L’arbre tombe du côté où il penche". La bonté appelle la bonté, "Abyssus abyssus invocat". Au lieu de se plaindre, l’abbé travaille, confesse, reçoit paternellement, le sourire aux lèvres, le coeur en paix.
Merci de ce bon moment, cher Bruno. Prier pour vous est bien difficile, en vérité. On se dit que le Bon Dieu prend déjà si bien soin de vous qu’on a quelque gène à ramener son grain de sel par derrière. Nous le faisons quand même, rassurez-vous. Mais on souhaiterait plutôt que vous le fassiez pour nous, pour participer à votre grâce et nous assurer les mêmes secours quand ce sera notre tour. A bientôt, puisque nous devons dîner ensemble, si Dieu veut.
Ce matin, de passage à ma banque, le Crédit Agricole en face de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, je traverse la rue et fais une courte visite en mon ancienne paroisse. Pour saluer le Bon-Dieu, comme de juste, mais aussi dans le secret espoir que le prêtre de garde ait l’amabilité de m’indiquer où se trouve l’abbé Schaeffer. J’avais une heure devant moi, avant ma messe de 12h30 au Centre Saint-Paul, ce qui n’est pas habituel.
Et là, bonne surprise ! C’est l’abbé Schaeffer lui-même qui monte la garde, m’aperçoit, me sourit, sort de sa guérite (mes excuses à cette brave guadeloupéenne qui prenait ses conseils et au jeune-homme qui attendait sa confession) et me fait l’abrazo espagnol. Quelle joie.
Je tombe de haut ou plutôt je remonte de loin. A lire les nouvelles de cet excellent confrère sur le net, je me l’imaginais à l’hôpital, comme l’abbé Berche (dont il me demande des nouvelles), toujours entre deux soins lourds, alité, chauve et pas vraiment le sourire...
En réalité, c’est sa force d’âme et son esprit surnaturel qui font la différence. Il est au plus mal et ça ne se voit pas. Il est encore plus souriant et débonnaire que jamais, c’est dire ! "Je me laisse pousser les cheveux, vous ne les avez jamais vus si longs". Lui qui se plaignait gentiment de ses rhumatismes, de ses troubles digestifs ou autres babioles (comme dit l’abbé Lorans : "passée la cinquantaine, on doit vérifier chaque matin que quelque misère inconnue n’ait point") il resplendit littérallement d’abandon à la Providence et de bonté communicative. Chapeau, M. l’abbé !
Non pas que la bonté de l’abbé me prenne au dépourvu. Il y a longtemps que j’en goutais les fruits à Saint-Nicolas et par après. Un homme bon se bonifie encore et un mauvais empire toujours. Comme dit l’ Apocalypse : "que l’injuste fasse encore le mal, que l’impur se souille encore ; que le juste pratique encore la justice et que le saint se sanctifie encore" (22, 11).
Mais un tel degré de sérénité est particulièrement réconfortant. (Quod isti, quod istae, cur non ego ?). " J’ai eu un grave accident de voiture il y a deux ans ; j’aurais pu paraître devant Dieu à l’improviste. Tandis que maintenant j’ai le temps de faire face, de me préparer". Je songe à la phrase de l’Ecriture, toujours vérifiée : "L’arbre tombe du côté où il penche". La bonté appelle la bonté, "Abyssus abyssus invocat". Au lieu de se plaindre, l’abbé travaille, confesse, reçoit paternellement, le sourire aux lèvres, le coeur en paix.
Merci de ce bon moment, cher Bruno. Prier pour vous est bien difficile, en vérité. On se dit que le Bon Dieu prend déjà si bien soin de vous qu’on a quelque gène à ramener son grain de sel par derrière. Nous le faisons quand même, rassurez-vous. Mais on souhaiterait plutôt que vous le fassiez pour nous, pour participer à votre grâce et nous assurer les mêmes secours quand ce sera notre tour. A bientôt, puisque nous devons dîner ensemble, si Dieu veut.