SOURCE - Jean Madiran - Présent - 5 février 2010
Dans le numéro de Présent de ce samedi, Jean Madiran décrypte l'article de Frédéric Mounier dans La Croix et avance des réflexions intéressantes :
« Les évêques français, nous disait-il, ont « rappelé » au Pape qu’il est en communion avec eux s’il s’en tient au rite de Paul VI, et nous avons examiné cette inversion de la « communion avec ». Mais voici ce que nous n’avons pas encore vu, le « rappel » de cette communion à l’envers se continuait ainsi :
« … et que dans ces affaires [liturgiques] c’est l’autorité de l’évêque, gardien de la liturgie dans son diocèse, qui se trouve défiée [par les réclamations traditionalistes]. »
« Gardien de la liturgie dans son diocèse », l’évêque devrait y faire appliquer le motu proprio du 07.07.07. Il fait le contraire. Mises à part quelques rares exceptions, discrètes voire quasiment clandestines, l’évêque s’aligne de bon ou mauvais gré sur la méchanceté hargneuse du cardinal Vingt-Trois, président de l’épiscopat, pour tourner, annuler ou atténuer les dispositions du motu proprio. Ce qui est défier l’autorité du Souverain Pontife. Car s’il est vrai que l’évêque est dans son diocèse le « gardien de la liturgie », c’est toujours cum Petro et sub Petro : avec et sous le successeur de Pierre. En l’occurrence, le comportement du président Vingt-Trois soustrait l’évêque à cette subordination.
Comment cela se fait-il ? Par l’autorité invoquée de la Conférence épiscopale. Laquelle Conférence est à son tour soumise aux manœuvres et manipulations du Conseil permanent, qui lui-même est dans la main du président Vingt-Trois et de son entourage immédiat, le vice-président Simon et le secrétaire général Hérouard : justement les trois qui, au nom de l’épiscopat français, ont rencontré Benoît XVI en tête-à-tête le 18 janvier.
A leur disposition, on aperçoit tout un appareil de « commissions », de « conseils » et de « services » épiscopaux ayant leurs correspondants directs dans les diocèses, par-dessus la tête de l’évêque. Tel est le système de l’autorité parallèle qui prévaut en fait et qui fonctionne sans justification doctrinale, si ce n’est le vague fondement de théories incertaines sur la « collégialité ».
Ainsi le système concurrence, modifie ou remplace l’autorité pontificale, il vient métisser ou supplanter la hiérarchie fondée par le Christ, il emprisonne partiellement la succession apostolique.
La plupart du temps le simple fidèle connaît mal, ou pas du tout, les dispositions du 07.07.07, ce qui permet aux mauvais procédés du président Vingt-Trois de paraître innocents et légitimes. Mais il y a des tests très visibles qui ne peuvent échapper même aux plus simples et aux moins instruits des fidèles : la messe à l’envers, où le célébrant se donne en spectacle, la communion debout et dans la main, la suppression générale des agenouillements. Dans la plupart des paroisses rien n’a bougé alors que depuis plusieurs années le Pape manifeste et même affiche à la télévision, pour que nul n’en ignore, son intention de rétablir les agenouillements, surtout pendant la consécration et dans la communion donnée sur la langue, et de remettre l’autel à l’endroit. Le système d’autorité parallèle de l’épiscopat s’y oppose avec un succès qui dénonce sa puissance cachée.
Le système dispose de huit « commissions épiscopales », de neuf « conseils » et de onze « services nationaux » qui officiellement « permettent à la Conférence des évêques d’exercer collectivement sa responsabilité ». Il y a entre autres une « commission doctrinale », une « commission pour la liturgie », une autre « pour la catéchèse », et même une « pour la mission universelle de l’Eglise » (sic !). Tout cet appareil administratif échappe à une Conférence des évêques réunie seulement une ou deux fois par an, il pratique au nom de la Conférence le supposé « exercice collectif » de la responsabilité épiscopale, à la manière (croit-il) dont les congrégations romaines exercent l’autorité pontificale. Le président Vingt-Trois et son noyau dirigeant ont ainsi, en quelque sorte, leur propre Curie, à l’image de la Curie romaine. C’est par quoi, ayant laissé ravager, voire ravagé eux-mêmes l’Ecriture, le catéchisme et la messe, et sabordé les écoles catholiques, ils s’efforcent de nous maintenir dans cette situation d’asphyxie surnaturelle. »
Dans le numéro de Présent de ce samedi, Jean Madiran décrypte l'article de Frédéric Mounier dans La Croix et avance des réflexions intéressantes :
« Les évêques français, nous disait-il, ont « rappelé » au Pape qu’il est en communion avec eux s’il s’en tient au rite de Paul VI, et nous avons examiné cette inversion de la « communion avec ». Mais voici ce que nous n’avons pas encore vu, le « rappel » de cette communion à l’envers se continuait ainsi :
« … et que dans ces affaires [liturgiques] c’est l’autorité de l’évêque, gardien de la liturgie dans son diocèse, qui se trouve défiée [par les réclamations traditionalistes]. »
« Gardien de la liturgie dans son diocèse », l’évêque devrait y faire appliquer le motu proprio du 07.07.07. Il fait le contraire. Mises à part quelques rares exceptions, discrètes voire quasiment clandestines, l’évêque s’aligne de bon ou mauvais gré sur la méchanceté hargneuse du cardinal Vingt-Trois, président de l’épiscopat, pour tourner, annuler ou atténuer les dispositions du motu proprio. Ce qui est défier l’autorité du Souverain Pontife. Car s’il est vrai que l’évêque est dans son diocèse le « gardien de la liturgie », c’est toujours cum Petro et sub Petro : avec et sous le successeur de Pierre. En l’occurrence, le comportement du président Vingt-Trois soustrait l’évêque à cette subordination.
Comment cela se fait-il ? Par l’autorité invoquée de la Conférence épiscopale. Laquelle Conférence est à son tour soumise aux manœuvres et manipulations du Conseil permanent, qui lui-même est dans la main du président Vingt-Trois et de son entourage immédiat, le vice-président Simon et le secrétaire général Hérouard : justement les trois qui, au nom de l’épiscopat français, ont rencontré Benoît XVI en tête-à-tête le 18 janvier.
A leur disposition, on aperçoit tout un appareil de « commissions », de « conseils » et de « services » épiscopaux ayant leurs correspondants directs dans les diocèses, par-dessus la tête de l’évêque. Tel est le système de l’autorité parallèle qui prévaut en fait et qui fonctionne sans justification doctrinale, si ce n’est le vague fondement de théories incertaines sur la « collégialité ».
Ainsi le système concurrence, modifie ou remplace l’autorité pontificale, il vient métisser ou supplanter la hiérarchie fondée par le Christ, il emprisonne partiellement la succession apostolique.
La plupart du temps le simple fidèle connaît mal, ou pas du tout, les dispositions du 07.07.07, ce qui permet aux mauvais procédés du président Vingt-Trois de paraître innocents et légitimes. Mais il y a des tests très visibles qui ne peuvent échapper même aux plus simples et aux moins instruits des fidèles : la messe à l’envers, où le célébrant se donne en spectacle, la communion debout et dans la main, la suppression générale des agenouillements. Dans la plupart des paroisses rien n’a bougé alors que depuis plusieurs années le Pape manifeste et même affiche à la télévision, pour que nul n’en ignore, son intention de rétablir les agenouillements, surtout pendant la consécration et dans la communion donnée sur la langue, et de remettre l’autel à l’endroit. Le système d’autorité parallèle de l’épiscopat s’y oppose avec un succès qui dénonce sa puissance cachée.
Le système dispose de huit « commissions épiscopales », de neuf « conseils » et de onze « services nationaux » qui officiellement « permettent à la Conférence des évêques d’exercer collectivement sa responsabilité ». Il y a entre autres une « commission doctrinale », une « commission pour la liturgie », une autre « pour la catéchèse », et même une « pour la mission universelle de l’Eglise » (sic !). Tout cet appareil administratif échappe à une Conférence des évêques réunie seulement une ou deux fois par an, il pratique au nom de la Conférence le supposé « exercice collectif » de la responsabilité épiscopale, à la manière (croit-il) dont les congrégations romaines exercent l’autorité pontificale. Le président Vingt-Trois et son noyau dirigeant ont ainsi, en quelque sorte, leur propre Curie, à l’image de la Curie romaine. C’est par quoi, ayant laissé ravager, voire ravagé eux-mêmes l’Ecriture, le catéchisme et la messe, et sabordé les écoles catholiques, ils s’efforcent de nous maintenir dans cette situation d’asphyxie surnaturelle. »